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mercredi 24 décembre 2014

Center Parcs de Roybon: suspension des travaux

Le lobby écologiste instrumentalise l'un des recours contre les trois autres 

Le tribunal administratif de Grenoble a décidé mardi de suspendre les travaux de défrichement
préalables au chantier de ce complexe touristique controversé du groupe Pierre & Vacances. 

Au nom de la loi sur l'eau, ljuge des référés a suspendu l'arrêté préfectoral du 3 octobre qui délivrait une autorisation de travaux à la société "Roybon Cottages". Il estime qu'un doute existe sur "la suffisance des mesures prévues par l'arrêté pour compenser la destruction de zones humides qu'entraînera la réalisation du projet". 
Le magistrat a par ailleurs "considéré qu'un doute existe  sur la légalité" de cet arrêté, "en raison de l'absence de saisine de la Commission nationale du débat public sur le projet de 'Center Parcs', laquelle est obligatoire pour les équipements touristiques dont le coût estimatif excède 300 millions d'euros". Dans le cas présent, l'investissement global est évalué à 387 millions d'euros.
VOIR et ENTENDRE l'écoeurement de la population du village qui souhaitait assurer sa survie en se développant:

Initié il y a sept ans (2007), le projet est soutenu par la plupart des élus locaux, de droite comme de gauche, et porté par l'ancien président du Conseil général de l'Isère et actuel secrétaire d'État à la Réforme territorialeAndré Vallini (PS).

Les défenseurs de cette nouvelle zone à défendre (Zad, parmi ...104) attaquent aussi le manque de motivation des arrêtés préfectoraux, le non-respect, selon eux, de la procédure de consultation du Conseil national de la protection de la nature - institution rattachée au ...ministère de l'Écologie, présidé par la ministre Ségolène Royal - ainsi qu'un défaut de recherche de lieux alternatifs d'implantation.

VOIR et ENTENDRE Jean-Vincent Placé, président du groupe parlementaire écologique au Sénat, en profiter pour déclarer que "le Center Parcs de Roybon, n'est pas un bon projet":

Le Center Parcs de Roybon, en Isère, est-il menacé ?

Au total, quatre recours avaient été déposés par des associations de défense de l'environnement contre ce projet.  Or sous la pression du lobby écologiste, la presse minimise ou évacue le rejet par le juge des référés de trois recours visant l'arrêté préfectoral du 16 octobre 2014, autorisant la destruction d'espèces protégées et de leurs habitats. Il a estimé qu'aucun doute sérieux ne pèse sur sa légalité. La suspension d'un des deux référés suffisait à suspendre le défrichement, qui a déjà porté sur 40 hectares de forêt depuis le début des travaux le 20 octobre. Ce dernier était toutefois bloqué depuis début décembre par des militants "zadistes" qui occupent une maison à proximité du site, comme il en existe sur le site de la retenue d'eau de Sirvens (Tarn) ou de ND-des-Landes, près de Nantes où des Zadistes bloquent le futur aéroport de Jean-Marc Ayrault (PS).
VOIR et ENTENDRE un reportage de BFMTV qui présente les points de vue des parties, mais conclut de manière partisane: 



Conscient du caractère provisoire de la décision, le président de la Fédération de pêche de la Drôme le reconnaît lui-même: "nous avons gagné une bataille, mais pas la guerre". Le juge a en effet considéré qu’il n’y a pas de doute sérieux sur la légalité de la première autorisation portant sur la "dérogation espèces protégées". Cette décision «ne devrait pas permettre d'arrêter les travaux", estime Serge Perraud, le maire de Roybon, favorable au projet. "Certains de nos avocats sont formels là-dessus. Ce n'est pas un coup d'arrêt mais une étape dans la validation de ce chantier!", déclare-t-il, confiant.

Quelque 700 emplois à créer
Le projet de Center Parcs pourra-t-il accueillir en 2017, sur 200 hectares de la forêt de Chambaran, un millier de cottages, des commerces et des restaurants autour de l''Aquamundo', une bulle transparente maintenue à 29°c, avec piscine, jacuzzi, etc?


Les pro-Center Parcs défendent les retombées économiques du projet pour la région, avec la création notamment de 697 emplois (468 équivalent à temps plein). La préfecture de l'Isère fait aussi valoir que le groupe de tourisme et d'immobilier Pierre & Vacances a amélioré son projet et répondu à toutes les critiques de la commission d'enquête, par exemple "en proposant la renaturation et l'amélioration de zones humides dégradées sur une surface de 152 hectares". Début décembre, le président et fondateur de Pierre&Vacances Center Parcs, Gérard Brémond, se disait d'ailleurs "confiant, calme et déterminé" sur la poursuite du chantier. "L'opération de Roybon se fera, la seule chose qui peut bouger, c'est le délai de réalisation", affirmait-il alors, estimant disposer de toutes les autorisations administratives et même d'une décision "irrévocable" du Conseil d'État au terme de sept ans de préparation et de procédures.

Mardi dernier, la ministre de l'Écologie, Ségolène Royal, affirmait d'ailleurs sur BFMTV que "s'il faut réajuster le projet, on le fera". "Il faut écouter ce que disent les commissions d'enquête, il faut réajuster les projets en fonction de ce qui est dit. Là, on attend une décision du tribunal qui a été saisi", avait alors expliqué la ministre.

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