Découverts, les meneurs trotskistes montent au créneau
Invité samedi du journal de France 2 pour évoquer le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), Olivier Besancenot a reconnu avoir rencontré Jean-Marc Rouillan, un ancien membre du groupe armé Action directe, à Marseille le 3 juin. La rencontre entre les deux révolutionnaires a eu lieu en marge d'un meeting animé par le gentil petit facteur people au double visage.

Se refaire une virginité


Jean-Marc Rouillan, deux fois condamné pour assassinat


Extrêmement indulgent selon le cas, Besancenot a déclaré sur France 2 qu’après plus de vingt ans d'incarcération, les membres d'Action directe «ont purgé leur peine. La question qui se pose, pour eux comme pour beaucoup d'autres, c'est de savoir si les personnes qui ont subi une peine et qui ont vécu le système carcéral ont le droit de faire de la politique. Nous, on pense que oui». Le révolutionnaire est partisan de la liberté d’expression et du débat démocratique, mais fait les questions et les réponses : c’est plus sûr !
Menace de rejet de la greffe du nouvel hymen
Cette rencontre dérange aujourd'hui la direction de la LCR qui en a pourtant vus d’autres au cours de son histoire. En éclatant au grand jour ce week-end, ce contact révèle encore davantage le vrai visage d’Olivier Besancenot et pèse gravement sur la première réunion du NPA, qualifiée de «réussite» par ses organisateurs et où un millier de personnes issues de 300 collectifs originaires de toute la France ont participé. Toute la France, de Guilvinec, Carhaix ou Béziers, en passant par les pêcheurs et les viticulteurs ou par les facs ou les lycées, hier, et par les transporteurs de la FNTR, aujourd’hui.

Alain Krivine en remet une couche
Dimanche, dès le lendemain de la découverte du pot aux roses, le porte-parole historique de la LCR, Alain Krivine, qui fut candidat à la présidentielle de 1969 et de 1974, tentait à son tour de minimiser la portée de cette rencontre, qu'il qualifie de «non-événement». Circulez, il n’y a rien à voir : pour la transparence, vous vous trompez d‘adresse…
Honnête, il rappela «avoir toujours combattu les thèses et les pratiques» d'Action directe. «Après, c'est vrai qu'avec le PCF et d'autres, nous nous sommes battus contre les conditions d'enfermement de Jean-Marc Rouillan ou encore de Nathalie Ménigon», dit-il. Mais «en aucun cas, poursuit Alain Krivine, Rouillan, s'il souhaite adhérer au NPA à titre individuel, ne représentera un courant politique». Il y a donc bien plus qu’une simple rencontre.

Honnête, il rappela «avoir toujours combattu les thèses et les pratiques» d'Action directe. «Après, c'est vrai qu'avec le PCF et d'autres, nous nous sommes battus contre les conditions d'enfermement de Jean-Marc Rouillan ou encore de Nathalie Ménigon», dit-il. Mais «en aucun cas, poursuit Alain Krivine, Rouillan, s'il souhaite adhérer au NPA à titre individuel, ne représentera un courant politique». Il y a donc bien plus qu’une simple rencontre.
Les trotskistes n’ont jamais autant communiqué
Lorsque la LCR s’exprime autant, c’est qu’elle a beaucoup à dissimuler
Surprise ! François Sabado, membre de la direction de la LCR, ne dit pas autre chose. François Sabado est aujourd'hui le mentor et l’âme damnée du pseudo-facteur. Toujours derrière le candidat de la LCR tout en s'en défendant, mais si fier de la montée de son poulain dans les sondages. Le dirigeant trotskiste aguerri avait repéré ce militant de Louviers (Eure) à une université d'été de la LCR en 1994. Le jeune Olivier faisait alors ses armes dans une tendance minoritaire, reprochant à la direction de l'organisation de n'être pas assez révolutionnaire. François Sabado poussera le trublion dans les pattes d'Alain Krivine, alors député européen, comme attaché parlementaire.

«La LCR a toujours condamné les actions armées. Aujourd'hui, Rouillan a fait dix-huit ans de prison, il a payé. Donc, s'il veut faire de la politique à nos côtés, c'est qu'il a changé. [Le rapport de cause à effet est spécieux !] Surtout, il ne sera qu'un individu sur 10 000 !», explique-t-il. Il fallait le dire pour que ce soit vrai et rassurant. Sabado maîtrise, comme Krivine et Besancenot…
Le bébé trotskiste est-il mort-né ?
Cette affaire constitue une menace pour la démocratie et fait tache pour le lancement du futur NPA. Les tares des parents pourraient bien lui être fatales. Dimanche, devant la presse, Olivier Besancenot, qui se dit malgré tout «tranquille», comme Sa Cynique Majesté Royal qui en toutes circonstances se dit « sereine », s'est demandé pourquoi cette histoire, «vieille d'un mois», est ressortie ce week-end par «le jeu médiatique». Mais il assume ! «Si Rouillan veut rejoindre le NPA, c'est qu'il a radicalement changé», s'est-il défendu. Parce que la pureté trotskiste ne fait pas de doute, depuis l’ « opération catharsis » par l’entremise du grand prêtre rédempteur Drücker .

Olivier Besancenot, que l'institut OpinionWay a placé «meilleur opposant » à Nicolas Sarkozy faisait meilleure figure dans l’opinion que Bertrand Delanoë et Marie-sEGOlène Royal, vient de commettre l’irréparable. Alain Krivine veut relativiser : «Rouillan a demandé à rencontrer Olivier. Olivier voit tout le monde. Point. N'y voyons pas autre chose !»

Mais Rouillan, quand il veut ?