SNCF: trafic à nouveau normal jeudi malgré quelques dépôts en grève

Flottement sur le front syndical
Le trafic à la SNCF, perturbé depuis lundi 20h00 par une grève contre la réforme du fret à l'appel de trois syndicats (CGT, Sud, FO), reviendra à la normale jeudi malgré la poursuite de la grève dans quelques dépôts.
"Le trafic sera normal sur tout le réseau dès demain matin", a annoncé un porte-parole de la SNCF mercredi après-midi. "Même s'il y a quelques assemblées générales en cours, on arrive à faire un trafic normal demain", a-t-il précisé.

Le trafic s'était déjà amélioré mercredi, par rapport à mardi, avec en moyenne un TGV province-province sur deux, 60 à 70% des trains Corail, trois Transiliens sur quatre et 70% des TER en moyenne, le reste des lignes n'étant pas perturbées.
"Les assemblées générales, pour une grande partie, ont appelé à la reprise du travail", a indiqué Laurent Russeil, secrétaire général adjoint de la CGT-Cheminots. "Normalement, il y aura une reprise générale demain matin à part peut-être sur quelques unités", a-t-il ajouté. Comme le PCF, la CGT ne maîtrise plus grand chose…

"En s'appuyant" sur la lettre transmise mardi par la direction de la SNCF à la CGT qui a estimé que ce courrier ouvrait de "nouvelles pistes" sur la réorganisation du fret, certains sites ont commencé à négocier localement.

L’important, c’est, semble-t-il, de faire grève : peu importe les mots d’ordre ! "Les assemblées générales appellent à participer à la manifestation du 17 juin", sur la défense des retraites et des 35 heures à l'appel de la CGT, la CFDT, FSU et Solidaires, a souligné M. Russeil selon qui les "problèmes de restructuration du fret" auront leur place dans la mobilisation. Retraites et fret, est-ce bien pareil ?
Pour FO, la "tendance à la reprise se confirme" également, même si la grève a été ponctuellement reconduite pour jeudi à Dijon (dont le maire PS est Frère Rebsamen…) et Paris-Austerlitz et qu'elle le sera "peut-être à Montpellier" (l’affreux Jojo Frèche, socialiste, y est toujours président de région : les grévistes harkis ne l’indisposent plus ! ) .
Du côté de Sud-Rail, une majorité d'assemblées générales avait opté sans surprise mercredi en fin d'après-midi pour la suspension du mouvement, des reconductions n'étant signalées qu'à Dijon, Chambéry, Paris-Austerlitz et Nîmes. Le syndicat s'attendait à cette issue en raison de la "faiblesse des chiffres" de la mobilisation dès mardi.

Selon la direction, 6,5% d'agents de la SNCF étaient en grève mardi matin et seulement 2,5% mercredi matin. Ces chiffres sont contestés par la CGT-Cheminots qui elle parle d'un taux de grévistes de l'ordre de 30% chez les conducteurs et accuse la direction de mener une "campagne de désinformation".
"C'est malhonnête de présenter un taux réparti sur l'ensemble des personnels", a affirmé le secrétaire général de la CGT-Cheminots, Didier Le Reste, dont le syndicat, à l'instar de FO, avait déposé un préavis reconductible couvrant les seuls cheminots de la traction (conduite, ce qui est décisif...) et de l'exploitation (circulation et gestion des trafics). Les Français se lèvent-ils à pas d’heure et marchent-ils plus volontiers pour autant ?
Sud-Rail, largement trotskiste, appelait en revanche l'ensemble des personnels à la grève.