L’A*P transforme ce refus en revers pour Sarkozy
« Le non irlandais frappe de plein fouet la présidence européenne de Sarkozy »
Un défi à relever
Avant le ‘non’ irlandais, le Président Sarkozy avait envisagé de consacrer sa présidence à plusieurs chantiers phares: défense, énergie et réchauffement climatique, Union pour la Méditerranée ou un pacte pour l'immigration.
"Les quatre priorités définies par Nicolas Sarkozy pour la présidence française portent sur le fond et peuvent être atteintes dans le cadre du traité de Nice, malgré la victoire du non irlandais", assurait-on à l'Elysée. "Ces vrais objectifs concrets doivent montrer que l'
Le message est d'ailleurs repris par le ministre des Affaires Européennes,
Et N. Sarkozy devait aussi préparer les premières réformes institutionnelles du traité de Lisbonne, comme les nominations du "président de l'UE" et du nouveau Haut représentant des Affaires étrangères, qui ne sont plus à l'ordre du jour. Les priorités restent-elles les mêmes?
Mauvais coup de l'Histoire, c'est à Paris qu'il revient d'éviter une paralysie européenne identique à celle qui avait suivi le non français en 2005. Et, comme à l'époque, aucun "plan B" n'est prêt dans les tiroirs européens.
Hugo Brady évalue honnêtement l’ampleur du défi posé à la présidence française et relève que "les Français vont tenter de sortir de cette pagaille, mais ils n'ont pas beaucoup de temps: si on tient compte des vacances d'août, c'est une présidence de cinq mois".
Le temps imparti au Président Sarkozy est limité à six mois et Brady rappelle qu'après les ‘non’ français et néerlandais, "aucune réponse immédiate n'a été trouvée: il a été décidé une période de réflexion et rien n'a été fait pendant un bon moment".
Pour Jean-Dominique Giuliani, de la Fondation Robert Schuman, ce précédent va au contraire pousser la présidence française "à accélérer". Sarkozy sait faire, mais l’UE n’est-elle pas une belle endormie ?
Jean-Dominique Giuliani est confiant que tout ce qui sera possible sera tenté, quitte à ce que les successeurs de la France, la République tchèque, puis la Suède, touchent les dividendes de la relance française. "Nicolas Sarkozy va prendre le taureau par les cornes et précipiter les initiatives. Il dira: avance qui veut, mais on ne nous empêchera pas d'avancer", prévoit-il, ajoutant: "la chancelière allemande Angela Merkel a déjà exclu de renégocier".
"On dira aux Irlandais : ‘quelles sont les garanties que vous voulez’, comme on l'a fait à propos du traité de Nice", qu'ils avaient rejeté dans un premier temps, explique J.-D. Giuliani. Selon lui, "une réaction très vive mettra les Irlandais en situation de dire ce qu'ils veulent".
Mais pour Thomas Klau, du "European Council on Foreign Relations", un tel scénario n'est envisageable que si la crise oppose l'Irlande à ses 26 autres partenaires. Or "si la Grande-Bretagne et la République tchèque cessent à leur tour leur processus de ratification, tout le débat institutionnel sera rouvert sans solution en vue". Or, la Grande-Bretagne confie la responsabilité d’isoler les Iles Britanniques du reste du continent européen au Parlement et non pas à un référendum populaire et le ‘oui’ n’est pas garanti…
Face à Londres et à Prague, la présidence française et ses partenaires pourront faire preuve de persuasion mais n'ont "pas de moyens contraignants", souligne-t-il.
Sylvie Goulard, présidente du Mouvement européen France, considère que toute consultation future de ce type devrait se faire "avec une sanction à la clé en cas de non".
Pour elle, "la présidence française a intérêt à garder son agenda" même s'"il est évident que ce ne sera pas 'business as usual' [les affaires continuent] ".
1er janvier 2009 : entrée en vigueur du traité de Lisbonne prévue à son article 9, sous réserve que tous les États membres aient procédé à sa ratification à cette date.
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