Le patron boit, l’employé trinque: l’ex-directeur de cabinet ne bénéficie pas d’un emploi fictif !
Bernard Masset va-t-il prendre un bock pour Gros Quinquin?
Pierre Mauroy, l’ancien Premier ministre socialiste, a été mis en examen, comme PaSiDupes en a informé ses lecteurs.
Bernard Masset, l'ex-directeur de cabinet de Pierre Mauroy quand ce dernier était maire de Lille et président de la CUL (Communauté Urbaine de Lille), a été mis en examen ce mardi pour « complicité de détournement de fonds publics » à propos d'un emploi fictif présumé, a annoncé son avocat, Me Jacky Durand.
Cette mise en examen par un juge de Lille suit celle de l'ancien Premier ministre socialiste de 79 ans, intervenue vendredi pour détournement de fonds publics à propos de la même affaire. A l’époque des faits, Gros Quinquin n’avait que 63 ans.
Les sommes concernées se monteraient au total à quelque 19.000 euros, représentant un salaire versé à Lyne Cohen-Solal, actuelle adjointe au maire de Paris, Bertrand Delanoë, pour un emploi d'attachée de presse de la communauté urbaine, pendant dix mois en 1992.
Soit 1900 euros par mois (1245,00 francs), une somme qui conviendrait bien à nombre d’adhérents modestes : raison de plus, si l’emploi est fictif. Quand les Ch’tis sauront que leurs impôts régionaux payaient deux fois la vertueuse socialiste, Cohen-Solal, qui devait sévir ensuite sur Paris, ils ne vont pas manquer de réclamer un remboursement sur impôt pour trop perçu par la CUL.
L'affaire est issue d'une plainte en juin 2000 d'Éric Darques, ancien élu local de la ville de Lambersart, dans l'agglomération lilloise, qui avait fait valoir qu'en même temps que le poste d'attachée de presse de Pierrot Mauroy, Lyne Cohen-Solal occupait celui de rédactrice en chef de l'hebdomadaire du PS Vendredi, à Paris.
Il aura fallu quatre années pour que les donneurs d’ordre soient poursuivis. Ce sera après les élections, mais avant le début de la campagne présidentielle et suffisamment tôt pour que la privilégiée puisse se présenter aux municipales, loin de Lille, à Paris. C’est en effet en juin 2004 que Cohen-Solal a été mise en examen, pour « recel » de détournement de fonds publics dans cette affaire 'morale' qui a connu de nombreux aléas judiciaires, puisque les faits avaient été considérés comme prescrits par certaines juridictions complaisantes.
L. Cohen-Solal doit revenir sur le lieu de son dur labeur : avec deux emplois à responsabilités, comment aurait-elle pu se limiter à 35 heures ? Elle sera entendue ce mercredi à Lille, et une décision de non-lieu ou de renvoi devant la justice des trois protagonistes n'est pas attendue avant la fin de l'année au plus tôt.
Après sa mise en examen, Pierre Mauroy avait justifié le salaire accordé par la communauté urbaine à son employée Cohen-Solal en soulignant que cette dernière avait alors « parfaitement rempli sa mission » de promotion de la métropole lilloise. Suggère-t-il que de surcroît elle a reçu une prime pour un emploi fictif ?
Mauroy avait noté que cette affaire avait été déclenchée dans un contexte d'affrontement politique de la candidate Lyne Cohen-Solal avec le maire du Ve arrondissement de Paris, Jean Tiberi. L’agresseur était son adversaire socialiste, qui avait soupçonné le maire sortant et l’avait poursuivi devant le tribunal correctionnel pour une affaire de faux électeurs.
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