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jeudi 4 décembre 2014

Libération a creusé son trou en 2014 et licencie

Le CE rend un avis favorable au plan de départs à Libération
Les patrons du journal socialiste n'ont rien à faire du pacte de responsabilité
Non seulement le quotidien n'embauche pas mais il licencie
C’est pour ainsi dire une première dans les annales tumultueuses de l'enfant gâté de la presse, Libération: le comité d’entreprise du quotidien a rendu un avis favorable au plan de départs volontaires présenté par la nouvelle direction, en l’occurrence François Moulias qui menait les négociations depuis de longues semaines, au côté de Pierre Fraidenraich. Il se dit moins que, réuni en AG, l'ensemble des salariés a clamé son opposition à "tout licenciement contraint", a appris Le Figaro

Maquillage de départs volontaires en licenciements>/strike>  "départs contraints"? 
Cet avis du CE a notamment été motivé par le fait que les dirigeants de Libération n’ont pas procédé à des départs contraints, raconte Renaud Revel. Le 28 novembre, au lieu des 80 suppressions de postes prévues il n'y en avait plus que 67 et 13 recrutements. Des départs volontaires uniquement. Il n'y aura aucun licenciement. Au total, aujourd'hui, ce sont près d’une centaine de collaborateurs qui vont quitter l’entreprise dans les semaines qui viennent. 

Sauve qui peut !
En fait, ils sont 102 salariés sur 238 qui ont souhaité quitter le journal dans le cadre de ce plan de départs volontaires,  plus que ce qu’avait prévu la direction à l'origine et près de la moitié des effectifsLe 15 septembre dernier, la direction avait annoncé aux salariés une réduction massive d'effectifs, la plus importante jamais envisagée dans le journal: son intention était alors de supprimer 93 postes dans le journal, 81 CDI et douze CDD, par des départs volontaires ou des licenciements, sur un effectif de 250 personnes, dont 180 journalistes. Parmi eux, plusieurs grandes signatures, notamment Patricia Tourancheau qui traitait des affaires criminelles, Lorraine Millot, l'ancienne correspondante à Washington, le chroniqueur Pierre Marcelle, Fabrice Rousselot ou encore Bayon, la plume "rock et ciné" du journal, ont déjà fait leurs cartons.
A la question de devoir quitter le journal après y avoir passé 35 ans au service culture, Gérard Lefort répond avec légèreté. "Après Libération, la libération ! Un sentiment d’allègement et d’être libéré, non pas d’un poids mais d’une histoire ... en route pour d’autres, j’espère", explique-t-il. Les indemnités devraient être belles...
En fait, nostalgique des années 80 et 90, Lefort déplore la dérive centriste du quotidien. Le journaliste déplore le changement de ton du quotidien qui, selon lui, a perdu de sa pugnacité, victime du retour de la gauche aux affaires et de son soutien aveugle au pouvoir socialiste. "Il y avait beaucoup plus de virulence, de mordant, d'insolence, de parti pris complètement dingue et de mauvais foi absolue. Tout cela s'est un peu tempéré. Pas modéré, tempéré. On a dû renoncer, les uns et les autres, moi compris, à y aller plus franchement, à rentrer dans le lard", observe Gérard Lefort qui critique ouvertement la mollesse de la ligne éditoriale actuelle. Il est parti cet automne avec la clause de cession ouverte suite à l'arrivée de nouveaux actionnaires.

"
Cette réduction doit nous conduire à une exploitation bénéficiaire à la fin de 2015," assure ce thuriféraire de Hollande"L'indépendance du journal est à ce prix", justifie le directeur de la rédaction, Laurent Joffrin, né Mouchard. "Cette diminution du nombre des salariés a été calculée de manière à nous donner les moyens de poursuivre notre tâche dans des conditions réalistes. Une fois effectuée, elle sera aussi l'occasion d'un nouveau départ, fondé sur une transformation complète de notre entreprise", conclut la crevure.

Libération a pourtant obtenu une rallonge de 10 millions de la part de ses repreneurs

Cette nouvelle rallonge de 10 millions d’euros a été décidée par les deux repreneurs pour soutenir le plan social, mais aussi le projet du développement du journalCela va précisément permettre au quotidien de compléter le financement d'un plan de départs volontaires massifs et un lourd déficit d'exploitation. 
Ce n’est pas la première fois que Libération, en grandes difficultés financières et même au bord de la faillite, est renfloué par ses repreneurs. L’été dernier, le patron du groupe de télécoms Patrick Drahi, patron du groupe Altice (Numericable, SFR), et l’homme d’affaires Bruno Ledoux, héritier de la famille fondatrice de la Société minière et métallurgique de Penarroya et propriétaire de nombreux immeubles parisiens, dont celui du quotidien socialiste Libération, dont il est actionnaire de référence, ont déjà apporté 18 millions d’euros. 

Pour les syndicats, cet afflux de départ démontre la méfiance des salariés vis-à-vis du projet mercantile de la direction. Celle-ci compte en effet se développer sur tous les supports – radio, télévision et événementiel. Une nouvelle formule papier du quotidien et du magazine Next, ainsi qu’une refonte du site internet, en partie payant, est prévue pour le début de l’année. La direction espère un retour aux profits en 2015. 

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