Fillon confirme ses contacts avec l'Elysée
Hollande, premier dirigeant occidental à mettre un terme à la cabale contre Poutine depuis le début de la crise ukrainienne
Le va-t-en guerre français a pris l'initiative de rencontrer le président russe infréquentable... Qu'a-t-il donc à lui vendre pour s'abaisser ainsi ?
Hollande, premier dirigeant occidental à mettre un terme à la cabale contre Poutine depuis le début de la crise ukrainienne
Le va-t-en guerre français a pris l'initiative de rencontrer le président russe infréquentable... Qu'a-t-il donc à lui vendre pour s'abaisser ainsi ?
La visite-surprise aura duré 1h30 à l'aéroport. Quelle était donc l'urgence justifiant cette escale impromptue -de nuit- au retour d'une visite au Kazakhstan ? Le tête-à-tête n'était pas prévu à l'agenda officiel, mais côté russe, on parlait d'une "vraie visite de travail", au prétexte de l'épineuse crise ukrainienne en toile de fond de la question de l'embargo français en premier plan, puisque la France refuse d'honorer la commande russe d'un navire de guerre Mistral pourtant prêt à la livraison promise fin novembre.
Hollande sur son chemin de Damas
La crise ukrainienne cristallise toutes les tensions autour de la Russie. François Hollande s'est prévalu de l'isolement dans lequel les pays occidentaux maintiennent la fière Russie du fait de la préférence de Kiev pour l'Union européenne sur la Russie, en dépit de sa population russophone. "Nous devons éviter qu'il y ait d'autres murs qui viennent (nous) séparer", assure maintenant le Président français, premier dirigeant occidental à venir à Moscou depuis le début de la crise ukrainienne. Ces bons sentiments expliquent-ils à eux seuls ce revirement du fier-à-bras socialiste. La presse française se trouve prise à contre-pied, elle qui prétendait jusqu'ici que quand "les troupes de l'armée ukrainienne en route vers l'est du pays" mènent "une 'opération anti-terroriste' contre les militants pro-russes".
Vladimir Poutine est accusé d'annexion de l'Ukraine entière, après avoir répondu à l'appel à l'aide de la Crimée et pour son soutien aux séparatistes ukrainiens de langue russe. Si le président russe espère "une amélioration", François Hollande exigeait "non pas simplement des avancées, mais des résultats". Or, depuis hier, il juge que "la désescalade est aujourd'hui possible". Qu'est-ce qui a bien pu motiver ces propos de Hollande ? L'homme fort du Kremlin assure certes vouloir "une fin immédiate du bain de sang", mais le cessez-le-feu lors des accords de Minsk, le 5 septembre dernier, et la trêve n'ont guère duré, aux torts partagés des deux camps.
Hollande calme le jeu, avec la livraison des Mistral en tête
D'après le président russe, le sujet de la vente de Mistral n'a même pas été évoqué. Ce contrat signé en 2011 est devenu un casse-tête diplomatique depuis l'ingérence occidentale en Ukraine. Mieux, la situation est pour lui très claire: "Il y a un contrat, nous partons du principe qu'il sera respecté, sinon, nous espérons qu'on nous rendra l'argent que nous avons payé".
Par soumission à Obama, Hollande a commis l'erreur de refuser de livrer le premier des deux navires Mistral que Paris a vendus à la Russie, un contrat qui déplaît aux Américains.
Or, Hollande n'a pas les moyens de perdre le bénéfice des ventes de ces deux porte-hélicoptères et de payer des pénalités pour non-respect des engagements de la France. Trouverait-il preneur des deux navires qui lui resteraient sur les bras? La Chine achète tout ce qui passe à portée (arrivée des Chinois au capital de l'aéroport de Toulouse-Blagnac -à hauteur de 49,9%- ou du Club Méditerranée, avec une offre de 540,6 millions).
Vladimir Poutine accepte la main tendue de Hollande. Le vendredi 5 décembre, Moscou rappelait encore à la France qu'elle s'expose à des amendes et des dédommagements si la livraison n'est pas menée à son terme. Puis le Kremlin a facilité la démarche de Hollande, promettant qu'en cas de remboursement "nous n'aurons pas de requêtes particulières".
Hollande est allé à Canossa
Le président socialiste est le premier chef de l'Etat occidental à faire pénitence en se rendant àCanossa Moscou depuis le début de la crise ukrainienne. Dix siècles après la reddition sans condition du souverain germanique Henri IV venu s'agenouiller devant le pape Grégoire VII pour lui demander de lever l'excommunication prononcée contre lui, Hollande capitule devant Poutine contre la livraison de deux navires de guerre.
Hollande se rend à Moscou pour renouer le dialogue qu'il a rompu. Depuis son départ précipité du G20 de Brisbane en novembre à cause des critiques occidentales sur son soutien à la population ukrainienne menacée d'assimilation par les pro-européens de Kiev, Vladimir Poutine n'avait manifesté qu'indifférence pour les amis d'Obama.
Sous la pression économique et financière d'une rupture de contrat qui porterait atteinte à la parole de la France, Hollande est allé à Moscou faire amende honorable, au risque de provoquer la colère et le mépris de Washington. Comme l'a formulé le pénitent français, le marchand d'armes Hollande offre ainsi à Poutine de "saisir l'occasion" (sic) de réintégrer le cercle des grandes puissances.
Le prochain voyage -avec escale- de la "gauche molle" à Kiev n'est pas pour demain...
A défaut de Hollande, les électeurs socialistes pourront voter Fillon
L'interlocuteur de Jean-Pierre Jouyet, n°2 de l'Elysée, François Fillon a adressé "un satisfecit" au président de la République, au sujet de sa rencontre avec Vladimir Poutine.
"J'ai appris que François Hollande allait faire un détour par Moscou pour rencontrer M. Poutine et défendre les positions de la France. Je félicite François Hollande pour cette initiative." 4
Fillon, éminence grise de Hollande ?
"Cela fait des mois que je lui demande", a expliqué l'ex-Premier ministre, petit mécano de l'axe UMP-PS. Pour ne pas donner raison au FN qui dénonce une hypothétique entente UMPS...
Hollande sur son chemin de Damas
La crise ukrainienne cristallise toutes les tensions autour de la Russie. François Hollande s'est prévalu de l'isolement dans lequel les pays occidentaux maintiennent la fière Russie du fait de la préférence de Kiev pour l'Union européenne sur la Russie, en dépit de sa population russophone. "Nous devons éviter qu'il y ait d'autres murs qui viennent (nous) séparer", assure maintenant le Président français, premier dirigeant occidental à venir à Moscou depuis le début de la crise ukrainienne. Ces bons sentiments expliquent-ils à eux seuls ce revirement du fier-à-bras socialiste. La presse française se trouve prise à contre-pied, elle qui prétendait jusqu'ici que quand "les troupes de l'armée ukrainienne en route vers l'est du pays" mènent "une 'opération anti-terroriste' contre les militants pro-russes".
Vladimir Poutine est accusé d'annexion de l'Ukraine entière, après avoir répondu à l'appel à l'aide de la Crimée et pour son soutien aux séparatistes ukrainiens de langue russe. Si le président russe espère "une amélioration", François Hollande exigeait "non pas simplement des avancées, mais des résultats". Or, depuis hier, il juge que "la désescalade est aujourd'hui possible". Qu'est-ce qui a bien pu motiver ces propos de Hollande ? L'homme fort du Kremlin assure certes vouloir "une fin immédiate du bain de sang", mais le cessez-le-feu lors des accords de Minsk, le 5 septembre dernier, et la trêve n'ont guère duré, aux torts partagés des deux camps.
Hollande calme le jeu, avec la livraison des Mistral en tête
D'après le président russe, le sujet de la vente de Mistral n'a même pas été évoqué. Ce contrat signé en 2011 est devenu un casse-tête diplomatique depuis l'ingérence occidentale en Ukraine. Mieux, la situation est pour lui très claire: "Il y a un contrat, nous partons du principe qu'il sera respecté, sinon, nous espérons qu'on nous rendra l'argent que nous avons payé".
Par soumission à Obama, Hollande a commis l'erreur de refuser de livrer le premier des deux navires Mistral que Paris a vendus à la Russie, un contrat qui déplaît aux Américains.
Or, Hollande n'a pas les moyens de perdre le bénéfice des ventes de ces deux porte-hélicoptères et de payer des pénalités pour non-respect des engagements de la France. Trouverait-il preneur des deux navires qui lui resteraient sur les bras? La Chine achète tout ce qui passe à portée (arrivée des Chinois au capital de l'aéroport de Toulouse-Blagnac -à hauteur de 49,9%- ou du Club Méditerranée, avec une offre de 540,6 millions).
Vladimir Poutine accepte la main tendue de Hollande. Le vendredi 5 décembre, Moscou rappelait encore à la France qu'elle s'expose à des amendes et des dédommagements si la livraison n'est pas menée à son terme. Puis le Kremlin a facilité la démarche de Hollande, promettant qu'en cas de remboursement "nous n'aurons pas de requêtes particulières".
Hollande est allé à Canossa
Le président socialiste est le premier chef de l'Etat occidental à faire pénitence en se rendant à
Hollande se rend à Moscou pour renouer le dialogue qu'il a rompu. Depuis son départ précipité du G20 de Brisbane en novembre à cause des critiques occidentales sur son soutien à la population ukrainienne menacée d'assimilation par les pro-européens de Kiev, Vladimir Poutine n'avait manifesté qu'indifférence pour les amis d'Obama.
Sous la pression économique et financière d'une rupture de contrat qui porterait atteinte à la parole de la France, Hollande est allé à Moscou faire amende honorable, au risque de provoquer la colère et le mépris de Washington. Comme l'a formulé le pénitent français, le marchand d'armes Hollande offre ainsi à Poutine de "saisir l'occasion" (sic) de réintégrer le cercle des grandes puissances.
Le prochain voyage -avec escale- de la "gauche molle" à Kiev n'est pas pour demain...
A défaut de Hollande, les électeurs socialistes pourront voter Fillon
L'interlocuteur de Jean-Pierre Jouyet, n°2 de l'Elysée, François Fillon a adressé "un satisfecit" au président de la République, au sujet de sa rencontre avec Vladimir Poutine.
"J'ai appris que François Hollande allait faire un détour par Moscou pour rencontrer M. Poutine et défendre les positions de la France. Je félicite François Hollande pour cette initiative." 4
Fillon, éminence grise de Hollande ?
"Cela fait des mois que je lui demande", a expliqué l'ex-Premier ministre, petit mécano de l'axe UMP-PS. Pour ne pas donner raison au FN qui dénonce une hypothétique entente UMPS...
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