Les deux maires socialistes tiennent tête à Hollande
Après Anne Hidalgo, Martine Aubry a exprimé son opposition à l'élargissement du travail dominical mercredi.
Respectivement maires des première et dixième villes françaises, les deux frondeuses ne cachent pas leurs désaccords avec la politique menée par le gouvernement.
Anne Hidalgo et Martine Aubry n'entendent pas se laisser imposer une politique qui ne correspond pas à leurs convictions. Elles contestent en effet la politique socio-libérale du gouvernement mise en place par le rival de la maire de Lille, battue à la primaire socialiste à la présidentielle de 2012. Si elle est socialiste, elle n'est pas, selon elles, de gauche.
Dans une tribune au Monde publiée mercredi, l'élue nordiste monte au créneau contre l'ouverture dominicale, sujet d'actualité monté en épingle parmi la foultitude de mesures cosmétiques censées redonner de la croissance et de l'emploi, selon la loi Macron, qualifiée de "fourre-tout" ou de "patchwork flou" par le patron de la CFDT pourtant soumise au PS. "Je me suis toujours engagée pour un dimanche réservé à la vie : vie personnelle, vie collective", écrit Martine Aubry, qui se dit "fermement opposée" au passage de 5 à 12 dimanches ouverts par an et assure qu'elle "combattra cette régression". Un prétexte un peu léger à la libération de son tempérament ombrageux.
Les divergences éclatent au grand jour,
malgré un déjeuner "chaleureux et utile", assurait Martine Aubry au JDD fin novembre à Lille, et des gracieusetés sous l'oeil des caméras. "J'ai des désaccords, j'ai aussi des accords et nous parlons de tout cela de manière conviviale", justifiait la maire socialiste, animatrice de la contestation de l'aile gauche du PS. "Je demande qu'on réoriente la politique économique", déclarait déjà la frondeuse en octobre dans un entretien au JDD.
Sur le travail dominical ? "Le pouvoir d'achat ne va pas s'accroître par miracle parce que l'on consomme un jour de plus", commentait-elle. Avant de se dire "candidate au débat d'idées".
Un axe Lille-Paris contre Hollande
Martine Aubry n'est pas la seule à afficher ses désaccords. Après s'être tenue en retrait derrière les frondeurs du PS, elle est sortie du bois et elle est maintenant rejointe par Anne Hidalgo, l'ex-adjointe de Bertrand Delanoë. Un homme est d'ailleurs le trait d'union entre les deux rebelles : Jean-Marc Germain - l'un des chefs de file des députés "frondeurs" - est l'époux d'Anne Hidalgo et un très proche de la maire de Lille, qui a été son témoin de mariage en 2004. Jean-Marc Germain a notamment été le directeur de cabinet de Martine Aubry à la métropole lilloise ainsi qu'au Parti socialiste.
A plusieurs reprises ces dernières semaines, Anne Hidalgo s'est frontalement opposée à François Hollande. Sur la question de l'élargissement du travail dominical, la maire de Paris s'oppose au projet de loi Macron. Alors que le texte instaure des "zones touristiques internationales", dont certaines à Paris, où les commerces seraient ouverts sans interruption le week-end, "je ne céderai pas à l'hystérie collective", mettait en garde Anne Hidalgo dimanche dans le JDD. "Le repos dominical (est) un principe essentiel de la société française, fondamental aussi bien pour la protection des salariés que pour la cohésion sociale", indique aussi le rapport de la mission d'information et d'évaluation (MIE) sur le travail dominical mise en place par la maire de Paris.
D'autres sujets avaient tendu les relations entre Anne Hidalgo et François Hollande, comme le dossier de la candidature de Paris aux Jeux Olympiques de 2024. "Rien ni personne ne me fera changer de calendrier ni de méthode", avait-elle lancé lors d'une conférence de presse improvisée, suite aux propos du chef de l'Etat soutenant une telle candidature. "Avoir des rêves, c'est magnifique, les réaliser c'est encore mieux", ripostait alors l'épouse Germain.
La politique fiscale du gouvernement ou encore le dossier Leonarda, où elle avait fait marche arrière, avaient également cristallisé les tensions.
Hollande rencontre plus de difficultés sur sa gauche que partout ailleurs...
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