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vendredi 5 décembre 2014

L'école est un domaine trop sensible pour être confiée à des pédagogues

Pourquoi l'Ecole doit fuir les "pédagogues"
selon Ivan Rioufol, le 3 décembre 2014

Rien de semble devoir arrêter la course folle du pédagogisme,
qui a pris possession de l’Education nationale et y règne en maître. En dépit des désastres éducatifs qu’il produit, au nom de l’égalitarisme et de la sacralisation de l’enfant, l’autocritique ne l’atteint toujours pas. La proposition du Conseil supérieur des programmes de supprimer les notes jugées "traumatisantes" s’inscrit dans le droit fil des coquecigrues pondues par des "scientifiques" et des "experts", qui ont la prétention de se substituer aux enseignants et à leur expérience. Lire, dans la prose confuse et complexe de ce Conseil, que la note serait "perçue exclusivement comme un moyen de récompense ou de sanction et un instrument de tri et de hiérarchisation sociale des élèves" fait bondir nombre de professeurs qui résistent encore à la rhinocérite [maladie imaginaire qui, selon Ionesco, transforme en rhinocéros la personne atteinte et cause une apathie]. 

"Oser affirmer que c’est la notation chiffrée qui serait à l’origine de la perpétuation des inégalités sociales, personne n’avait encore osé le faire !", constate le SNALC-FGAF. Le déclassement progressif de l’Ecole française devrait inciter l’Education nationale à mettre un terme aux expérimentations loufoques qui l’abîment, afin de renouer avec la transmission et les savoirs. C’est malheureusement l’entêtement idéologique qui domine cette citadellechasse gardée de la gauche et de l’extrême-gauche depuis l’après-guerre. Cette école de la déculturation est devenue un repoussoir pour nombre de Français.

L’échec de l’enseignement public explique les engouements pour le secteur privé. 

Ce phénomène n’est pas prêt de se tarir. Tout comme la faillite du socialisme propulse les vertus du libéralisme, les désastres du pédagogisme invitent l’enseignement à renouer avec le pragmatisme et la recherche de la réussite. C’est dans les coulisses que se prépare le monde de demain, en rupture avec cette vieille société fatiguée, confisquée par des mandarins cooptés. 

Comme le note Robin Rivaton (1) : "L’éducation est parmi les systèmes sociaux celui qui est le plus appelé à être bouleversé sous le double assaut du progrès technologique et de l’offensive du secteur privé". L’école 42, spécialisée dans l’informatique et créée par Xavier Niel, en est un exemple [fondé sur la sélection et visant à l'excellence plutôt qu'au nivellement. Ce sont en fait des officines  élitistes de captation de l'intelligence brute avec pour objectif sa transformation et son exploitation par l'entreprise]. La WebAcademie est aussi une école gratuite pour les jeunes sortis du système scolaire. 
Les centres d’apprentissage [à visée cette fois purement formatrice] se prêtent également à une plus grande privatisation. Mais tout indique que l’enseignement traditionnel lui-même garantira davantage son avenir en s’échappant définitivement des lubies d’une école publique laissée à ses déconstructeurs. Les pédants pédagogues au sabir verbeux sont, en réaction, les meilleurs promoteurs d’une vraie révolution éducative. Révolution [au sens de régression]: du latin revolvere, rouler en arrière.

(1) La France est prête, Manitoba / Les belles lettres

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