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dimanche 28 décembre 2014

Les médecins libéraux durcissent leur mouvement

Les médecins généralistes et spécialistes développeront des abcès de fixation

Des actions coup-de-poing sont envisagées


Si les réquisitions ont permis de contre-carrer la grève des médecins libéraux, elles ont pour effet de provoquer une première manifestation lundi à Rennes.

Malgré une mobilisation très forte depuis mardi – 
en moyenne 80 % des cabinets sont restés fermés –, les patients étaient prévenus et n'ont pas abusé des services d'urgence, en guise de soutien au mouvement. 
L'annonce du développement des grippes et des gastro-entérites ne s'est pas vérifiée pendant les fêtes. Alors que le projet de loi de santé sera examiné en avril au Parlement, la détermination des généralistes n'a pas faibli et le mouvement  prévu pour durer jusqu'au 31 décembre, se poursuit. 
Opposée à la généralisation du tiers-payant prévue -sans concertation- dans le texte de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, qui refuse d'assurer les gardes pendant les fêtes, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) " assure que les services du ministère et des agences régionales de santé (ARS, qui proposent aux préfets des médecins de garde à réquisitionner) passent de mauvaises fêtes", raille Jean-Paul Ortiz, son président.

Les blouses blanches en grève avaient promis de montrer ce que serait "une France sans médecins libéraux".
"Tant mieux s'il n'y a pas eu de crise, on ne fait pas grève pour que les gens meurent ! Les médecins ont une éthique et, comme nous l'avions annoncé, aucun gréviste ne s'est soustrait à la réquisition." 
A la tête de la Fédération des médecins de France (FMF troisième force syndicale de médecins derrière MG France et la CSMF), Jean-Claude Hamon souligne également l'esprit de responsabilité de ses adhérents, généralistes et spécialistes : "On a parlé de la grève partout, y compris avec les patients. Nous avons introduit la notion de queue dans les cabinets, avec une raréfaction de l'offre. Or, c'est ce qui passera si la loi est adoptée : la désertification de la médecine libérale."
C'est à l'évidence l'objectif du pouvoir socialiste qui - en quelques 24 heures seulement - a donné satisfaction aux urgentistes du service public, alors que Touraine a reporté la concertation avec les médecins libéraux à 2015. 

VOIR et ENTENDRE ce reportage en Vendée:

Touraine réplique par le mépris 

Les médecins libéraux ont respecté leurs patients et le public ne s'est pas rué sur le 15. D'abord, ils se sont organisés pour n'exposer ni leurs patients, ni le ministère de la Santé et les agences régionales de santé. "La grève était annoncée et nous leur avions facilité le travail en fournissant la liste des médecins de garde au conseil de l'ordre", souligne Jean-Claude Hamon (FMF). 

Signe de l'inquiétude du ministère, les syndicats révèlent avoir été contactés en début de semaine pour évaluer la mobilisation à venir. Résultat, malgré un taux de fermeture record, jusqu'à 94 % aux Antilles, selon la CSMF, "les autorités ont réquisitionné à tour de bras", résume Jean-Paul Ortiz. "Des généralistes de garde, des structures comme SOS Médecins, des spécialistes dans les cliniques, des équipes de centres de radiologie… Même les régulateurs libéraux [qui orientent les patients au 15] ont été réquisitionnés. Du jamais-vu !" Sauf en régime totalitaire. 

Le professeur Debré dénonçait donc à juste titre la volonté d'étatisation du secteur libéral de médecine par le gouvernement

Autre élément, l'absence actuelle d'épidémies, en dehors de la gastro-entérite. Mais si les patients n'ont pas envahi les urgences, ils ont afflué dans les cabinets de garde. "A Clamart, le temps d'attente était deux fois plus long que d'habitude, deux heures en moyenne", confie Jean-Claude Hamon. Enfin, certains malades légers ont sans doute renoncé à consulter ou ont pris les devants.

Après les bonnets rouges, les bonnets blancs?

Après six jours de mobilisation, les grévistes déplorent qu'aucun dialogue n'ait été ouvert par le ministère de la Santé, alors que les urgentistes ont obtenu en une journée une renégociation favorable. "La démographie libérale s'effondre : il y a trente ans, 60 % des médecins s'installaient en libéral; ils ne sont plus que 30%. Si Marisol Touraine s'accroche à cette généralisation du tiers-payant, la vraie crise sanitaire va avoir lieu", avertit le président de la FMF. Pour "soigner la surdité gouvernementale" sur ce point et sur la revalorisation de la consultation à 25 €, la pression sera maintenue jusqu'en avril.
Marisol refuse de rencontrer les médecins libéraux: ce ne sera même pas le 5 janvier, mais le 12, pas avant.

Le 5 janvier, les cliniques rejoindront le mouvement. 
Le 6, le syndicat de généralistes MG-France a décidé une "journée sans cabinet"

D'autres idées sont en incubation. Comme
l'arrêt de la télé-transmission des feuilles de soin à la Sécurité sociale. Il suffirait de ne pas utiliser la Carte vitale pour 30 % des dossiers pour "noyer la Sécu sous la paperasse"
Ou encore une grève des gardes qui exigerait que tous les médecins soient réquisitionnés, y compris ceux de santé publique et de sécurité sociale. 
"Des actions coup de poing plus spectaculaires" ne sont pas exclues, prévient Jean-Paul Ortiz. "Nous ne lâcherons pas. Cela s'appelle une guérilla." 

Lundi, la manifestation prévue à Rennes (Finistère) pourrait être le coup d'envoi d'un mouvement des "bonnets blancs"?

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