Vocations contrariées: la prévention en casernes françaises
Une loi pour juguler l'exode des musulmans radicaux !
Le djihad en Syrie et en Irak suscite des vocations parmi de jeunes Français qui, au terme d'un processus de radicalisation sur Internet, certes, mais aussi dans les mosquées, lâchent leur famille pour combattre. Adopté en première lecture par l'Assemblée nationale le 18 septembre 2014 et validé le 4 novembre par un vote ultime du Sénat, cette loi vise à renforcer un arsenal législatif déjà très fourni contre le terrorisme: 14 lois votées depuis 1986. Le Parlement a définitivement adopté, par un ultime vote du Sénat, mardi 4 novembre, le projet de loi sur la lutte contre le terrorisme.
Mais, selon le rapporteur du texte à l'Assemblée, le socialiste Sébastien Pietrasanta, 1.089 Français ont été ou sont impliqués dans des filières vers la Syrie et l'Irak à la date du 23 octobre. Près de 368 y combattent actuellement, 212 en sont revenus et 205 ont des velléités de départ, les autres étant en transit ou morts pour 46 d'entre eux. La dernière loi en date contre le terrorisme contient une interdiction de sortie du territoire, d'une durée de six mois renouvelable jusqu'à deux ans, pour freiner leurs départs du pays.
Or, des opérations anti-terrorisme ont été menées contre une filière soupçonnée de recruter des candidats au djihad syrien avec 10 à 15 "objectifs" dans les régions toulousaine, notamment le Tarn où les altermondialistes avaient organisé de violents affrontements sur le site de la retenue d'eau de Sivens, et normande, ainsi que parisienne. La police, qui pense que plusieurs départs ont déjà été organisés et que d'autres étaient en cours, a procédé à ...quatre interpellations à Toulouse et Graulhet (Tarn). Cette "filière du Tarn" se montrait très discrète, prudente mais active aux abords de la ville de Toulouse, au point d'avoir des ramifications dans toute la France et de s'être déployée en conséquence. D'autres sources font état d'une interpellation en Gironde, dans le secteur de Langon (50 km au sud-est de Bordeaux) et d'une autre dans l'agglomération du Havre. Les Yvelines, en région parisienne, sont également mentionnées, mais sans plus de précisions. France Info (Radio France) et BFMTV (radio et télévision privées) se sont d'ailleurs longtemps obstinées à taire la ville de Mantes-la-Jolie (connue pour le Val-Fourré, quartier largement reconstruit à grands frais entre 1992 et 2002, Seine-Saint-Denis).La police pense que des départs ont déjà été organisés et que plusieurs autres étaient en cours.
Le nombre de candidats au djihad syrien a bondi de plus de 80% depuis début janvier 2014: la France a été confrontée à une explosion du nombre d'apprentis djihadistes partant pour la Syrie et l'Irak.
Selon de récentes déclarations du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, près de 400 djihadistes français en Syrie, avec en corollaire l'angoissante question de leur retour et d'une éventuelle action terroriste sur le sol français. Ils seraient actuellement, selon les estimations officielles, près de 400 sur place, plus de 200 ont manifesté des velléités de départ et environ 120 sont déjà revenus, avec près de 200 en transit et une cinquantaine de morts.
Les motivations des jeunes djihadistes
Des jeunes qui se trouvent dans une profonde crise identitaire. La France de Hollande - chômage, avenir bouché et image présidentielle désastreuse dans le monde - les motive si peu qu'ils se sont donné une mission sacrée de défenseurs de l’Islam contre la coalition , une valeur de planche de salut qui justifie jusqu'aux crimes les plus abominables. A la mi-septembre,Obama, président américain, s'est dit prêt à frapper les djihadistes en Syrie et à étendre les raids menés en Irak depuis un mois.
Les objectifs de guerre de Barack Obama restent très flous et suscitent un certain malaise parmi ses alliés traditionnels, hormis la France: sa stratégie est de "détruire" l'Etat Islamique. La guerre de la coalition internationale contre l'Etat Islamique - une dizaine de pays : États-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Danemark, Turquie, Pologne, Canada et Australie - va-t-elle simplement consister en des frappes aériennes? L'Australie vient d'être frappée par une prise d'otages qui a fait deux morts innocents, du fait d'un exalté isolé.
Mourad Fares, "sergent-recruteur" du djihad originaire cette fois de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie), a été arrêté en août 2014 en Turquie et mis en examen le jeudi 11 septembre à Paris. En février dernier, il accordait un entretien où il détaillait, entre autres, ses motivations au djihad des jeunes occidentaux qui ont choisi de partir combattre au côté de leurs "frères". Des gens normaux, des frères, des amis ou des connaissances, parfois "très instruit" et "très au fait de la religion musulmane", sans "nulle trace d’extrémisme" apparent: des jeune hommes comme les autres, qui buvait, fumait et sortait le soir en boîte de nuit, mais qui s'entraînent dans les salles de musculation, notamment dans les MJC rouges.
Certains candidats au djihad sont de jeunes occidentaux non musulmans. Les premiers sont des jeunes qui habitent près de cités à majorité musulmane et ont grandi entourés d’amis musulmans, au collège ou au lycée où le discours de la FSU est très pro-palestinien. Les jeunes immigrés de la deuxième ou troisième génération assimilent les Français en quête de valeurs fortes et d'idéaux romantiques, mimant leur comportement, leur accent et leur vocabulaire: alors que les Chrétiens sont caricaturés, persécutés et chassés du Proche-Orient, ils ne mangent pas de porc et s’essayent au jeun du Ramadan. Pour se prouver à eux-mêmes qu’ils sont de vrais musulmans, ils ont tendance à faire de l’excès de zèle et à se radicaliser bien plus que les autres.
Les autres appartiennent aux classes moyennes. Ils ne sont pas radicalisés par les cités mais par l’Internet. Actuellement l’islam est la seule idéologie militante dans le monde. L’extrême gauche a presque disparu en Occident. Avant il y avait les décembristes, les communistes et les anarchistes. Seules les trotskistes descendent encore dans la rue sur tous les mots d'ordre populistes, salaires, droits syndicaux et écologie. L’extrémisme djihadiste permet donc de redonner un idéal de révolution, anti-impérialiste, à ces jeunes européens en perte d’identité.
Le djihadisme leur donne une vision binaire, leur dit enfin quoi faire, ce qui est bien, ce qui est mal. Chez ces Occidentaux qui vont faire le djihad, il y a aussi une dimension humanitaire. Il ne s’agit pas de personnes qui veulent assouvir une folie meurtrière à la Merah, à la Nemmouche ou à la Man Haron Monis, le preneur d'otages de Sydney, mais d'êtres humains qui veulent aller prêter main forte à leurs "frères" sur le terrain, des frères qu’ils pensent malmenés, maltraités, à lire la presse anti-al-Assad.
Des camps d'entraînement militaires seraient-ils un exutoire ?
Ignorent-ils ou approuvent-ils l'usage fait des enfants à Racca, le fief syrien de l’Etat islamique, aux premiers rangs lors des crucifixions et des décapitations publiques? On se sert de leur sang pour transfuser les combattants de l'EI blessés. On les paye pour dénoncer les infidèles ou ceux qui critiquent l'EI. On les forme à devenir des kamikazes. Ce sont des enfants, âgés pour certains d'à peine 6 ans, que l’Etat islamique transforme en soldats du futur, endoctrinés aux croyances extrémistes du groupe, avant de leur apprendre des techniques rudimentaires de combat. Les djihadistes se préparent à une longue guerre contre l'Occident et espèrent que les jeunes soldats formés aujourd'hui seront toujours au front dans plusieurs années.
Quitte à recevoir une formation militaire, autant qu'elle soit donnée dans l'Hexagone. A l'ONU, on sait que les djihadistes séduisent, ou enlèvent, les plus jeunes et qu'ils sont passés maîtres dans la "manipulation des jeunes hommes et des enfants". Avant d'ajouter qu'"ils donnent une impression de puissance et de triomphe", tout en promettant à ceux qui tomberont au combat un "accès direct au paradis". On leur apprend même à décapiter un autre être humain en leur donnant des poupées sur lesquelles s'exercer.
Ne savons-nous pas faire mieux, en Europe démocratique?
Avons-nous perdu tout savoir-faire en matière de service militaire? Il n’a pas été abandonné, mais suspendu par la loi du 28 octobre 1997. C’est ce moment qui marque le passage à une armée professionnelle qui ne fait plus reposer l’organisation de la Défense sur la conscription.
En parallèle de cette suspension, le service civique volontaire a été créé pour "apporter un concours personnel et temporaire à la communauté nationale dans le cadre d'une mission d'intérêt général et à développer la solidarité et le sentiment d'appartenance à la Nation". Il peut s’effectuer dans trois domaines :
défense, sécurité et prévention ; cohésion sociale et solidarité ; coopération internationale et aide humanitaire.
La Journée défense et citoyenneté est, quant à elle, un moment qui permet de sensibiliser les garçons et les filles sur l’action des des forces armées et des pouvoirs publics,chaque jour pour que la liberté puisse exister, sur notre territoire, mais également en Europe et sur d'autres continents. C'est aussi une occasion unique de contact direct avec la communauté militaire, et de découverte des multiples métiers et spécialités, civiles et militaires qu'offre aujourd'hui aux jeunes, la Défense.
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