La CGT a sabordé l'usine Goodyear d'Amiens-Nord et l'Etat l'y a aidé
L'américain Titan a finalement renoncé
Les ouvriers de Goodyear avaient confiance en Hollande le 14 octobre 2011 à Amiens |
L'unique repreneur potentiel a jeté l'éponge. C'est le dernier soupir après six ans de lente agonie pour les anciens salariés de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord, fermée depuis le mois de janvier. Pressenti depuis de nombreux mois pour reprendre l'activité pneus agricoles de l'usine (qui employait plus de 600 des 1143 salariés du site), Titan n'en peut plus des difficultés dressées par la CGT. "Toute discussion avec un repreneur potentiel, y compris Titan, est terminée", a reconnu Jean-Philippe Cavaillé, directeur des ressources humaines de Goodyear en France, dans le Courrier Picard.
Alors que le redresseur présumé de l'industrie, Nono Montebourg, avait promis de sauver 333 emplois, mais a quitté le gouvernement pour aller à l'université apprendre le métier de patron, aujourd'hui, la droite amiénoise et le nouveau ministre de l'Economie, font un constat d'échec et accusent.
Bercy accuse la direction de Goodyear mais aussi la CGT
Au ministère, l'entourage d'Emmanuel Macron reconnaît qu'il reste "peu d'espoir d'une reprise" et déplore, surtout, "l'incapacité des parties prenantes au dossier de se faire confiance pour affronter ensemble les difficultés". Après s'être entretenu avec le patron de Titan, Maurice Taylor, le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, avait discuté vendredi 28 novembre avec les dirigeants de Goodyear, Brigitte Fouré, maire d'Amiens (UDI) et Alain Gest, député de la Somme et président d'Amiens Métropole (UMP).
Le gouvernement est ici rejoint par la droite amiénoise,
au pouvoir depuis les dernières élections municipales et intercommunales. Elle a désigné vendredi les responsables à leurs yeux de cet "immense gâchis social", du "jusqu'au boutisme" de la CGT à la "gestion approximative des ressources humaines" chez Goodyear.
Alain Gest a pointé la CGT locale qui a fait capoter l'accord de 2012 quand 550 emplois pouvaient être sauvegardés dans le cadre d'un Plan de départs volontaires. Pour bien faire comprendre son propos, il s'est réjoui que Dunlop, une autre usine amiénoise du groupe, a accepté en 2007 un compromis avec la direction, ait son avenir assuré.
Titan : "On ne peut pas racheter Goodyear à cause de vos lois"
La politique dela CGT du tout ou rien a produit 1.143 suppressions d'emploi. Jeudi, le directeur des ressources humaines de Goodyear Dunlop Tires France avait mis en garde qu'il n'y aurait aucun repreneur pour l'usine Goodyear, qui a fermé en janvier.
Le patron de Titan est très critique du système social de la France.
Longtemps intéressé par une reprise partielle de l'usine de pneumatiques Goodyear d'Amiens-Nord, Maurice Taylor, le P-DG de Titan a expliqué vendredi qu'il a dû renoncé à ce projet à cause du nombre de salariés qu'il aurait été obligé de reprendre. "On ne peut pas racheter Goodyear à cause de vos lois. On doit reprendre au minimum 652 ou 672 ouvriers, c'est impossible. Au maximum, c'est 333 parce qu'après ce n'est pas rentable", a déclaré sur France Info le P-DG du fabricant américain de pneus.
"Dites aux syndicats que s'ils sont si intelligents, ils n'ont qu'à racheter l'usine", a lancé Maurice Taylor. "La France est devenue un pays communiste et, quand vous tomberez aussi bas que la Russie, peut-être que vous aurez une chance de repartir", a-t-il affirmé, après avoir notamment dénoncé le rythme de travail des ouvriers français: "trois heures par jour"...
Mickaël Wamen, le leader CGT de Goodyear Amiens-Nord, a qualifié de "énième farce", et de "mascarade sans nom" l'échec des discussions. Et surtout les motifs invoqués par Maurice Taylor, à savoir le nombre excessif de salariés à reprendre. Selon le syndicaliste, "Titan a tout intérêt à attendre pour qu'un jour il ait l'usine pour rien ou qu'on lui vende les machines agraires et tout le process".
Ça ne coûte rien à la CGT, c'est l'Etat qui paye...
L'entourage d'Emmanuel Macon estime que "l'attention collective doit désormais se concentrer sur l'avenir des salariés et de leurs familles et du territoire au travers de la venue de nouvelles activités créatrices d'emplois".
Brigitte Fouré et Alain Gest ont demandé un "rendez-vous" au Premier ministre, Manuel Valls, pour "être informés par le gouvernement des négociations qu'il est censé avoir eu avec" Goodyear et Titan, et savoir "quelles mesures il compte prendre pour la ré-industrialisation du site". Ils ont également annoncé une réunion extraordinaire en session commune du conseil municipal d'Amiens et du conseil d'Amiens Métropole le 4 décembre.
Et ce n'est encore pas l'Etat qui paie...
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