LR réagit à la campagne de presse qui dénature leur vision d'un système juste
Les Républicains n'est pas miscible dans ce projet Macron
Le parti Les Républicains a fait quelques mises au point jeudi. Leur "contre-projet" de réforme des retraites inclut le report à 65 ans de l'âge de départ en retraite pour garantir les pensions, mais en prenant soin de marquer leur différence avec Macron.
L'ancien conseiller de Hollande a élaboré "le contraire d'une réforme de droite".
"Le système universel du gouvernement va créer de nombreux perdants" et "des retraités pauvres", a pointé le président du groupe parlementaire Damien Abad, un ancien chargé d’études sur les questions budgétaires et fiscales au groupe UDF.
Abad a présenté un projet de réforme "juste et audacieuse".
Parmi leurs propositions, présentées sur le site préserver-les-retraites.com, LR envisage de "repousser l'âge du départ à la retraite d'un trimestre par an pendant 12 ans" jusqu'à 65 ans. Il s'agit de "garantir l'équilibre financier du système" pour permettre "le maintien du niveau de pension pour tous", fait valoir D. Abad.
Autres points: préserver les caisses complémentaires et maintenir les droits familiaux pour les mères de famille et les veuves.
Certaines propositions rejoignent celles du gouvernement: relèvement à 1.000 euros des petites retraites, meilleure prise en compte de la pénibilité...
Les députés LR veulent aussi "mettre définitivement fin aux régimes spéciaux" à l'horizon 2032.
LR dénonce "le double langage" du chef de l'Etat
Pour autant, la réforme du gouvernement "n'est pas une réforme de droite", qui a présenté un texte "bien différent", a insisté D. Abad, critiquant clairement le "bal des hypocrites" autour de l'âge pivot de 64 ans évoqué par le premier ministre.
C'est "un succédané" et un "faux semblant, pour éviter de dire qu'on repousse l'âge de la retraite" mais "l'âge pivot, c'est la réduction des pensions", a abondé le président de la commission des finances de l'Assemblée, Eric Woerth, ancien ministre du Budget (2017-2010), puis du Travail (2010).
Taclant le candidat démagogue Macron qui "est enfermé dans sa promesse de ne pas toucher aux 62 ans", Damien Abad a prédit "une grande reculade": il est "fort probable que l'âge pivot ne résiste pas aux vacillements de l'exécutif".
"Le président sort affaibli après la crise des Gilets jaunes et son mépris des corps intermédiaires se retourne contre lui", a-t-il ajouté, sans toutefois mentionner la suite continue et inédite des démissions, à la fois dans l'exécutif et à l'Assemblée nationale.
Pour LR, ce contre-projet se veut aussi "la preuve que la droite n'est ni asphyxiée ni avalée par le macronisme", a souligné Abad.
Le chantier des retraites est "un rendez-vous de crédibilité pour la droite républicaine" qui a eu le courage en son temps d'amorcer l'évolution du système.
"Nous sommes justes là où Emmanuel Macron est profondément injuste", a asséné le numéro 2 du parti, Aurélien Pradié, pointant le "péché d'arrogance" du chef de l'Etat.
"Notre retour au pouvoir est une longue histoire à écrire et ce n'est pas une voie de facilité", a reconnu E. Woerth, qui a admis: "je ne suis pas sûr que ce que nous proposons mette moins de monde dans la rue. Ca en mettra peut-être un peu plus".
Mais ce serait "pour de bonnes raisons, sur lesquelles on peut discuter", alors qu'"aujourd'hui on n'y comprend rien, personne ne sait comment il va être mangé".
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