POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

mercredi 4 décembre 2019

Le BTP bloque des raffineries

Le BTP est entré en lutte contre la fin de sa ristourne fiscale sur le carburant

Des professionnels des travaux publics bloquent des dépôts pétroliers dans l’ouest, notamment en Bretagne




Ils protestant contre la hausse programmée de leur carburant. Le gouvernement refuse de céder, mais propose plusieurs dispositions pour accompagner la fin de la défiscalisation du gazole non-routier. A partir de juillet 2020, les bulldozers et pelles mécaniques devraient donc être soumis au tarif commun du gazole. 

Le budget 2020 prévoit en effet de supprimer sur trois ans la ristourne fiscale accordée au carburant utilisé par les engins de chantier. Une mesure contre laquelle se mobilisent de nombreux professionnels du BTP, qui continuaient mardi 3 décembre à bloquer des raffineries dans l’ouest du pays.

La hausse des taxes, prévue en juillet 2020, sera la première de trois
Elle sera suivie de deux autres, début 2021 et 2022. A partir de cette date, bulldozers et pelles mécaniques seront donc soumis au tarif commun du gazole. Contrairement au secteur agricole, les travaux publics ne pourront donc plus utiliser le gazole non routier (GNR), un carburant similaire au gazole classique mais coloré en rouge pour le distinguer.
Au total, cela devrait augmenter le prix au litre d’environ 50 centimes, soit la différence de taxation entre le GNR et le gazole des automobilistes. "Un engin de terrassement, ça consomme 10 à 15 litres par heure. Le carburant, c’est 6 à 10 % des coûts et cette hausse met en péril beaucoup de PME qui constituent le gros des entreprises du secteur", souligne David Lemaire, secrétaire général de la chambre nationale des artisans des travaux publics et du paysage (CNATP).

Blocages maintenus

Dénonçant cette hausse du GNR, alors qu’il n’existe pas vraiment d’alternative pour les engins de chantiers, les professionnels du BTP ont donc décidé de faire monter la pression en bloquant certains dépôts de carburant. Si le gouvernement a eu recours aux forces de l’ordre mardi 3 décembre à l’aube pour lever le blocage du dépôt de Vern-sur-Seiche, près de Rennes, d’autres restaient encore paralysés, à Brest, Lorient, La Rochelle ou Le Mans.

Dans le même temps, les négociations continuent entre les représentants du secteur et Bercy. 
C'est le gazole agricole, mais
il n'a de vert que la couleur
Mais des négociations faussées par le gouvernement qui maintient que le calendrier des hausses reste "une ligne rouge ", il a en revanche accepté certains aménagements demandés par les entreprises concernées.
Pour accompagner la transition entre gazole rouge et gazole normal, le ministère de l’Economie s’est ainsi dit favorable à la création d’un carburant spécialement coloré, sans doute… en vert. Cette nouvelle teinte vise à répondre à la crainte du secteur que le passage au gazole commun s’accompagne d’une hausse des vols de carburant. "Ce sera la double peine. Une hausse du prix et une hausse des vols, car les petites entreprises n’ont pas les moyens de mettre un vigile pour surveiller les engins laissés la nuit sur un chantier", souligne David Lemaire de la CNATP.
La création d’un gazole teinté différemment vise donc à permettre aux forces de l’ordre de repérer ceux qui auraient la tentation de dérober du carburant sur un chantier pour faire le plein de leur propre véhicule diesel.

Bercy a également accepté de dresser une liste précise des engins qui devront obligatoirement utiliser le gazole vert. L’idée, défendue par les entreprises de travaux publics, est d’éviter ainsi une possible concurrence déloyale avec certaines entreprises du secteur agricoles qui, elles, pourront toujours continuer après 2022 à utiliser le GNR détaxé.
Des régimes spéciaux, Macron en supprime d'un côté, mais en crée de la'autre.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):