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mardi 17 décembre 2019

Delevoye : "courage" et "dignité" d'un dissimulateur salués par le macronie

L'architecte de la réforme Macron plante les plans du président : il lui faut se refaire la cerise !

La porte-parole du gouvernement rend hommage à la "dignité" de Jean-Paul Delevoye après sa démission




Une faute contre l'éthique politique et une violation de la constitution que la majorité présidentielle tente de parer des habits de la vertu macronienne souillée pour la 8e fois en deux ans et demi..
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Le Haut-Commissaire en charge de la réforme des retraites n’a pas déclaré à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) ses liens avec le monde des assurances, favorable à la réforme qu’il porte. Un  impensable conflit d'intérêts, assorti de mensonges. Jean-Paul Delevoye pouvait-il rester au gouvernement ? La question se posait après les révélations de la presse, dimanche 8 décembre : il y a répondu en prenant ses cliques et ses claques. Mais, maintenant, Sibeth Ndiaye martèle que la réforme des retraites sera "toujours défendue" malgré le départ de celui qui l'incarnait.

"Cette réforme, elle est là, elle demeure," maintient la meuf. 
Les propos de la porte-parole du gouvernement sont une provocation à la veille des grèves nationales du mardi 17 décembre. Quelques heures après la démission de Jean-Paul Delevoye, S. Ndiaye a en effet affirmé que la réforme des retraites portée par le gouvernement demeure malgré la démission du haut-commissaire aux retraites  et qu'elle ne sera  pas retirée. L'Elysée en est pourtant à essayer de lui chercher un(e) remplaçant(e)...

VOIR et ENTENDRE la présentation de la situation par TF1 et le rappel que l'Edouard assure que Delevoye était de "bonne foi" :

"Cette réforme ne s'en va pas avec Jean-Paul Delevoye, elle sera toujours défendue par le gouvernement", a assuré la porte-parole du gouvernement à la veille d'une troisième journée de mobilisation, après celles des 5 et 10 décembre.

La spécialiste présumée en communication a des mots malheureux!
"Jean-Paul Delevoye a pris une décision de responsabilité (...) Il se retire avec beaucoup de dignité", a-t-elle osé dire sur le plateau de BFM-TV, ce lundi 16 décembre.

Un nouvel homme de confiance de Macron dans la tourmente.
L'impétrant à l'Elysée avait fait de Delevoye son sergent recruteur. Cet ancien élève du lycée jésuite La Providence à Amiens, comme Macron (et François Ruffin, LFI) avait l'oreille du président qui l'avait choisi pour présider la commission d’investiture de La République en marche (LREM) pour les élections législatives de 2017 : c'est ainsi qu'on lui doit donc l'actuelle assemblée nationale populaire LREM sur le modèle de l'ANC chinoise.

Nommé par Macron en septembre 2017 pour préparer la réforme, le "Monsieur Retraites" du président semblait être l'homme de la situation, puisque ce chiraquien  avait été ministre de la Fonction publique [...] et de la Réforme de l'Etat dans les deux premiers gouvernements (2002-2004) de... Jean-Pierre Raffarin, ministre des Petites et moyennes entreprises dans les gouvernements Alain Juppé (1995-1997). Mais, suite à une "légèreté coupable" - des activités et mandats non déclarés, bien que rémunérés pour certains -, l'opinion l'a poussé à remettre sa démission, Delevoye évoquant le risque que "son procès" ne nuise à un projet "essentiel pour la France". 

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"Le fait que Jean-Paul Delevoye quitte le gouvernement n'a absolument rien à voir avec le contenu de cette réforme", a maintenu Sibeth Ndiaye. "Nous aurons à cœur dans les jours qui viennent de continuer pied à pied à (la) défendre", a-t-elle encore ajouté. La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a pour sa part estimé sur RTL que Jean-Paul Delevoye "n'a pas triché, n'a pas voulu tricher". Ce n'était pas possible, puisqu'il avait été membre du groupe d’étude sur la responsabilité pénale des décideurs publics au ministère de la Justice...

L'identité du remplaçant sera connue dans "les meilleurs délais", a-t-elle par ailleurs indiqué, d'un air grave et important, parmi son flot de paroles floues et de satisfecits. "Je ne peux pas présager du choix (du président de la République et du Premier ministre) dans quelques heures ou dans quelques jours", a-t-elle déclaré, se rengorgeant.

Les députés de la majorité saluent son "courage" !


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Macron et la quête du père
Le premier ministre juppéiste avait donné le 'la'. A la veille d'une nouvelle journée de mobilisation contre le projet Macron de réforme des retraites qu'il portait à bouts de bras, le mardi 17 décembre, Edouard Philippe n'a pas hésité en effet à souligner "le travail de conviction et de dialogue mené" par le Haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye.
Il a aussi osé se féliciter de la "bonne foi totale" de ce proche de Macron dans l'affaire de dissimulation de conflits d'intérêts et de revenus.
L'Edouard a enfin applaudi au "sens des responsabilités" du ministre qui, comme l'a souligné la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, "a ainsi décidé de ne pas handicaper l'action du gouvernement" déterminé à mener au bout sa réforme des retraites.

Du coup,
les petits Playmobil de la majorité présidentielle voient 
un acte de "courage" dans la démission du haut-commissaire aux retraites nommé par Macron.
Le délégué général de LREM, Stanislas Guerini, s'est extasié sur sa "décision difficile et courageuse". "Il démontre que rien n'est supérieur à l'intérêt de mener cette grande réforme sociale", a-t-il commenté.

L'ineffable patron des députés marcheurs, Gilles le Gendre, a exprimé la "tristesse et le respect" des députés pour "cette décision courageuse": "Rien ni personne ne lui enlèvera d'avoir imaginé et conçu la réforme la plus juste et la plus protectrice en France depuis 1945", a-t-il raconté.

Quant au MoDem, partenaire de la majorité, il a adressé un message "de gratitude" au ministre sortant, saluant "l'abnégation qui lui a inspiré sa démission" et "le travail accompli".

VOIR et ENTENDRE les affidés de Macron et sélectionnés par Delevoye dire leur conviction partagée de la "bonne foi" de Delevoye :

L'unanimisme de la macronie interpelle sur son sens moral en politique

L'opposition juge logique cette démission sous la pression de l'opinion.
Suite aux révélations en cascade sur ses activités non déclarées - deux ou trois  rémunérés grassement sur treize mandats cumulés - , la gauche estime que le gouvernement doit retirer une réforme des retraites "discréditée" par son porteur.
Puisqu'il n'a rien signalé en tant que président de l'observatoire de l'éthique publique, l'ancien député PS René Dosière n'a pu que ménager le dissimulateur évoquant "une décision digne d'un honnête homme". Si Delevoye "paie ses erreurs," admet Dosière, ce président de l'Observatoire de l'éthique publique, un think tank réunissant universitaires et parlementaires pour formuler des propositions visant à accroître la place accordée à la déontologie dans la conduite des affaires publiques, ose toutefois pointer après coup "l'inertie des services du gouvernement"... Bien que parrain de Macron pour l'élection présidentielle 2017, il dénonce ainsi l'absence de vigilance du secrétariat général du gouvernement (SGG) sur ses déclarations d'intérêts erronées.

L'opposition se flatte du départ du "Monsieur Retraites" du gouvernement.
Elle était irrémédiable, estime l'opposition, après la découverte du pot aux roses de ses mensonges qualifiés d'"oublis" dans sa déclaration d'intérêts de ministre, notamment concernant des activités dans les assurances - 8.000 euros mensuels versés par le think tank Parallaxe (groupe IGS, leader dans la formation initiale ou continue, l'alternance, l'apprentissage et l'insertion) qu'il présidait - ou à la SNCF : administrateur bénévole à l’Ifpass, l’école de formation aux métiers de l’assurance, ou encore de bénévole de la Fondation SNCF qui gère les actions de mécénat du groupe...

"Il était temps", a immédiatement réagi le parti socialiste sur Twitter. 
dessin humoristique de Glon sur la démission de Jean-Paul Delevoye
Pour la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen, "la position de M. Delevoye, fragilisée par les mensonges à répétition et les potentiels conflits d'intérêts", était devenue "intenable"
Et, "si le gouvernement espérait encore imposer sa réforme en faisant sauter un fusible, il fait fausse route" car "au-delà du cas personnel de M. Delevoye, les Français attendent une décision politique face à une réforme qu'ils rejettent massivement", a-t-elle mis en garde, en appelant de nouveau à un référendum.

"Enfin, un peu de bon sens", s'est exclamé de son côté Nicolas Dupont-Aignanle président de Debout la France, ironisant sur le "regret" exprimé par Emmanuel Macron: "Les gens honnêtes ne le regretteront pas!", insinue-t-il.

Pour Damien Abad, le patron des députés LR, la démission de J.-P. Delevoye "était devenue inéluctable". "A 24h d'un blocage sans précédent du pays, ce départ fragilise un peu plus le gouvernement et rend encore plus incertain le projet de réforme des retraites", a-t-il jugé.
Un avis partagé par la vice-présidente LR de l'Assemblée, Annie Genevard, pour qui cette démission "compromet une vraie réforme pourtant indispensable".
"Ce gouvernement entache de nouveau notre République", a dénoncé pour sa part la député LR Valérie Boyer ironisant sur "la légende" d'une macronie "plus morale que les autres".

dessin de Zaïtchick sur Emmanuel Macron en fusible sous tension pendant les mouvements sociauxPour la gauche radicale, la démission de Delevoye doit entraîner le retrait de la réforme des retraites désormais "discréditée", selon le mot du député communiste Sébastien Jumel.

"Delevoye a démissionné. Son projet doit s'en aller aussi. On veut un joyeux noël", a réagi le chef de file de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon. 
"Le dernier oubli de M. Delevoye: mettre la réforme dans ses cartons en quittant son bureau", a raillé l'eurodéputé LFI Manon Aubry pour qui si "l'auteur est disqualifié, le texte ne vaut pas mieux". 

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Pour Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF, "le gouvernement est coupé de la réalité". "Qu'ils nous laissent passer les fêtes de fin d'année en paix, qu'ils retirent leur réforme en même temps qu'ils retirent leur ministre", a-t-il lancé, en réponse à Edouard Philippe qui a dit que "chacun prenne ses responsabilités" pour Noël.

Enfin, le "séisme politique" de la démission de M. Delevoye discrédite "son rapport," souligne Olivier Besancenot (NPA), ancien candidat à la présidentielle, le révolutionnaire trotskiste. Il estime que, par conséquent, "le projet de loi n'a plus de raison d'être".

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