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samedi 21 décembre 2019

Sahel : Macron est allé chercher en Côte d'Ivoire comment se flatter un jour d'avoir exterminé les djihadistes

Le va-t-en guerre pusillanime veut pousser les Africains à chasser les terroristes islamistes

La présence de l’armée française au Mali de plus en plus contestée



De nombreuses critiques apparaissent, notamment du côté des populations africaines, singulièrement depuis la collision de deux hélicoptères au Mali, dans laquelle treize militaires ont été tués en novembre 2019, relançant la question du maintien des soldats de la force Barkhane au Sahel. 
Barkhane est synonyme d'épineuse opération militaire qui mobilise 4.500 soldats français depuis 2013, principaux remparts contre la propagation du terrorisme au Sahel. Mais la France paye un lourd tribut après la mort de treize militaires dans une collision entre deux hélicoptères au Mali. Ce drame fait resurgir une question récurrente: "Passé le moment des hommages et du deuil, on ne pourra pas échapper à une interrogation collective sur le devenir et les modalités de l'intervention française. Où va Barkhane?", souligna le journaliste Claude Weill dans Nice-Matin.
Depuis que les socialistes Hollande et Le Drian ont engagé nos troupes il y a six années au Sahel, cette intervention est en vérité "un échec pour la diplomatie et la coopération militaire [l'un et l'autre incarnées par le funeste Le Drian, d'abord comme ministre de la Délense de Hollande, puis comme ministre des Affaires étrangères de Macron]. Un fiasco pour l'Europe, incapable de se mobiliser pour protéger, ensemble, ses valeurs et son territoire", insiste le rédacteur en chef de Midi Libre, Jean-Michel Servant.
En effet,
sur le front, la France est seule, tançait sur BFMTV Frédéric Encel, géopolitologue, taclant les alliés européens (britanniques et estoniens) qui fuient le contact avec les islamistes et restent dans leurs casernes, refusant de s'exposer sur le terrain. "Cela pose la question de la solidarité européenne avec la France dans la région. L’Europe ne conçoit pas que la lutte contre l’islamisme radical est une lutte commune", regrette-t-il.

"Seule au front", la France de Macron renâcle.


Le 14 juillet 2014, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a rappelé avec insistance que l'opération Barkhane "se fait en partenariat avec les cinq pays de la zone sahélo-saharienne" (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad), membres du G5 du Sahel. Sans la Côte d'Ivoire, à laquelle Macron rend pourtant visite ce week-end. C'est à tout le monde, Européens et Africains, que s'en prend Macron:
"La France est en partie seule parce que les pays européens n’ont pas compris les enjeux et les risques. Quand on est intervenus en 2013, il fallait agir vite, on n’avait pas le temps de la concertation. Et on a réussi à empêcher le pire. Maintenant, il faut entraîner l’adhésion européenne. Notre sécurité commune se joue en Afrique", observe le général Jean-Paul Palomeros, ancien chef d’état-major de l’armée de l’air.
Il concède toutefois que des Européens ont pris la mesure de cette nécessité: "La République Tchèque, la Belgique et l’Estonie sont prêts à rejoindre les opérations", selon le général Palomeros. 
"Nous sommes à un moment clé. Aujourd’hui, c’est l’heure de la confiance, il faut s’engager collectivement. Ces treize militaires morts doivent servir à stimuler ces communautés africaine et européenne pour venir en aide à l’Afrique qui mérite une chance pour l’avenir", assure Jean-Paul Palomeros qui précise que l’armée française a des victoires quotidiennes au Sahel. "C’est le cas quand on reprend des villages, qu’on apporte l’eau, des aides, de l’éducation. C’est ça qui redonnera sa prospérité à l’Afrique", fait-il valoir.

Aux accusations de "néocolonialisme", Macron répond défaillance collective

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Des améliorations peuvent être apportées à la gestion de cette région aux prises avec les islamistes, insiste Macron. "L’opération Barkhane doit mieux s’articuler avec les soldats de l’ONU et les armées africaines regroupées au sein du G5 Sahel. Il y a des leçons à tirer de ce drame qui a tué treize de nos soldats, mais on n’a pas le droit de refuser le combat quand on voit les conséquences du terrorisme", avance au micro de BFMTV Jean-Pierre Sueur, sénateur socialiste, vice-président de la Commission des lois et proche de Le Drian qui a embarqué la France dans cette galère, comme un autre socialiste, Guy Mollet, en Egypte, lors de la crise de Suez (octobre 1956). 

Après six années de guerre, la présence de l’armée française est de plus en plus critiquée par les populations locales
qui la comparent parfois à une forme de "néocolonialisme", rapporte Courrier international.
Las des affrontements, le quotidien malien L’Essor s’interroge: "Que font tous ces soldats étrangers chez nous, s’ils ne peuvent pas nous aider à lutter efficacement contre le terrorisme?"
Face à ces contestations, les députés LFI (La France Insoumise) ont réclamé mardi une "discussion sérieuse pour envisager les voies de sortie" de la "guerre" au Mali. 
Mais d'autres affirment que le maintien de nos troupes est plus que jamais nécessaire dans cet immense désert brûlant vaste comme l'Europe et qui borde une dizaine de pays d'Afrique. "Partir d’un coup serait pire que tout", commente Jean-Marie Bockel, sénateur du Haut-Rhin, ancien secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens combattants (2008-2009) et père de Pierre-Emmanuel Bockel, l’un des treize soldats morts lundi soir. S’il reconnaît que ce débat est légitime, sa "conviction de citoyen et de père d’un militaire décédé est qu’on ne peut pas partir comme ça. En 2013, notre venue était utile, pour endiguer la montée du djihadisme".

Tout le monde doit s'y mettre...
D’autant qu’il n’existe pas "de maillage sécuritaire efficace sur le terrain pour prendre le relais de l’armée française si elle se retire", insinue Anthony Fouchard, ancien correspondant au Mali pour France 24.
"D’ailleurs après l’attaque d’Indelimane – qui a fait 49 morts au sein de l’armée malienne - les militaires africains ont dû quitter leurs postes avancés sur la frontière avec le Niger. Concrètement, ça veut dire que l’armée abandonne des camps car ils sont trop exposés".
Malgré la défiance, L’Essor (Mali) le concède lui-même: "Il serait bon que notre orgueil nous conduise à nous regarder dans le miroir et à nous interroger sur notre propre rôle dans le pourrissement de la situation dans notre pays." "Chasser les forces étrangères ne ferait qu’aggraver cette situation, car l’adversaire risque de réoccuper le territoire", reconnaît également le media Mali Web dans son article intitulé "Cabale contre les forces étrangères: et si les Maliens changeaient leur fusil d’épaule".

Macron met son arrogance dans sa poche


Jupiter avoue ne rien pouvoir tout seul : une avancée psychologique ?
Après la crispation née début décembre de ses déclarations demandant aux chefs d'Etat de "clarifier" leur position sur la présence militaire française au Sahel, le président français a souligné vendredi lors d'un déplacement en Côte d'Ivoire que "sans leur engagement politique (des chefs d'Etat), nous ne pouvons lutter efficacement". Chacun a compris qu'il met en fait les chefs d'Etat africains en accusation : si le conflit s'éternise et si la valeureuse l'armée française s'enlise au Sahel, c'est que ses partenaires ne font pas ce qu'ils devraient... 

Le coût de l'opération Barkhane est de 600 millions d'euros par année : une somme dont Macron a besoin par ailleurs...
Vendredi 20 décembre en Côte d'Ivoire, où il est venu passer Noël avec les troupes françaises, le président français avait ces 600 millions en tête en racontant qu'il souhaite donner "une nouvelle force" à la lutte anti-djihadiste au Sahel à l'occasion du sommet prévu en janvier avec les dirigeants des pays de la région à Pau (sud-ouest de la France). "Je souhaite que nous puissions donner une nouvelle profondeur, de nouveaux engagements, une nouvelle force à cette opération pour gagner ce combat indispensable à la stabilité et à la sécurité du Sahel, plus largement de toute la région et aussi de l'Europe", a déclaré Macron, lors son discours aux soldats.

"Nous continuerons à lutter contre les terroristes djihadistes avec nos partenaires africains et avec nos partenaires européens et internationaux, a-t-il insisté.  "Nous continuerons à le faire [...] car si nous laissons prospérer la menace, elle nous touchera aussi", a-t-il prévenu.

950 soldats français de métier sont en Côte d'Ivoire.
Macron est arrivé vendredi en fin de journée en Côte d'Ivoire pour une visite de 48 heures au président ivoirien Alassane Ouattara. De l'aéroport, il s'est rendu directement à la base française pour partager avec les quelque 1.000 soldats français présents un dîner préparé par le chef de l'Elysée, Guillaume Gomez.
Le camp des Forces françaises en Côte d'Ivoire (FFCI), fortes de 950 hommes, dont 84% sont en mission de courte durée (quatre mois), est comme "un sous-marin" capable "de se déployer dans toute l'Afrique de l'Ouest en fonction des besoins", expliquait leur commandant, le colonel Frédéric Gauthier, avant l'arrivée de  Macron.Les FFCI sont aussi régulièrement mobilisées pour acheminer équipements et marchandises débarquées au port d'Abidjan jusqu'aux bases de l'opération Barkhane, au Niger ou au Mali. Un long trajet effectué par des convois d'une cinquantaine de véhicules placés sous haute sécurité.
Macron veut faire d'une pierre deux coups : amadouer les militaires et tenter de mobiliser la Côte d'Ivoire.
Le président français s'appliquera à renforcer les relations franco-ivoiriennes, en privilégiant la jeunesse et le sport. Il débute ainsi sa journée en inaugurant une "agora" sportive dans le quartier populaire de Koumassi, à Abidjan, en compagnie de l'ex-footballeur Didier Drogba et de la championne olympique de judo Priscilla Gneto, médaillée de bronze en 2012, née en Côte d'Ivoire et fille de deux sportifs ivoiriens.
Samedi, Macron et Ouattara doivent relancer le chantier de l'Académie internationale de lutte contre le terrorisme, qui vise devenir le centre de formation des acteurs du secteur en Afrique de l'Ouest.
Annoncé fin 2017, le projet n'a jamais décollé depuis, faute de moyens.

Tout le Sahel - en particulier le Mali, le Niger et le Burkina - est désormais visé par les assauts de plus en plus audacieux de groupes islamistes, en dépit du renforcement des armées locales et de la présence de 4.500 militaires français de la force anti-djihadiste Barkhane. La Côte d'Ivoire a été frappée à son tour par le terrorisme islamiste, avec un attentat qui avait fait 19 morts dans la station balnéaire de Grand-Bassam en 2016.

Au terme de sa visite de mobilisation en Côte d'Ivoire, Macron fera dimanche une étape de trois heures au Niger, à Niamey, pour rendre hommage aux 71 soldats nigériens ayant récemment péri dans l'attaque d'un camp militaire, mais aussi pour préparer avec le président nigérien Mahamadou Issoufou le sommet sur le Sahel prévu le 13 janvier à Pau (sud-ouest de la France). Les présidents du G5 Sahel (Niger, Burkina Faso, Mali, Tchad et Mauritanie) y sont conviés, après la crispation qu'il a provoquée début décembre avec ses déclarations en forme d'ultimatum demandant aux chefs d'Etat de "clarifier" leur position sur la présence militaire française au Sahel

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