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lundi 16 décembre 2019

Grèves et blocages: les chauffeurs-routiers entrent dans la grève

Les salariés du transport routier réclament de meilleures conditions de travail

De nombreuses opérations étaient en cours lundi matin

Les chauffeurs-routiers  - ici à Saint-Martin-de-Crau - ont des demandes spécifiques, mais aussi concernant la réforme des retraites
Barrages filtrants, opérations escargot et blocages ont débuté à l’appel de quatre syndicatsce lundi 16 décembre, pour demander de meilleurs salaires et conditions de travail.
"Les blocages se sont mis en place à partir de 4 heures du matin, à Lille, Vannes, Toulouse, Lyon (le marché MIN), Nancy (zone industrielle de Ludres), etc...", a précisé Charles Morit de la CFDT-Transports et environnement, premier syndicat de la branche, à l’origine du mouvement, rejointe par FO, la CFTC et la CFE-CGC. 
"Les voitures particulières ne sont pas concernées" par les barrages filtrants, a-t-il précisé, alors que les cheminots sont eux-mêmes mobilisés contre la réforme des retraites.

Augmentation des salaires, 13e mois conventionnel, permis professionnel, maintien du dispositif de congé de fin d’activité (CFA)…, leurs mots d’ordre sont spécifiques au secteur. 
"A l’heure où la profession est au plus mal avec une pénurie de 50.000 salariés, où le dialogue social peine à s’installer dans les entreprises", et face à "des conditions de travail qui mènent à la recrudescence des arrêts maladie" pour " des salaires qui peinent à être revalorisés", la CFDT-Transport et environnement appelle à la mobilisation.
Les syndicats - UFR-CFDT, premier syndicat du transport routier et logistique, FO (3e), CFTC (4e) et  CGC (5e) - réclament notamment "la mise en place d’un 13e mois conventionnel, de vraies revalorisations des grilles salariales, une amélioration des conditions de travail". 

Le dossier des retraites est également ouvert
Ces syndicats s’inquiètent en effet de leur congé de fin d’activité (CFA), que l’Etat souhaite renégocier avec les partenaires sociaux. Il s’agit d’un dispositif financé à la fois par l’Etat et les cotisations patronales et salariales, permettant aux conducteurs attestant d’une certaine ancienneté de partir en retraite cinq ans avant l’âge légal. "On ne veut pas que les organisations professionnelles le dénoncent en invoquant les tensions sur l’emploi", souligne Thierry Douine (CFTC).
"Il y a une tension énorme dans la profession, souligne Th. Douine, et on ne veut pas améliorer les conditions sociales, [malgré une] pénibilité monstrueuse qui se développe dans la logistique."

"Le gouvernement leur a confirmé que ce congé de fin d’activité sera maintenu; il faut maintenant qu’il y ait des discussions avec les organisations patronales," a répliqué, lundi sur France 2, la ministre de la transition écologique, Elisabeth Borne, qui a la tutelle sur les transports. C'est elle qui, début 2018, a conduit une réforme dans la douleur de la SNCF - ouverture à la concurrence du transport ferroviaire, transformation du statut de l'entreprise et arrêt du recrutement au statut de ses agents à partir du 1er janvier 2020, ainsi que la reprise progressive par l'Etat de 35 milliards d'euros de la dette de l'entreprise publique. 

En région, des chauffeurs-routiers sont déterminés.

Près de Lyon, ils bloquent les accès au marché de gros de Corbas depuis le matin. Vers 10h00, environ 300 chauffeurs venus de toute la région Rhône-Alpes y participaient, selon Nicolas Peyrot, responsable du syndicat CFTC chez XPO-Logistics.

Ce lundi matin dans le Pas-de-Calais, quelque 200 personnes ont bloqué dès 5 heures l’accès à la zone industrielle de Douvrin, une importante base logistique au nord de Lens, puis ont entamé une opération escargot jusqu'à l'A1 qui devrait "durer jusqu'à la mi-journée", a précisé Henri Talleu (CFDT).
"Nous venons de quitter la zone escortés par la police. Nous roulons à 20 km/h sur la N41, il y a plusieurs kilomètres de bouchons derrière nous. On va rejoindre l’A25 puis l’A1, l’opération devrait durer jusqu’à la mi-journée", a précisé Henri Talleu (CFDT). 

Au sud de Nancy, environ 150 routiers organisent des barrages sur la zone industrielle de Ludres depuis 3 h 30 et a priori jusqu’à la mi-journée.

En Alsace, une opération escargot est également menée depuis tôt ce matin sur l’A35-A4 par une vingtaine de camions avec une trentaine de militants, occasionnant un trafic très ralenti au sud et au nord de Strasbourg.
La manifestation au péage de Schwindratzheim (Bas-Rhin) se poursuit sans que la circulation y soit complètement bloquée.

En banlieue parisienne, des blocages ont été installés en Seine-et-Marne et Hauts-de-Seine (à Genevilliers). Un rassemblement doit se tenir à Paris devant le siège de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) dans le 17e arrondissement, où les routiers devaient être reçus en fin de matinée.

D
ans les Bouches-du-Rhône, une centaine de routiers qui bloquaient depuis 4H00 du matin la plateforme logistique "Clesud" à Miramas,  a été délogée par les gendarmes. Une cinquantaine d'entre-eux se sont alors rabattus vers la zone industrielle de Saint-Martin de Crau, où ils empêchaient la sortie des camions venant d'enseignes comme Maison du monde, Amazon ou encore Castorama.

Dans l'Ouest, des blocages ont été mis en place à Vannes (Morbihan) et à l'entrepôt ID Logistics de Derval (Loire-Atlantique), avant une manifestation prévue à Nantes en début d'après-midi. 

A Rouen, le dépôt de bus est bloqué par les manifestants.

Une réunion a débuté à 12h00 au siège de la Fédération nationale des transports routiers dans le XVIIe arrondissement entre les représentants syndicaux et trois organisations d'employeurs, la FNTR, OTRE et Union TLF. Près de 80 transporteurs sont rassemblés devant le bâtiment selon une porte-parole de la FNTR.

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