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dimanche 1 décembre 2019

Réforme des retraites : le gouvernement passe à l'offensive contre les régimes spéciaux

Darmanin passe à l'attaque des régimes spéciaux après  le sondage Odoxa révélant que les Français ne les visent pas spécifiquement le 5 décembre

A quatre jours de la grève reconductible qui s'annonce très significative du ras-le-bol des Français, l'exécutif s'attaque aux droits "acquis"



Le ministre de l'Action et des Comptes publics a défendu la réforme des retraites menée par le gouvernement et touchant le public comme le privé et les régimes spéciaux, pour que Macron puisse laisser un nom dans l'Histoire. Mais qui a gardé en mémoire le nom de celui qui présida au passage au nouveau franc, Antoine Pinay, lequel, comme ministre des Affaires étrangères, permit l'indépendance du Maroc et ouvrit la voie à l'autonomie de la Tunisie ? 
Pour ses bons et loyaux services, Darmanin est assuré d'une confortable retraite de "préfet hors-cadre" ?... Macron a déjà nommé "hors cadre" un serviteur qui n'a jamais été "préfet" : ainsi son ex-chef de cabinet, François-Xavier Lauch, est désormais "préfet" sans préfecture, mais "en charge d'une mission de service public", fonction dont personne ne sait en quoi elle consiste. Or, un "préfet hors cadre" au bas de la hiérarchie, c'est la garantie d'un revenu mensuel de 6.000 euros. Mais ça peut être 12.000 euros net par mois à vie. Et vu la durée des retraites, calculez la valeur du cadeau, aux frais de nos enfants.
"L'Etat verse chaque année 8 milliards d'euros, sur nos impôts", fait-il valoir le démagogue, pour rééquilibrer les régimes spéciaux (militaires ou pompiers). Emmanuel Macron veut en effet créer un régime universel de retraite qui remplacera les 42 régimes existants, mais ce que la rouerie de Darmanin ne dit pas, c'est que la réforme pourrait mettre à contribution les régimes autonomes de retraite des professions libérales (avocats, médecins, mais aussi kinés ou infirmiers, pharmaciens, etc...) et pilotes de lignes, qui sont largement excédentaires et qu'une partie de ces 8 milliards pourraient être ponctionnée sur par ces régimes-là. Le candidat Macron avait promis un grand système "universel" par fusion des régimes particuliers, afin de les intégrer au régime universel.  
"Ils [les régimes spéciaux] ont eu sans doute leur intérêt dans le passé mais ils ne se justifient plus", a estimé le ministre de Bercy, dans un entretien au Journal du dimanche publié ce 1er décembre. 
Et de pointer deux exemples qu'il n'a pas choisis au hasard : "Prenez la RATP : 49.000 salariés cotisent pour 42.000 retraités ; l'Etat doit donc verser 750 millions d'euros par an pour équilibrer le système.
Pour la SNCF, c'est plus de 3 milliards d'euros".

VOIR et ENTENDRE le document à charge de LCI 
(groupe TF1, propriété du groupe Bouygues) qui assure que les Français bénéficient d'une retraite plus longue que la plupart des pays de l'OCDE, avec un niveau de vie plus favorable...

Si les Français se sont construit une retraite dorée, ça ne peut durer !

Le ministre assure que 
la disparition des régimes spéciaux permettra de "financer les mesures d'égalité sociale que prévoit notre réforme", au moins pour un temps : le nivellement par le bas, n'est-ce pas reculer pour mieux sauter dans le vide ? Selon le projet gouvernemental, les différents régimes de retraite (du privé, des fonctionnaires, spéciaux...), au nombre de 42, doivent se fondre dans un système universel à points et une retraite calculée sur l'ensemble de la carrière - et non plus sur les dernières années (plus favorables, en fin de vie professionnelle) - donc pénalisant le plus grand nombre.

Avec la réforme Macron des retraites, le gouvernement prévoit notamment de "porter le minimum retraite à 1.000 euros par mois, pour tous ceux qui ont une carrière complète et corriger l'illégalité qui fait que les retraites des femmes sont inférieurs de 40 % en moyenne à celle des hommes. 
Sauf que le calcul de la valeur du point est tributaire de la situation économique et de la volonté du président, donc sa stabilité non garantie (et encore moins sa revalorisation, en cas de conjoncture favorable !). 

"On emprunte pour payer les pensions de retraite", assène Gérald Darmanin. 
Et d'accuser : "Ceux qui ne veulent rien changer mentent aux Français. Au mieux, ils vont faire payer à nos enfants leur manque de courage, au pire, ils préparent la baisse des pensions ou des augmentations d'impôts pour payer ces dettes", a dénoncé le ministre.
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"La réforme par points garantit pour les retraités d'aujourd'hui et de demain une pension qui ne baissera pas", assure Gérald Darmanin. 
Alors que ce système par point créé la suspicion comme la baisse de la valeur du point certaines années pour assurer l'équilibre du système, Darmanin se veut rassurant: "baisser le point, ce serait baisser les pensions. Nous ne le ferons pas et nous apporterons des garanties dans ce sens". Mais que vaut la parole du ministre sans faits concrets et garanties précises ? 
"Le premier ministre a dit que sa porte était ouverte" Et après lui, le déluge... 
"Si l'objectif de la grève est de nous faire renoncer à la réforme, ce sera difficile de trouver un compromis", avertit-il. En revanche, "s'il s'agit de préciser certains points [à la marge], d'intégrer des revendications légitimes ou de mettre en place des calendriers de transition adaptés, le premier ministre a dit que sa porte est ouverte", rappelle Gérald Darmanin, soulignant que "toutes les réformes des retraites ont suscité de fortes contestations"
Il prévoit donc "des difficultés dans les jours et les semaines qui viennent", mais il appelle à "des manifestations dans le plus grand calme" et à ce que "tous les syndicats et tous les partis condamnent toute forme de violence".

Interrogé sur la relance d'un service minimum dans les transports, le ministre se dit "attaché au droit de grève". "Cela dit, je ne voudrais pas non plus d'une prise en otage des usagers pendant plusieurs semaines qui empêcherait de produire, de créer, de vivre". "Je ne vois pas l'utilité de lancer des provocations, comme le font quelques sénateurs, à la veille d'un grand mouvement social", polémique le ministre. 
Le ministre de l'Action et des Comptes publics assurera-t-il le suivi de la réforme ?
Darmanin a fait savoir qu'il sera candidat à Tourcoing, dans le Nord. Mais, là encore, c'est le flou qui domine: il n'a pas précisé s'il sera tête de liste... Il le fera savoir le 14 février prochain.

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