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mercredi 18 décembre 2019

Un partisan LR de "l'union des droites", menacé d'exclusion

LR lance une procédure d'exclusion contre Erik Tegnér

La direction de Les Républicains a lancé une procédure d'exclusion contre un militant


Erik Tegnér est en effet partisan d'une "union des droites" allant de la droite jusqu'à l'extrême droite.
"Une procédure est en effet engagée", a confirmé vendredi le LR Aurélien Pradié, qui va "recevoir (E. Tegnér) le moment venu pour respecter la procédure contradictoire". 
A. Pradié a envoyé jeudi une lettre à la présidente de la fédération LR de Paris, Agnès Evren, dans le cadre de cette demande d'exclusion formulée au niveau des instances nationales, a-t-on appris auprès du parti.
Cette démarche est "une suite logique de ses prises de positions publiques", a ajouté A. Pradié, insistant sur le fait qu'il reste diverses étapes juridiques "pour arriver à l'issue" de la procédure, et que celle-ci est "banale, car il n'est qu'un simple adhérent sans mandats électifs".
Pradié affirme toutefois qu'"Erik Tegnér sera exclu d'ici la fin de l'année. Ce monsieur est le porte-parole de Marion Maréchal. Il n'habite pas chez nous, donc on va le soulager".

Se disant "totalement abasourdi" et "sidéré", il qualifie cette décision de "chasse aux sorcières", contre laquelle il compte "évidemment faire un recours".
"En m'excluant, ils disent aux militants de la droite assumée: vous n'avez pas votre place chez LR", a-t-il déploré, en ajoutant qu'"évidemment", il ne rejoindra pas le RN, si la procédure d'exclusion allait à son terme.

"La droite est censée défendre la liberté d'expression et pourtant chez LR on tombe dans le délit d'opinion, la chasse aux dîners, aux fréquentations", a-t-il polémiqué, assurant qu'"à une autre époque, Aurélien Pradié aurait été avec McCarthy aux États-Unis".

Cette démarche a rapidement fait réagir les deux candidats malheureux à la présidence de LR.
Le député souverainiste du Vaucluse Julien Aubert, qui avait recueilli 21% des voix en octobre, s'est déclaré sur Twitter "pas favorable à exclure sur des idées, sauf à prouver qu'Erik Tegnér a franchi la ligne rouge en rejoignant le RN".

"Lors du dernier 'conseil stratégique' Les Républicains, j'ai exprimé mon désaccord avec les procédures d'exclusion que l'actuelle direction du parti, semble-t-il, souhaite engager contre des militants qui débattent et dialoguent, à droite, hors des murs partisans", a de son côté twitté le député de l'Yonne Guillaume Larrivé, qui avait totalité 16% des voix sur son nom face à Christian Jacob.

La question de "l'union des droites" s'est imposée à LR en crise avec les désertions de juppéistes, qui ont traversé la rue pour conserver leurs mandats avec La République en marche qui phagocyte ses thématiques et le Rassemblement national pariant sur sa disparition. En juin, un dîner organisé par Marion Maréchal avec plusieurs élus LR après la défaite annoncée des européennes avait semé la zizanie à droite, le président du Sénat Gérard Larcher affirmant que ces élus s'étaient mis "en dehors" de leur parti.
A noter que, dès 2008, au cours de son premier mandat de président du Sénat, il a mené la plus importante réorganisation du Sénat depuis 1958, en réformant notamment les systèmes de rémunérations, retraites et privilèges des sénateurs (fin des grosses retraites et des prêts immobiliers à 0 %, réduction du parc automobile, suppression du deuxième appartement de fonction du président du Sénat). En juillet 2011, il peut se féliciter d’être le premier président de la haute assemblée à ne pas avoir demandé à l'Etat d'augmenter le budget du Sénat.

"Il n'y a pas de procédures massives engagées", a précisé A. Pradié.
Pour Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France et ancien allié de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle de 2017, "Christian Jacob soutient les investitures communes LR-LREM mais exclut Erik Tegnér qui assume ses valeurs. D'autant plus lâche que la procédure ne touche pas les +grands+ élus pro-union".

Cet adhérent a un pedigree qui n'aurait dû tromper personne


Proche de Marion Maréchal, E. Tegnér est l'un des trois organisateurs de la "convention de la droite" qui avait fait grand bruit en septembre avec l'intervention d'Eric Zemmour sur l'islam.
Il est issu issu d'une famille liée au Front national.
Son grand-père Marcel Chéreil de la Rivière, ainsi que sa cousine, Marie d'Herbais, sont des amis proches de Jean-Marie Le Pen. Jean-Marie Le Chevallier, son oncle par alliance,  fut maire FN de Toulon (1995-2001).

Il n'a lui-même jamais fait mystère de ses convictions. 

Après avoir étudié le droit à l’université Panthéon-Assas, il a intégré une école de management à Grenoble. pour entrer, en 2018, en formation continue à l’Institut des sciences sociales, économiques et politiques (ISSEP), dont la directrice générale est Marion Maréchal.

Son parcours politique est un zig-zag droitier.

Adhèrent au Front national en 2011,
il se déclare déçu du "virage social" de Marine Le Pen et se tourne vers Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle de 2012. En 2014, il rejoint l’UMP devenue Les Républicains (LR) en 2015.
En 2017, il est responsable des jeunes de DroiteLib, mouvement de Virginie Calmels, première adjointe au maire de Bordeaux, Alain Juppé, vice-présidente de Bordeaux Métropole.


Lors du congrès des Républicains de 2017, il dit avoir rencontré une majorité de jeunes LR prêts à s’allier avec le FN mais n’osant pas l’affirmer publiquement par crainte de sanctions de la direction du parti.
Il rompt avec Virginie Calmels en mai 2018, indiquant : "Quand j'étais avec elle, j'ai menti. Mais tout le monde ment. Une majorité de la base LR pense comme moi sur l'union des droites mais dit le contraire." Il s’affiche dès lors en partisan d’une "union des droites" allant jusqu'au Rassemblement national (ex-FN), une prise de position qui l’oppose à la majorité des dirigeants de LR.En 2018, lors de sa candidature à la présidence des Jeunes Républicainsil dénonce "une forme de bien-pensance" au sein du parti et souhaite faire de l’élection "un référendum pour ou contre l’union des droites". Il commence sa campagne avec une réunion à laquelle participent 300 personnes, dont Sébastien Chenu (Rassemblement national), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), Jean-Frédéric Poisson (Parti chrétien-démocrate), Charles Millon (Droite libérale-chrétienne) ou encore Paul-Marie Coûteaux. Il voit finalement sa candidature écartée par la direction du parti.

Repoussé vers Marion Maréchal, qu’il qualifie de "seule chance de survie de LR ", il décline l’offre de Nicolas Dupont-Aignan de figurer sur la liste de Debout la France aux élections européennes de 2019. 


En septembre 2019, après avoir lancé le mouvement Racines d'avenir, il est l’un des trois organisateurs de la "Convention de la droite" visant à construire "une alternative au progressisme" et où s’expriment notamment Eric Zemmour et Marion Maréchal. Il apporte ensuite son soutien à la candidature du souverainiste Julien Aubert au congrès des Républicains.

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