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vendredi 13 décembre 2019

Réforme des retraites : les Français se préparent à une grève longue

Philippe a enflammé l'opinion, mais BVA ne le sait pas 

Les silences de Macron et les annonces d'Edouard Philippe relancent le mouvement de contestation contre la réforme des retraites


Résultat de recherche d'images pour "fiabilité des sondages"

Ils ont réussi à braquer les réformistes de la CFDT, humiliée, repoussée dans le camps des manifestants. Alors que les fêtes de fin d'année pourraient bien être impactées, les Français souffrent du projet de réforme voulu par Macron et du mouvement syndical dur pour l'élaboration d'un système universel, mais équitable.
Les Français continuent d'approuver les syndicats à 55%, sachant qu'ils sont engagés une grève longue.
L'approbation du mouvement social reste majoritaire en deuxième semaine, 55% des Français déclarent approuver le mouvement de grève et d'action contre la réforme des retraites. C'est 4 points de moins que la semaine dernière à l'épreuve de la galère dans les transports. A l'inverse, 44% le désapprouvent (+4). 


Le projet anxiogène de Macron fragilise les Français face à la grève : le mouvement est ainsi toujours aussi populaire auprès des employés et ouvriers (71%; -1), des salariés du secteur public (76%; -5 néanmoins) et des jeunes (73%; +9) chez qui il progresse fortement. Il est de plus en plus décrié par les 65 ans et plus (66% le désapprouvent : +12).

Sur le plan politique, l'exécutif a réactivé les clivages 

Le mouvement social est toujours approuvé par une large majorité des sympathisants de la gauche (75%; -4) et du Rassemblement national (72%; -3), mais les sympathisants LREM et LR s'opposent plus nettement aux inconvénients de la contestation du projet gouvernemental.
Aujourd'hui, la quasi-totalité des sympathisants LREM - godillots, comme leurs députés -  le rejettent (90%, la petite minorité l'approuvant passant de 20% à 10%), tout comme une majorité nette de sympathisants LR (73%, la minorité le soutenant passant de 45% à 27%).

Une immense majorité de Français est convaincue que le mouvement social est par ailleurs parti pour durer

80% estiment ainsi qu'il va se poursuivre au moins jusqu'à Noël.





Le sondage soulève la question de sa crédibilité : la situation sociale fragilise Macron, mais la popularité de l'exécutif résiste, assure-t-il !

Poser la question de la popularité  - le terme est-il bien choisi ? - de Macron est une gageure. BVA assure en effet qu'elle est une nouvelle fois "en légère baisse" ce mois-ci (34%; -2 points) mais sans bouger d'un mois sur l'autre ! Ainsi, la part de Français qui a une mauvaise opinion d'Emmanuel Macron progresse (66%; +2 depuis novembre, +4 depuis octobre), retrouvant son niveau de l'été 2019 et non pas - évidemment -   celui atteint en novembre 2018, au début du mouvement des Gilets Jaunes (73%) : les sondés ne savaient pas encore à qui ils avaient affaire et que ces rebelles ne pouvaient pas être traités par le mépris. La référence choisie par BVA est donc fallacieuse, comme peut l'être une enquête par surprise à quelques heures des annonces. 

Macron est toujours rejeté par les sympathisants de la gauche (75%; +2) et du Rassemblement national (90%; +1), mais il conserve le soutien des sympathisants LREM (98%; +4), la complicité de certains sympathisants LR (44% de bonnes opinions, +5), lesquels seraient donc plus nombreux à LR que les électeurs potentiels du parti en reconstruction, selon d'autres sondeurs... Macron ne doit toutefois pas négliger un "léger" "effritement" (74% de ses électeurs de premier tour, -4). Selon le cas, moins 4, c'est un léger effritement ou un net recul...


Si "scientifique" (!) que puisse être un sondage, ses analystes admettent obtenir "des résultats qui s'expliquent probablement par le sentiment qu'il maintient le cap des réformes malgré le mouvement social". En termes de subjectivité, l'analyse laisse une large place aux incertitudes, lesquelles n'autorisent pas des conclusions, même provisoires. 
L'intervention d'Edouard Philippe a largement donné l'impression aux Français que le gouvernement souhaite maintenir sa réforme, envers et contre tous, et en conserver l'essentiel (48% le pensent; +11 points en semaine), interprétation hasardeuse. Seuls 16% pensent qu'il va repousser sa réforme (-4) et 4% qu'il va l'annuler (-1), tandis que seulement 31% pensent qu'il va la maintenir, en la modifiant en profondeur (-7 points), c'est-à-dire en reculant. Les policiers et les employés de la SNCF et de la RATP sont en effet en mesure de faire pression sur un Jupiter de pacotille. 

Selon le sondage, le premier ministre, que le dieu de LREM envoie au front, apparaît un peu plus épargné par le mouvement social que le président, preuve que les sondés - interrogés à chaud dans la foulée des annonces, sans qu'ils aient pu les soupeser - ont été pris, comme au saut du lit, avant qu'ils aient pu prendre conscience de la répartition des rôles : 40% des Français ont une bonne opinion de Philippe (-1 depuis un mois, stable depuis deux mois). Mais une majorité nette (59%, +1) en a une mauvaise opinion.





Le mouvement social ne fait pas émerger de personnalités nouvelles dans l'opinion.

Les Français sont préoccupés par l'avenir que leur prépare Macron et la tête dans leurs guidons pour se rendre au travail : ils ont d'autres sujets d'inquiétudes que de surveiller l'émergence de personnalités politiques inconnues jusqu'à ce mois-ci. A la différence de Macron, les membres du gouvernement voient leur cote d'influence reculer, mais, comme lui,  "légèrement"... BVA va nous assurer qu'en revanche, les personnalités politiques d'opposition sont nombreuses à décevoir...

Résultat de recherche d'images pour "BVA sondages"
Ainsi, Jean-Luc Mélenchon voit sa cote d'influence légèrement diminuer auprès des Français (19%; -2) comme des sympathisants de partis situés à la gauche du PS (48%; -6) : c'est d'ailleurs encore LFI (comptés deux fois?), mais peut-être aussi EELV.
"Même constat" (?) pour Marine Le Pen (24%; -3) : 19 et 24%, c'est donc pareil ! Analyse effarante de parti-pris, puisqu'elle reste à un niveau inégalé auprès des sympathisants RN (88%; +2).

Même observation, enfin, à droite où ni Xavier Bertrand (26%, -4 auprès des Français; 48%, -6 auprès des sympathisants de la droite), ni François Baroin (26%, -2 auprès des Français; 58%, -5 auprès des sympathisants de la droite), ni Valérie Pécresse (19%, -2 auprès des Français; 42%, -3 auprès des sympathisants de la droite) ne profitent de la situation : ils ne sont d'ailleurs pas tellement incisifs.


BVA a publié les résultats de son sondage Orange-RTL, le 12 décembre.
Les annonces de l'Edouard ont été faites le 11 à midi : cette entreprise, propriété du fonds d'investissement Montefiore (apparenté à la famille Rothschild), dégaine plus vite que son ombre !

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