Le scrutin des Européennes, comme moyen de neutralisation de Macron
En cas de sévère défaite de la liste soutenue par Emmanuel Macron,
la tête de gondole de LFI, Mélenchon prévoit une possible "dissolution" de l'Assemblée nationale après les élections européennes.
"On peut imaginer que si nous arrivons à nos fins" lors du scrutin de mai 2019, soit "pour nous un score national, pour lui le score minimal, il va se trouver placé devant une crise d'autorité que ses prédécesseurs n'ont jamais connue", a déclaré lundi le chef de file des députés Insoumis devant la presse.
"M. Hollande était tombé à 13 aux élections européennes, mais il pratiquait la politique du chien crevé au fil de l'eau, donc le choc sur l'autorité n'était pas le même", d'après cet ancien socialiste. Tout est possible : en 2014, le PS, allié au PRG, avait obtenu 13,98% des suffrages, soit son plus mauvais score lors d'élections européennes.
"Là, vous avez affaire à un pouvoir qui dit lui-même qu'il est là par effraction, à la suite d'une période politique calamiteuse. Il est clair que s'il subissait un tel revers, il devrait trouver un moyen de dépasser cette situation... si la politique continue à avoir un peu de rationalité", a encore jugé Mélenchon, disant souhaiter une telle dissolution.
Avec le feuilleton actuel autour du remaniement, "on commence à entrer dans des eaux inconnues" et "la crise politique née à l'intérieur de la Macronie est en train de diffuser et devient une crise de régime", a-t-il souligné. Et de conclure: "donc vous ne savez pas dans quel état (Emmanuel Macron) sera" en mai.
Le "contre-budget" de LFI, proposition de l'extrême gauche en cas de dissolution
Mélenchon présentait en conférence de presse le "contre-budget" élaboré par les députés LFI avec des économistes, avant le coup d'envoi des débats sur le projet de loi de finances à l'Assemblée. Il s'agit d'un "document d'urgence": "c'est ce que l'on ferait en cas de dissolution" et "nous sommes prêts", a affirmé le député parachuté dans les Bouches-du-Rhône.
Il comprend "un principe de réparation", avec des crédits augmentés jusqu'au niveau antérieur au mandat d'Emmanuel Macron, et "la question de l'écologie est au premier plan", a expliqué le député Eric Coquerel.
Ce "budget d'urgence", également tourné vers "la réduction des inégalités", prévoit de porter à 14 le nombre de tranches d'impôt sur le revenu, la suppression de niches fiscales et une taxation accrue du capital.
Le budget mis sur la table par le gouvernement est "injuste et inefficace" et le ministre des Finances Bruno Le Maire "nous chante l'éternelle rengaine de la politique de l'offre" en faveur des entreprises, a jugé leur collègue Sabine Rubin.
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