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lundi 8 octobre 2018

Patrimoine : le ministre le plus riche de Macron l'est deux fois plus que sous Hollande…

Le plus riche est une femme et elle n'est pas ministre

Depuis l' "affaire Cahuzac" de fraude fiscale et la création en 2013, dans la foulée de la condamnation du ministre du Budget de Hollande, de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), le patrimoine des ministres ou des potentiels aspirants à un maroquin doit être rendu transparent. En l'occurence, il aura toutefois fallu 17 mois... Et, pareillement, à la différence de ses prédécesseurs, Macron n'a toujours pas publié son bulletin de santé: la macronie souffrirait-elle de phobie de la transparence ?

Décembre 2017
La Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), organisme créé en "réaction" à l’affaire Cahuzac a levé le voile sur le patrimoine des ministres du gouvernement Philippe.  Si Nicolas Hulot (7 millions d’euros) – qui a depuis quitté son poste avec fracas- et Muriel Pénicaud (7,5 millions d’euros) trustaient la tête de ce classement, ils ont tous les deux été dépassés par la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances et illustre inconnue du grand public : Delphine Geny-Stéphann.

Comme révélé par L’Obs, le patrimoine de cette polytechnicienne et ingénieure des Ponts, atteindrait la somme de…16 millions d’euros ( !) Soit plus du double de celui de Muriel Pénicaud et, également, largement supérieur au 'champion' tous gouvernement confondus depuis 2013, l’ancien ministre des collectivités locales de  François Hollande, Jean-Michel Baylet. Propriétaire de la 'Dépêche du Midi' et ancien président du Parti radical de gauche,  celui-ci avait fait état d’un patrimoine avoisinant les 8 millions d’euros.  Soit deux fois moins que Delphine Geny-Stephann.

Si le nombre de "millionnaires" du gouvernement Philippe (un tiers d’entre eux, François Nyssen, Agnès Buzyn, Françoise Parly, Nathalie Loiseau, Jacques Mézard), cités pêle-mêle, s’explique également  par l’abondance de ministres issus de la société civile, ayant déjà à leur actif une carrière "accomplie", le patrimoine de Delphine Geny-Stéphann atteste également d’une vie professionnelle maîtrisée, voire gérée.

Outre deux (grands) appartements parisiens de 240 et 117 m2 et deux propriétés en Bretagne de 280 et 120 m2, la ministre posséderait plus de 7 millions d’instruments financiers…et surtout 68% de la start-up Alcméon, dont son mari, l’entrepreneur Bernard Stephann, est  président et fondateur de la jeune pousse, spécialisée dans le "social messaging". En somme, une solution "innovante et hybride" pour service client premium.

Fondée en 2015, cette start-up est actuellement hébergée à la 'Maison des Start-up', sous le patronage de LVMH, au sein du campus parisien de Station F.

De Bercy à Saint-Gobain…et retour à Bercy

Mais L’Obs remarque également que ces fameux 68% n’apparaissent pas dans la déclaration d’intérêts rendue par la ministre, comme nous l’indique, en effet, ladite déclaration duement remplie ici. D’ailleurs, l’hebdomadaire sous-entend que la sous-ministre a traîné les pieds avant de dévoiler son patrimoine, puisque les informations relatives à celui-ci ont été transmises fin juillet, en pleine “torpeur estivale” à la Haute autorité. Nommée, avec son collègue Olivier Dussopt, en novembre 2017, Delphine Geny-Stephann, actuellement aux prises avec la loi PACTE à l’Assemblée nationale au côté de son ministre de tutelle, Bruno Le Maire, a été autorisée à rendre ces documents plus tard. Mais son cheminement - haut fonctionnaire de Bercy, avant de faire de l'argent dans le privé -  explique également sa “bonne fortune”, comme le rappelle L’Obs.

Après six ans à la direction du Trésor pour travailler au sein de l’Agence des participations de l’Etat ce qui lui permet ainsi de siéger  - au nom de l’Etat - au sein du conseil d’administration de plusieurs entreprises publiques comme la fructueuse 'Française des Jeux', Delphine Geny-Stéphann exportera ses talents à Saint-Gobain où elle exercera en tant que directrice de la stratégie.  Un poste qui lui rapportera 197.000 euros par an (selon sa déclaration de mars 2018) et lui permettra cette fois de siéger en son nom au sein de conseil d’administration de plusieurs autres fleurons de l’industrie française, au premier rang desquels Thalès. Une carrière bien maîtrisée jusqu'à ce que le désir de notoriété l'amène à se dévoiler auprès des média,  à défaut d'impact politique au gouvernement…

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