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mercredi 3 octobre 2018

A Saint-Martin: Macron en fugue disparut des radars pendant trois heures

Emmanuel Macron a pris de court ses services de sécurité pour improviser un bain de foule

Désemparée, la ministre des Outre-mer cherche son chemin dans la cité délabrée. "On a perdu le président dans le quartier", s'inquiète Annick Girardin. 

A-t-il passé un mauvais quart d'heure avec ce voyou
au torse nu et au pantalon baissé ?
Emmanuel Macron a en effet disparu, en plein bain de foule et à la faveur d'une averse tropicale violente.
Le chef de l'Etat a faussé compagnie à son service de sécurité. Quelle soudaine pulsion l'a-t-elle poussé à partir en courant au milieu des habitants et des carcasses de voitures pour s'engouffrer entre les immeubles de la cité HLM délabrée dans une cité d'un quartier d'Orléans à Saint-Martin.

Les gendarmes courent partout, la foule aussi, les journalistes pareil. C'est la panique. Le président de la République est vraiment introuvable.


Selon son programme, il ne devait rencontrer que cinq habitants du quartier d'Orléans, l'un des plus touchés par l'ouragan Irma et qui peine encore à se reconstruire aujourd'hui. Sa visite avait commencé par un petit bain de foule qui se déroulait mollement, entre récriminations des habitants, selfies avec les badauds et bises aux enfants. Jusqu'au moment où une averse tropicale s'abat soudainement à grosses gouttes. 

A peine le temps de s'organiser qu'Emmanuel Macron s'est esquivé. Il avait promis une "visite de chantier" de reconstruction, il effectue donc une "visite de chantier", seul, en milieu inconnu.
Un doigt d'honneur déplacé...
Le chef de l'Etat s'est engouffré dans un immeuble pour constater de visu l'état des appartements, dit-on. Dès le premier, il se trouve nez-à-nez avec un jeune Noir en 'marcel' qui n'a rien à cirer d'un président de la République dans son salon. "Je suis un braqueur, j'ai fait de la prison", le prévient-il. A côté de lui, sa mère fond en larmes. "Tu arrêtes tes conneries, le gronde Emmanuel Macron. Pense à ta mère. Promets-moi que tu arrêtes les braquages. Maintenant tu reconstruis l'île".

Puis le chef de l'Etat investit les lieux, se baladant comme chez lui dans l'appartement et l'ex-banquier teste la solidité des murs, vérifie l'état général du lieu et constate la lenteur de la reconstruction. Il s'attarde, prend son temps, écoute les critiques et y répond.

En bas de l'immeuble, un gendarme rend compte de la situation à son supérieur: "Il a commencé à pleuvoir, il est entré dans le quartier et là, c'est parti en cacahuète". Effectivement, la désorganisation est totale. C'est la version officielle, consécutive à la diffusion de photos non officielles montrant Macron malmené par de jeunes noirs familiers, torses nus et moites, des voyous dont l'un fait un doigt d'honneur et l'autre a le pantalon baissé.

L'efficacité de Macron, donneur de leçons de morale ?

Le lieu n'avait pas été repéré, les forces de l'ordre ne savent pas trop où se poster et les ministres qui accompagnent Emmanuel Macron errent dans la cité sans trop savoir où aller. Jacques Mezard affiche une mine nonchalante. Sebastien Lecornu est amusé. Agnès Buzyn aussi. Annick Girardin est toujours interloquée. Les "officiels" de Saint-Martin, élus, représentants de l'Etat et acteurs économiques font comme si de rien n'était.

Emmanuel Macron masque son trouble tant bien que mal et, 
une fois sorti de l'immeuble, sa chemise toujours détrempée et maculée de taches, il poursuit sa visite au milieu de la foule. Personne ne sait rien; personne n'a rien remarqué... 

Dans un état second, Manu  avance au hasard entre les carcasses de voitures, les flaques de boues et les caméras, discute, prend dans ses bras un enfant qui pleure pour le réconforter et accorde des selfies à tour de bras. 
Il visite un autre immeuble dont une habitante lui a dit que l'ascenseur était cassé, salue les habitants aux fenêtres et aux balcons.

Le président semble satisfait de la prestation
"On évacue entre les carcasses de voitures explosées et le bus de fracassé", glisse dans son micro un garde du corps du président de la République. Lequel prendra tout de même le temps de saluer les membres d'une équipe de basket de la cité qui, depuis le début de sa visite improvisée, ont eu largement le temps d'enfiler leur maillot pour défiler devant lui. 

Emmanuel Macron voulait aller à la rencontre des habitants du quartier Orléans, mais personne n'avait pu imaginer que le quadra fuguerait et s'offrirait un temps d'intimité. Avec un message: "Pour que la reconstruction aille plus vite, j'ai bousculé les choses l'année dernière. Je vais les re-bousculer cette année". C'était l'idée de départ.



L'escapade aura duré presque trois heures

Au final, le président de la République fait ce qu'il veut, au mépris de son entourage, de son service de sécurité et des forces de l'ordre qui tentent tant bien que mal de s'organiser. "On va faire un couloir entre ces carcasses de voiture et cette ligne de bâtiment. Il faut qu'il évolue dans cet espace", explique un gendarme à ses troupes, avant qu'un autre le prévienne: "Il est déjà sorti de l'autre côté. Il s'apprêterait à entrer dans le bâtiment numéro 10".
Et tout le monde de repartir dans l'autre sens dans un désordre joyeux et festif pour les habitants, inquiet et crispé pour les forces de l'ordre.



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