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LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

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lundi 22 octobre 2018

Les Français manifestent non pas pour leur pouvoir d'achat, mais contre l'homophobie

A Paris, l'homophobie mobilise mieux que le chômage...

Au plus, 3.000 personnes ont manifesté contre l'homophobie, ce samedi

La mobilisation était organisée à l’appel de plusieurs associations, après une série d’agressions homophobes dans la capitale ces dernières semaines…

Elles ont défilé en scandant "stop aux LGBTphobies" et "pour le droit d'aimer librement". Partout et en tout lieu ? 
"C’est assez incroyable qu’en 2018 il y ait encore ce genre de problèmes et qu’on doive venir place de la République pour réclamer des droits", s'agace Benoît, 39 ans, venu témoigner sa "solidarité envers les victimes" et "mettre un coup de pression sur les autorités". "On ne peut pas encore aimer librement en France aujourd’hui", lui a fait écho Pierre, un Parisien de 40 ans à son côté.


Comme ces garçons, Olivia et Philippine, 25 et 26 ans, racontent avoir subi des "agressions verbales, des insultes", mais ne garantissent pas que leur attitude n'était pas provocante. Il y a "les parents qui tirent leur enfant de l’autre côté de la rue", ce qui dérange ces dames, ou celui qui les interpelle : "qui fait l’homme chez vous ?", ce qui présuppose des gestes suscitant aussi l'agacement. 

Ces personnes peuvent aimer librement, sans exhibitionnisme, ni prosélytisme, chez eux/elles, mais l'espace public n'autorise pas tout. Résultat : "on se restreint dans nos déclarations en public, on ne le fait que dans des lieux "safe", fermés", s'indignent-elles. Mais les hétérosexuels ne s'imposent-ils pas eux aussi des limites sociales ?

Plusieurs membres du gouvernement présents

L’une des dernières violences homophobes en date a eu lieu mardi. Guillaume Mélanie, président d’ 'Urgences Homophobie', une association d’aide aux étrangers LGBT en danger dans leur pays, a été frappé à la sortie d’un restaurant.
Présent à la manifestation, l’œil encore marqué par un coquard, il s’est félicité d’une " libération" de la parole. Après son agression, il avait posté sur Twitter une photo de son visage tuméfié. "Avant, on se culpabilisait, aujourd’hui on se montre", se félicite-t-il.

Le ministre juppéiste de la Culture, Franck Riester, qui a fait son coming-out, était lui aussi à la manifestation. Ostentation ? Il a rendu publique son homosexualité, tout comme le secrétaire d’Etat franco-marocain en charge du numérique, Mounir Mahjoubi, également présent au rassemblement, aux côtés du porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux. Manquait-il Bruno Julliard ? Etaient-ils en couples ?

Une agression physique homophobe tous les 3 jours en France, selon SOS Homophobie

Homophobe ou non, toute agression physique est condamnable. Joël Deumier, président de SOS Homophobie, a réclamé d’urgence une "campagne nationale" spécifique de sensibilisation contre les LGBTphobies et que toutes les paroles LGBTphobes, qu’elles viennent "du Pape, de la Manif pour tous ou de Marcel Campion", soient "systématiquement" - aveuglement ? - condamnées par le gouvernement. "Il y a une agression physique homophobe tous les trois jours en France", a-t-il rappelé.

A Paris, les actes à caractère homophobe entre janvier et septembre sont en baisse de 37 % par rapport à 2017 sur la même période (74 faits constatés contre 118), selon la Préfecture de police. 

La maire PS de Paris, Anne Hidalgo, a récupéré la mobilisation, appelant mercredi à "un sursaut collectif" et invité les services de la Préfecture de police, du procureur de Paris, de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), ainsi que les associations à une réunion sur le sujet. 
Cette déclaration de la socialiste, qui récupère toutes les contestations, hormis sociales, n'a-t-elle pas des relents de populisme?


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