Le remaniement est encore reporté à ...vendredi soir
Le principal parti d'opposition, LR, à pointé un exécutif hors-sol
Plusieurs figures de la droite se sont inquiétées mercredi matin des difficultés de l'exécutif â se reconstituer, notamment lors d'un vif échange, la veille à l'Assemblée nationale, entre Christian Jacob, président du groupe LR, et le premier ministre Edouard Philippe qui niait les problèmes de la macronie.
"Jusqu'à quand cette mascarade va-t-elle continuer?", a interrogé le député de Seine-et-Marne. Le chef du gouvernement lui a répondu en démentant la "fébrilité" de l'exécutif tandis que, dans l'hémicycle, des députés d'opposition lançaient des appels à la "démission" en faisant remarquer l'absence de Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires, donné partant du gouvernement.
La fièvre à encore monte mercredi matin dans les matinales des radios. Brice Hortefeux, député européen et ancien ministre de l'Intérieur a dénoncé sur Europe 1 "un désordre institutionnel et une pagaille politique".
Pointant le caractère inédit d'un remaniement qui se fait attendre, il a souligné que "jamais sous la Ve République" sept ministres n'avaient démissionné en quinze mois. "Si le président voulait entrer dans le livre des records, c'est fait, mais pas de la manière la plus glorieuse," a encore commenté B. Hortefeux.
Il a également jugé qu'avec cet affolement des horloges, le président Macron démontre "son total isolement et sa solitude", puisqu'il ne parvient pas à trouver un ministre de l'Intérieur et serait "obligé de puiser en permanence au-delà de ses amis".
Sur France 2, Guillaume Peltier, n° 3 des Républicains, a lui aussi dénoncé la "mascarade" du remaniement. "Tout ça symbolise une immense fébrilité au sommet de l'Etat, avec une succession de couacs et une incapacité à tracer un cap. On se demande si la France a toujours un capitaine".
Dans un contexte de menace terroriste, "ça devient extrêmement long et la situation de la France commande un ministre de l'Intérieur à temps plein maintenant", s'est inquiété le député du Loir-et-Cher. "Imaginons une seule seconde qu'il y ait un attentat sur notre sol en cette période de troubles, d'entre-deux, où le président de la République, des jours durant, est incapable de désigner un ministre de l'Intérieur", s'est-il interrogé.
"Il ne faut pas chercher la bidouille," estime Ferrand, triporteur immobilier.
Peu avant sur France Inter, le président de l'Assemblée nationale et inconditionnel du chef de l'Etat, Richard Ferrand, avait un peu de mal à défendre l'idée d'un "second souffle", puisqu'il était bien obligé d'admettre que le remaniement d'ampleur, évoqué un temps, n'était manifestement pas été voulu par le chef de l'Etat. "Il ne faut pas chercher de la bidouille," estime Ferrand, triporteur immobilier
Un large remaniement dans la douleur, mais pour rien
"Le cap ne change pas. Le président de la République et son équipage tiennent la marée", s'est défendu l'ex-président du groupe LREM à l'Assemblée.
Le député LR des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, invité de BFMTV, était sur la même ligne que Brice Hortefeux. "C'est inédit, c'est incroyable", s'est-il inquiété en pointant un "imbroglio". "On est dans cette situation de paralysie, de blocage. On ne sait pas si les ministres le sont encore", a-t-il déploré. S'il juge que les Français ne sont pas forcément passionnés par le remaniement, il estime au contraire que "ça doit les inquiéter. Il y a un problème de gouvernance, de pilotage", a-t-il mis en garde. "Ce pouvoir a abandonné l'action. L'incapacité à trouver des ministres traduit cette difficulté", a-t-il encore dénoncé, avant de blâmer "le pouvoir très personnel d'Emmanuel Macron" et "la dégradation très accélérée de ce pouvoir".
"Une sorte de gouvernement fantôme," a renchéri le député LR de l'Yonne, Guillaume Larrivé, sur France Info.
Une autre analyse a été entendue sur RTL.
"Prendre son temps, ce n'est pas toujours une erreur...[mais] l'hésitation ce n'est pas très bien," a louvoyé Jean-Pierre Raffarin. Macronien bienveillant, l'ancien premier ministre de centre droit a également donné son avis sur le remaniement. Il a également formulé des conseils stratégiques à l'attention du président de la République.
"Macron a un leadership en Europe. Il faut pouvoir l'aider," a-t-il estimé. Il appelle à la constitution d'une "coalition européenne". Au lieu d'un "replâtrage" gouvernemental, Jean-Pierre Raffarin invite l'exécutif à donner du "sens" à ses tergiversations. Et selon le ravi, les élections européennes doivent être "l'objectif" à fixer rapidement (!) pour montrer dans quelle direction veut aller le pouvoir [ce qui ne semble pas clair]. Que le gouvernement décide de remanier maintenant ou plus tard, après "presque deux ans" de quinquennat, il croit à l'utilité d'un discours de politique générale comme à celle d'une explication des "grandes orientations".
Le remaniement n'aura pas lieu avant vendredi soir, au plus tôt, après quinze jours.
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