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samedi 11 mai 2013

Notre-Dame-des-Landes tombe aux mains des juges

Entre apaisement et méfiance
12.000 participants, selon la préfecture 
Une chaîne humaine regroupant plusieurs milliers de personnes venues de toute la France s'est formée samedi à Notre-Dame-des-Landes pour protester contre le projet d'aéroport international sur cette commune située à une vingtaine kilomètres de Nantes"Nous avons bouclé la chaîne, plus de 25.000 personnes (le chiffre nécessaire pour le périmètre de 25 km selon les organisateurs) sont sur place et ça continue à arriver", ont annoncé les organisateurs peu après 14h30.
Quelque 40.000 manifestants  sur les petites routes du bocage, selon les organisateurs, ont tracé un périmètre de 25 kilomètres figurant les 1600 hectares retenus pour le projet d'aéroport. La préfecture de Loire-Atlantique objecte en revanche que la chaîne n'était pas tout à fait complète.
Une zone de non-droit
24 novembre 2012
Sur la zone rebaptisée "ZAD" comme zone à défendre, ses opposants  dénoncent "un gaspillage de terres et d'argent"."L'objectif de cette chaîne humaine est de montrer que la ZAD est toujours sous la protection des citoyens, des élus, des associations", a soutenu Françoise Verchère, conseillère générale Parti de gauche de Loire-Atlantique (ci-dessous) et l'une des organisatrices de la manifestation.
  Bové avec les grévistes de la faim, 
dont Tarin, le 25 avril 2012, à Nantes

En avril 2012, cette élue d'extrême gauche avait rejoint deux grévistes de la faim, des paysans expulsés. A la façon de Joseph (dit José)  Bové (lien PaSiDupes - Bové a frappé les trois coups de son show-grève de la faim :

Jojo préfère la caravane à la tente et Paris à BruxellesMarcel Thébault, 54 ans, exploitant agricole et Michel Tarin, 64 ans, agriculteur en retraite , propriétaire de terres sur l'emplacement du futur aéroport et fondateur de l'ADECA, s'étaient installés avec caravanes, tracteurs et moutons, au Pont Morand, devant le monument des 50 Otages, qui fait face à la préfecture, à Nantes. Ils demandaient l'abrogation de la déclaration d'utilité publique.

VOIR et ENTENDRE les grévistes de la faim exposer leur point de vue:


Le mardi 8 mai 2012, les gévistes de la faim avaient mis fin à leur mouvement après l'annonce que les collectivités locales concernées allaient demander la suspension des expulsions des propriétaires et des exploitants.


"Nous voulons aussi montrer que le combat n'est pas terminé et que nous resterons mobilisés tant que le projet ne sera pas abandonné", a  maintenu l'élue de la gauche extrême.
Parmi les milliers de réfractaires formant cette chaîne humaine et rassemblant dans la bonne humeur des élus, des familles, des agriculteurs, des militants associatifs, Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche et Eva Joly, députée Europe Ecologie les Verts (EELV) avaient fait le déplacement.
"Je pense que la mobilisation ne va pas s'arrêter mais que le bon sens finira par l'emporter car ce projet est un non-sens économique et un non-sens écologique", a estimé l'ex-candidate à l'élection présidentielle de 2012.
Quant à l'altermondialiste José Bové, député européen, il avait annoncé sa présence, mais son action se limite à réclamer un médiateur.


Mot d'ordre: apaisement
Après plusieurs années de polémiques et de nombreuses manifestations autour du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, lancé il y a une quarantaine d'années pour remplacer l'actuelle aérogare nantaise, les tensions seraient retombées d'un cran à la suite des conclusions d'un rapport d'experts mettant en cause divers éléments du dossier.
"Le climat s'est apaisé", clame Christophe Dougé, conseiller régional EELV et membre du comité regroupant 500 élus opposés à l'aéroport. 
"A l'automne 2012, les occupants de la ZAD devaient être expulsés et les premiers travaux devaient commencer dans la foulée. Aujourd'hui selon le rapport d'expertise, il faudrait au moins deux ans d'études complémentaires et le chantier a été repoussé à une date indéterminée", souligne-t-il, se disant confiant dans l'abandon du projet mais néanmoins prudent.

"Tant que la déclaration d'utilité publique n'aura pas été annulée et le projet définitivement abandonné, il faut rester mobilisés", a-t-il dit.

Soutenu par les majorités des différentes collectivités de Bretagne et des Pays de Loire, le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes est porté par l'actuel Premier ministre Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes.

En novembre, Valls ordonna l'évacuation 
de la zone encore occupée aujourd'hui
Selon ses promoteurs, il permettrait de développer le trafic aérien et les échanges dans la région tout en éliminant le survol actuel de la métropole nantaise par des avions.

Zone bocagère ?
Ses opposants dénoncent de leur côté la destruction d'une zone bocagère préservée comportant d'importantes zones humides et jugent ce projet économiquement "inutile".
"On va finir par faire passer l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique pour un simple aérodrome alors que c'est déjà un aéroport international qu'on va simplement déplacer", s'insurge Françoise Verchère.


Projet combattu devant les tribunaux


L'altermondialiste Pascal Durand (EELV), 

fils de deux communistes

et ex de l'Organisation communiste libertaire (OCL)
L'expertise commandée par le gouvernement et dont les conclusions ont été remises début avril pointe quant à elle le manque d'études sur une possible optimisation (sic) de l'actuelle infrastructure et l'insuffisance des études d'impact sur le site de Notre-Dame-des-Landes.
"Ce projet, totalement irrationnel, est clairement en infraction vis-à-vis du droit communautaire sur l'eau ou la défense des espèces protégées et une procédure contentieuse a été engagée", indique Sandrine Bélier, chargée d'enseignement aux universités de Strasbourg et de Mulhouse avec un DESS et un DEA (maîtrise +1), avant d'être députée européenne EELV.

Chiffrée par la société Vinci, principal opérateur retenu pour ce projet et stigmatisé par les anti-libéraux, et par la Chambre de Commerce de Loire-Atlantique à 508 millions d'euros, la facture totale pourrait s'élever à trois milliards d'euros selon les opposants au projet en tenant compte des infrastructures ferroviaires appelées à compléter le futur équipement aéroportuaire. L'investissement public sur Notre-Dame-des-Landes - et le risque de gabegie - s'élèvent à 130M€ - État et collectivités.

A la suite de la dislocation de la chaîne, concerts et festivités étaient prévus tout au long de la soirée sur le site de Notre-Dame-des-Landes.

Mais pas que...
Aux termes des conclusions des trois rapports gouvernementaux sur le projet rendus à la mi-avril, le principe du transfert de l'aéroport a été réaffirmé mais il a de grandes chances d'être repoussé au-delà de la date d'inauguration prévue de 2017 du fait des modifications demandées.

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