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lundi 27 mai 2013

Répression de La Manif pour Tous: Hollande s'en tira-t-il comme ça ?

"Lendemains politiques qui déchantent" pour Hollande ou "baroud d’honneur" des anti-mariage gay ?
Ce lundi matin certains croient deviner des divisions dans le Collectif la Manif pour tous, mais la plupart des quotidiens pensent que la mobilisation de dimanche est de mauvais augure pour le gouvernement et les débats de société à venir. Les Français, même las, ont pris conscience de l'ampleur des enjeux.

La détermination des opposants au mariage homosexuel, dimanche, à Paris avait tout du
"baroud d’honneur", selon l'élément de langage véhiculé par les media. Mais elle aura des conséquences sur le plan politique, estime la presse de ce lundi. Rares sont en effet les éditorialistes à juger, comme Nicolas Demorand dans Libération, que la mobilisation a fait "pschitt"

"La réac-pride se dégonfle", veut croire le directeur du très socilaiste Libé, qui fustige "un mouvement non plus populaire mais radicalisé, non plus carnavalesque mais teigneux et factieux". "Ce ‘peuple de droite’ (…) ce n’était assurément pas ‘le peuple’ comme le proclamaient les slogans et une imposante banderole pendue à un balcon de la rue de Rennes, au passage d’un des cortèges", renchérissent Pierre Haski et Sophie Caillat sur Rue89.com Ce site de Libération veut tourner la page, estimant que "les vrais défis sont ailleurs".

Seuls "ceux qui pensent sincèrement que la civilisation est en danger ne vont pas baisser les bras", note Pure Player. Mais "la fin de la procédure législative a achevé de désagréger la cohésion de la Manif pour tous, les jusqu’auboutistes s’opposant désormais frontalement aux partisans d’une voie médiane", veut espérer Geoffroy Clavel, journaliste politique au HuffingtonPost.fr dirigé par l'ex-femme Strauss-Kahn et socialiste fidèle.

Entre "dégonflement" et mobilisation "massive"
Des élus opposés au mariage homosexuel 

ont rejoint la Manif pour tous, dimanche 26 mai 2013



Son homologue du Figaro, Alexis Brézet, lui oppose un avis tout aussi tranché, en saluant, lui, une mobilisation  "massive, joyeuse, pacifique", qui  "fait figure d’ultime pied de nez aux bobards des perroquets de la manip pour tous."

"Au delà de la nouvelle querelle de chiffres autour du nombre exact des manifestants, il reste l’impression qu’un mouvement politique est né dans la rue et qu’il faudra compter avec lui", écrit Dominique de Montvallon sur Lopinion.fr, le nouveau média "libéral, européen et pro-business" fondé par Nicolas Beytout - autrement dit proche de l’UMP.

Moins affirmatif, l’éditorialiste de La Croix, Dominique Quinio, se demande si ce n’est "pas autour d’une conception globale de la société que se manifestent ainsi de nombreux Français". Dans La Montagne, Jacques Camus juge lui aussi qu’ "un mouvement de fond, sur des questions sociétales, s’est créé".

"Cette foule qui s’est levée n’acceptera pas de replier définitivement les banderoles. Pour la majorité, cet épisode aura des conséquences: elle ne pourra plus imposer des lois sociétales sans un maximum de précautions", ni concertation, prophétise Michel Urvoy dans Ouest-France

Même constat chez
Bruno Dive de Sud-Ouest: "on ne légiférera désormais sur les questions sociétales qu’avec une grande prudence". 
"Si d’aventure la majorité se risquait à nouveau à porter atteinte à la famille (PMA, GPA, théorie du genre…), elle trouverait à qui parler…", menace Alexis Brézet (Le Figaro).

"La gauche a du souci à se faire"
Patrice Chabanet du Journal de la Haute-Marne  a le sentiment que "les questions sociétales ne sont pas la préoccupation principale des Français, malgré l’ampleur des défilés", mais il sous-estime à l'évidence leur réactivité au sujet de l'euthanasie, notamment. Pourtant "la gauche a du souci à se faire avec les suites de cette mobilisation d’une ampleur inusitée (inaccoutumée?) depuis les grandes manifestations de droite de l’entre-deux-guerres", avertit Philippe Waucampt du Républicain lorrain. L'Est de la France ne s'est visiblement pas senti concerné par le grand mouvement de soutien de l'école libre qui a culminé avec la manifestation géante du 24 juin 1984 à Paris: il a mis en échec le projet de loi Savary visant à engloutir les écoles privées à un "grand service public." La comparaison n'est certes pas à l'avantage des Français de 2013.


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