La CGT accuse d'accord les directions de Goodyear et Titan
La belle découverte: des pneus Goodyear fabriqués par Titan trouvés à l'usine Goodyear d'Amiens-Nord !
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Des pneus Goodyear sont fabriqués par TITAN depuis 1898 |
Selon la CGT, cette "découverte" serait la preuve qu'une délocalisation de l'activité du site est bien en cours, comme elle le soupçonnait à la mi-mai. La présence de ces pneus a été constatée mercredi 29 mai par un huissier, intervenant à la demande de la CGT de Goodyear et du comité central d'entreprise (CCE), sur autorisation du président du tribunal de Grande instance d'Amiens, indique Fiodor Rilov, l'avocat de la CGT et du CCE.
Super-Montebourg n'était pas allé chercher loin son repreneur
L'huissier aurait photographié des pneus Goodyear agricoles portant en évidence la mention "made by Titan", nom du candidat américain que la CGT et Montebourg ont conduit à renoncer à la reprise du site en janvier 2013. "La direction avait cru pouvoir stocker [ces pneus] discrètement sur le site, dénonce la CGT. Titan a donc déjà commencé à prendre le relais de la production et de la vente de pneus Goodyear agricoles en Europe à partir de ses usines d'Amérique du Nord et du Sud", telles que celle de Sao Paulo, au Brésil. Le 7 mai, Me Rilov pointa un différentiel, en 2011, entre les 539 000 pneus agraires fabriqués en Europe-Moyen-Orient-Afrique (EMEA) par Goodyear et les 670 000 pneus de même type vendus par le groupe dans cette même zone géographique. Me Rilov conclut lors que cette délocalisation de la production est la cause unique de la fermeture de l'usine d'Amiens-Nord de Goodyear. La direction a déjà démenti le 17 mai l'existence d'une telle "délocalisation", en fait une production sous licence depuis 1898.
Selon la CGT, de mauvaise foi

Le PDG de Titan balaie cette interprétation dans un courrier adressé au journal socialiste Le Monde le 29 mai. Maurice Taylor oppose le coût trop élevé qu'aurait une telle délocalisation. "Goodyear n'a pas investi dans l'usine [de Sao Paulo] depuis des années, écrit M. Taylor. Titan a investi des millions et nous allons faire croître ce business mais vous ne pouvez pas transporter des pneus par bateau vers l'Europe en raison des coûts de fret et de la valeur du real brésilien".
Montebourg avait fait tout un foin

Le même jour, Arnaud Montebourg, superman ministre de l'Industrie, et Michel Sapin, ministre du Travail, confirmaient cette absence de repreneur à l'issue de la recherche menée par l'Agence française des investissements internationaux auprès de 57 entreprises dans le monde. "Aucun des candidats n'a été en situation de présenter une offre engageante", expliquait le communiqué.
Les ministres se sont alors retournés sur l'entrepreneur. Ils l'ont mis en demeure de "proposer des mesures exemplaires d'accompagnement" des salariés qui seront licenciés :"L'Etat s'engage à être présent aux côtés des territoires et des salariés en appui aux projets de réindustrialisation qu'ils initieront pour la sauvegarde du plus grand nombre d'emplois."
Ce texte du gouvernement provoqua de vives réactions chez les salariés
Ils y virent une forme d'enterrement de leur affaire, alors que doit encore se tenir une audience au tribunal de grande instance de Nanterre, lundi 3 juin. La CGT et le CCE, qui ont assigné Goodyear et Titan, demandent la suspension de la procédure d'information-consultation sur le projet de fermeture du site.
De leur côté, le maire PS d'Amiens, Gilles Demailly, et sa majorité de gauche plurielle ont dénoncé mercredi 30 mai le caractère "inacceptable" de la fermeture confirmée de l'usine. Et, alors que Nono Montebourg assure aux syndicats que "le gouvernement ne se couche pas", eux, en revanche, "regrettent la réaction prématurée d'Arnaud Montebourg" qui "acte, de fait" estiment-ils, "la fermeture de l'entreprise sans attendre la décision du tribunal de Nanterre".
Ces élus socialo-altermondialistes demandent également que l'"enquête parlementaire sur Goodyear soit lancée immédiatement". Les deux députées d'Amiens, Pascale Boistard (PS) et Barbara Pompili (EELV), réclament que le premier ministre Jean-Marc Ayrault accepte "rapidement" le rendez-vous "demandé de longue date" par les présidents des collectivités locales concernées.
"Le gouvernement doit traduire en actes ses promesses faites à Amiens devant les salariés de Goodyear" durant la campagne présidentielle, rappelle Demailly.
l'entreprise a fermé
Faut-il encore rappeler le sort réservé par Hollande aux salariée de Petroplus ou ArcelorMittal ?
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