F.Hollande a invité pas moins de
400 journalistes
dans la salle des Fêtes de l'Elysée
Récession, remaniement, guerre au Mali, réformes, "couacs" ministériels
Ce jeudi après-midi, le président de la République s'est prêté au jeu des questions-réponses face aux journalistes. François Hollande développe son action, une action "offensive" pour les mois à venir en matière d'économie ou de construction européenne. Il a également écarté l'idée d'un remaniement "pas aujourd'hui, pas maintenant, pas d'actualité".
Intervention au Mali : "L'intervention de la France a été saluée"
"L'intervention de la France a été saluée, reconnue au Mali", a affirmé le président de la République, qui participait mercredi à Bruxelles à la conférence des donateurs sur l'intervention au Mali. En introduction à sa conférence de presse, François Hollande a tenu à rendre hommage aux soldats français, dont six d'entre eux ont été tués sur le terrain. Une intervention qui a permis de "faire aimer la France" en Afrique, a-t-il assuré. On attend simplement le retour des troupes annoncé pour fin avril.
Europe : "La crise financière est derrière nous, pas la récession"
François Hollande est revenu sur sa rencontre avec le collège des commissaires européens mercredi à Bruxelles. Réaffirmant le caractère "indispensable du couple franco-allemand", le président de la République a affirmé que la crise financière "était derrière nous".
Selon lui, la "vraie menace" est désormais la récession. Le délai de grâce de deux ans accordé à la France pour revenir à 3% de déficit public doit être vu comme une chance. François Hollande s'est félicité du "bien fondé de ma démarche entamée depuis mon élection pour faire bouger les lignes".
Économie : "L'an I a été consacré à la remise en forme de notre économie"
Revirement de discours chez le président de la République ? Après avoir accusé les précédents gouvernements d'être responsables du chômage, François Hollande a affirmé qu'il ne cherchait pas à se défausser sur ses prédécesseurs. Le chef de l'exécutif est revenu sur l'ensemble des mesures prises pour redresser la France qui est en situation difficile "depuis cinq ans". Il assure que la dépense publique de l'Etat sera stable en 2013, et reculera en 2014.
François Hollande a évoqué, une nouvelle fois, le pacte de compétitivité, "qui permet de dire enfin que nous avons amorcé le processus pour renforcer notre industrie". Le président a également évoqué la Banque publique d'investissement, ainsi que la réforme sur la sécurisation de l'emploi, adoptée mardi définitivement par le Parlement. "Réforme que l'on jugeait impossible à faire, elle est là", assure François Hollande
Emploi : "La courbe du chômage peut s'inverser d'ici la fin de l'année"
Pour ce faire, il promet d'amplifier toutes les mesures déjà mises en œuvre : les emplois d'avenir, qui pourront être élargis au secteur privé ; les contrats de génération, qui, de leur côté, pourront être mobilisés en cas de création d'entreprise.
Le crédit emploi-compétitivité et l'accord sur la sécurisation de l'emploi devraient aussi contribuer à atteindre cet objectif, selon François Hollande, "pour que l'on évite les plans sociaux".
Comme il l'a déjà affirmé mercredi, François Hollande s'attend à une croissance nulle en 2013. "Est-ce que ce sera 0,1% comme le dit le ministre de l'Economie ou -0,1% ?", nuance-t-il. La question est celle de la correction de trajectoire, selon François Hollande.
Il faut promouvoir un modèle fondé sur la performance économique, selon le président de la République, qui se place dans la lignée de ses prédécesseurs : "Le rôle du chef de l'Etat c'est de fixer ce que sera le pays. Chaque fois que l'Etat a agi ainsi, il y a eu de grandes réussites", a-t-il théorisé.
Numérique, transition énergétique, santé et infrastructures de transport seront les pôles qui recevront les crédits des 10 milliards que François Hollande a demandé à Jean-Marc Ayrault de mobiliser. Parmi les solutions évoquées, la cession de participations publiques dans des entreprises, déjà évoquée par le Premier ministre, a été évoquée par François Hollande.
Sur le retard en termes de compétitivité, François Hollande a comparé la situation française à celle de l'Allemagne :"l'Allemagne a un excédent de 160 milliards, la France a 160 milliards de déficit".
Aide aux entreprises : "Réformer l'assurance-vie"
Pour aider à l'investissement, le président de la République propose de réformer l'épargne des Français. François Hollande entend ainsi réformer l'assurance-vie, mettre en place un plan d'épargne en action pour les PME mais également réformer l'imposition des plus-values mobilières. "Il faut, explique François Hollande, donner confiance aux Français dans leur avenir"
Université : "être mieux reconnus au plan international"
François Hollande est revenu sur la proposition de donner des cours en langue anglaise à l'Université. Mais, assure-t-il, les examens se passeront en Français, "pour que nul ne s'inquiète". Une réaction qui ne manque pas de sel au regard du niveau du président "friendly". Lien PaSiDupes : "Hollande n'est pas non plus "English friendly"
Choc de simplification : "le silence de l'administration vaudra autorisation"
C'est plus d'emploi, mais c'est aussi plus de croissance. Ca ne demande d'efforts qu'à ceux qui sont dans les administrations, assure-t-il, donnant comme exemple la multiplication par trois du nombre de textes. Deux lois qui permettront au gouvernement de légiférer par ordonnances, dans deux domaines : le logement d'une part ; et les relations entre les administrations et les entreprises d'autre part. Objectif de cette dernière : "accélérer les procédures".
"Le silence de l'administration vaudra désormais autorisation et non plus rejet" assure en outre François Hollande : autrement dit, cela signifie que pour les particuliers, une fois le délai laissé à l'administration dépassé, l'absence de réponse vaudra pour une autorisation.
Formation professionnelle : "une réforme avant la fin de l'année"
François Hollande promet une réforme pour augmenter le nombre de personnes ayant accès à la formation professionnelle – une sur cinq, selon lui, actuellement. Cette réforme sera, selon lui, mise en place dès la conférence sociale à venir au mois de juin, afin qu'elle soit votée avant la fin de l'année.
Retraites : "On devra travailler un peu plus longtemps"
Mariage pour tous : "Dès que le Conseil constitutionnel rendra son avis, je promulguerai la loi"
Alors que le Conseil constitutionnel doit rendre son avis, François Hollande est revenu sur le débat autour du mariage pour tous. Un débat long et marqué par quelque 4.000 amendements. Pourtant, le président assure que le débat était légitime, toutes les sensibilités devaient être respectées : "La France n'a jamais conçu le rassemblement sur le mode de l'unanimité", explique-t-il. "La promesse de l'égalité, ce n'est pas une nostalgie, ça reste une ambition", a-t-il ajouté.
Violences au Trocadéro : "Une agression contre l'image de la France"
François Hollande est revenu sur les violences en marge de la célébration du titre de champion de France du PSG, lundi, au Trocadéro. Il a commenté ce qui s'est passé au Trocadéro:" Une agression à l'égard des biens et des personnes, une agression contre notre conception de la vie en commun et une agression contre l'image de la France."
Pour François Hollande , la réponse à ces dérives doit être "politique et non pas polémique".
Ligne politique : "Je suis socialiste"
A un journaliste qui s'interrogeait de savoir s'il est social-démocrate, le président de la République a souligné qu'il a pendant des années dirigé le Parti socialiste, sans jamais le renommer social-démocrate. Mais, explique-t-il, en tant que président de la République, il se dit "socialiste qui veut faire réussir la France". La gauche radicale, sur son aile gauche au PS comme au gouvernement, ne ressortira pas de l'Elysée plus satisfaite qu'à son entrée de la réponse du président de la "gauche sociale".
Enumérant une grande partie des mesures engagées depuis le début de son mandat, il assume l'insatisfaction du pays, notamment du monde de l'économie, et l'inadéquation de ses mesures à la situation de récession qu'il a laissé s'installer : "Je n'ai cessé de décider depuis que je suis là".
Remaniement : "C'est possible mais ce n'est pas maintenant"
Sans que la question ne lui soit posée, François Hollande a évoqué la question du remaniement. "Y aura-t-il un jour un remaniement ? C'est possible mais ce n'est pas aujourd'hui, pas maintenant, pas d'actualité", a expliqué François Hollande. Il a par ailleurs renouvellé sa confiance à Jean-Marc Ayrault, "un Premier ministre loyal et désintéressé".
François Hollande a enfin appelé ses ministres à la discipline. "Il ne doit y avoir qu'une seule ligne au sein du gouvernement", répondant ainsi à la polémique qui a opposé par déclarations interposées Pierre Moscovici à Laurent Fabius.
Droit de vote des étrangers : "Un texte après les élections municipales"
François Hollande a expliqué qu'un texte concernant le droit de vote des étrangers aux élections locales sera soumis au parlement "après les élections municipales". Si le texte ne recueille pas une majorité des 3/5e, alors le "constat sera établi" a expliqué François Hollande.
Le chef de l'État est également revenu sur plusieurs réformes constitutionnelles (réformes du statut pénal du chef de l'État, indépendance de la justice, que les anciens présidents de la République ne soient plus membres du Conseil constitutionnel). François Hollande a regretté que l'opposition ait annoncé qu'elle s'opposerait "à toutes révisions constitutionnelles".
On y croit :
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