Des manifestants, mais moins de grévistes
La bataille des chiffres
Les raisons politiques l'emportent sur les raisons sociales et davantage encore sur la raison.
Les syndicats organisateurs de la grève 'majoritaire' du 23 septembre prétendent que le mouvement grandit, alors que le pouvoir observe «une décélération incontestable de la mobilisation».
Les inactifs ont défilé
Alors que l’estimation de fin de journée donnée par le ministère de l’Intérieur indique 997.000 manifestants au total, la CGT a dénombré 3 millions de manifestants hier contre la réforme des retraites en France et la moyenne d'âge des marcheurs était élevée. Ce chiffre contesté se devait d'être supérieur à celui du 7 septembre, mais ce dernier -2 735 000- était déjà surévalué, puisque les services préfectoraux n'en ont vu que 1,1 million. Les syndicats tentent ainsi de convaincre que la mobilisation ne faiblit pas et qu'elle atteint même le pic de 2006 contre le contrat première embauche (CPE). Leur crédibilté est très faible, ne serait-ce en particulier que parce que les jeunes étaient alors dans la rue et qu'ils ne le sont plus.
Les manifestants ou les grévistes, ce n'est pas pareil !
Les actifs ont travaillé
Cette farce des chiffres masque le fond du problème des syndicats. Les organisateurs cherchent dresser un rideau de fumée sur le nombre des grévistes.
La bataille des chiffres
Les raisons politiques l'emportent sur les raisons sociales et davantage encore sur la raison.
Les syndicats organisateurs de la grève 'majoritaire' du 23 septembre prétendent que le mouvement grandit, alors que le pouvoir observe «une décélération incontestable de la mobilisation».
Les inactifs ont défilé
Alors que l’estimation de fin de journée donnée par le ministère de l’Intérieur indique 997.000 manifestants au total, la CGT a dénombré 3 millions de manifestants hier contre la réforme des retraites en France et la moyenne d'âge des marcheurs était élevée. Ce chiffre contesté se devait d'être supérieur à celui du 7 septembre, mais ce dernier -2 735 000- était déjà surévalué, puisque les services préfectoraux n'en ont vu que 1,1 million. Les syndicats tentent ainsi de convaincre que la mobilisation ne faiblit pas et qu'elle atteint même le pic de 2006 contre le contrat première embauche (CPE). Leur crédibilté est très faible, ne serait-ce en particulier que parce que les jeunes étaient alors dans la rue et qu'ils ne le sont plus.
Les manifestants ou les grévistes, ce n'est pas pareil !
Les actifs ont travaillé
Cette farce des chiffres masque le fond du problème des syndicats. Les organisateurs cherchent dresser un rideau de fumée sur le nombre des grévistes.
Pour le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, « le pari est perdu pour le gouvernement ».
Côté PS, Martine Aubry a de nouveau demandé le retrait du projet de réforme, et assure que « beaucoup de jeunes et de femmes avaient rejoint le cortège », ce qui reste justement à démontrer et qui constitue l'une des faiblesses de ce mouvement.
Côté PS, Martine Aubry a de nouveau demandé le retrait du projet de réforme, et assure que « beaucoup de jeunes et de femmes avaient rejoint le cortège », ce qui reste justement à démontrer et qui constitue l'une des faiblesses de ce mouvement.
Le gouvernement insiste en revanche sur la grève dans les entreprises. Elle a en effet été moins suivie que lors de la dernière journée d'action, le 7 septembre. Illustration dans un communiqué de l'Elysée paru à la mi-journée : « Soit les Français considèrent que tout cela est déjà derrière eux, soit ils adhérent davantage » au projet de réforme.
« La raison est en train de l'emporter, nous a aussi confié Dominique Paillé, porte-parole de l'UMP. Les Français ont compris l'intérêt de la réforme pour eux et pour l'équilibre du système des retraites. »
Hier soir sur France 2, Eric Woerth constatait, lui aussi, qu'il y avait « une décélération incontestable de la mobilisation, dans la rue et dans la grève ».
La majorité silencieuse est raisonnable
Libération et L'Humanité, même combat
Dans L'Huma, on peut lire que 68% des sondés soutiennent le mouvement. On y rappelle un sondage de la CGT, affirmant que 70% des sondés s'opposent à la politique du gouvernement...
Libération se situe dans les mêmes eaux. 63% des sondés se situent du côté des grévistes (ce qui n'a guère de sens), 59% sont opposés au report de l'âge légal, 45% se disent révoltés (contre 21% de résignés).
"Une grande majorité de Français juge la réforme inéluctable", dit-on à l'Elysée selon Le Figaro. Commentaire de LePost: « Reste à savoir de quelle majorité il s'agit, car les chiffres, on leur fait dire ce que l'on veut, manifestement... » 'Manifestement' est bien le mot, mais suspicion unilatérale en est un autre. D'ailleurs, dans ce cas, le misérable site Internet n'a pas les chiffres pourtant à la disposition de tous!
L'engagement solennel du PS, par la voix de Sa Cynique Majesté Royal, à rétablir la retraite à 60 ans en 2012, ne convainc pas les Français, révèle l'enquête OpinionWay réalisée pour Le Figaro. Manifestement, les Français n'ont pas oublié les promesses non tenues par le PS de revenir sur les précédentes réformes des retraites. Seulement 36% des personnes interrogées semblent croire en effet à la promesse des ténors socialistes de revenir sur les 62 ans, nouvel âge légal de départ à la retraite après le vote de la réforme du gouvernement. Ils sont 63% à estimer que jamais le PS n'abrogera la loi Woerth-Fillon. A comparer avec les sondés de Libération: « 63% se situent du côté des grévistes » !
L'opposition est à la rue
=> Sondage Le Figaro, à la veille de la grève du 23 septembre
Les socialistes pourront trouver matière à se rassurer en constatant que 69% de leurs sympathisants croient dur comme fer au retour aux 60 ans. Mais l'adhésion à cette promesse est déjà moins forte chez les Verts (53%) et carrément absente chez les amis de François Bayrou. Seuls 12% des électeurs du MoDem croient ce retour possible. Inversement, 83% des sympathisants UMP jugent impossible l'engagement du PS. La proportion est à peu près la même (81%) chez les partisans du Front national.
Quant à la perception de la réforme par les Français, elle évolue assez peu par rapport à d'autres enquêtes. Si 70% des personnes interrogées par OpinionWay la jugent «nécessaire», 32% seulement estiment que le projet du gouvernement est «juste». 52% des Français trouvant le gouvernement «courageux» de s'attaquer à l'un des tabous sociaux en France. Le gouvernement peut compter sur un soutien complet des sympathisants UMP. 96% d'entre eux approuvent la réforme et 80% répondent qu'elle est «juste».
La question n'est jamais posée de la crédibilité du maintien du niveau des retraites avec un retour de la gauche aux affaires...
À la veille de la seconde journée de mobilisation syndicale, cette enquête n'était pas faite pour rassurer les partenaires sociaux. Après avoir rassemblé entre 1,1 et 2,5 millions de personnes dans les manifestations du 7 septembre, les leaders syndicaux n'ambitionnaient qu'une mobilisation du même ordre pour la journée du 23.
L'après 23 septembre 2010
Le mensonge est naturel aux uns
Au lendemain, les syndicats martèlent des chiffres merveilleux, ceux qu'ils auraient voulus.
Le mot d'ordre a d'ailleurs été si bien entendu à Marseille que La Provence écrit: « la police a ainsi comptabilisé quelque 22 000 manifestants quand les syndicats en dénombraient 220 000».
Que dit aussi La Provence ? « [jeudi 23 septembre 2010 à 10H32] Pour cette nouvelle journée d'action nationale contre la réforme des retraites, aujourd'hui dès 10h, la mobilisation est plus forte que le mardi 7 septembre en région. »
Or, le rassemblement était prévu à 10h30 au Vieux-Port, mais le mot d'ordre était clair et c'est ainsi que la FSU prévoyait: « Le cortège sera dédoublé le jeudi 23 septembre pour répondre à l’affluence historique attendue. »
Qui s'étonnera donc qu'à Marseille les syndicats mulitplient les chiffres par ...10 !
Le langage de vérité des autres
Le 8 septembre, le Premier ministre avait répliqué sèchement au PS: «Depuis 1993, la gauche n'a jamais tenu un seul des engagements qu'elle a pris en matière de retraite.» Et le chef du gouvernement a tenté de rafraîchir la mémoire de l'opposition en refaisant l'histoire des réformes des retraites successives depuis vingt ans: «Vous aviez promis d'abroger la réforme Balladur, vous ne l'avez pas fait. En 2003, vous aviez promis d'abroger la réforme que nous allons porter; vous l'avez aujourd'hui intégrée dans les propositions que vous faites. Et en 2007, vous avez combattu la réforme des régimes spéciaux; je n'ai trouvé aucune phrase dans votre projet qui vise à revenir sur cette réforme. Tout se passe comme si une bonne réforme pour vous, c'était la précédente.»
Et maintenant ?
La rue peut-elle défaire ce que l'Assemblée nationale a voté?
Plusieurs syndicats pensent désormais à une manifestation un week-end, peut-être le samedi 2 octobre, afin de permettre aux salariés d'exprimer leur mécontentement sans perdre une nouvelle journée de salaire. La baisse du nombre des grévistes le 23 septembre engage en effet les organisations syndicales à faire descendre dans la rue les « 68% des sondés [qui] soutiennent le mouvement », selon L'Humanité.
Du côté des radicaux de FO et de SUD, on pousse à une grève reconductible, pour ne pas effrayer avec le terme de « grève générale ».
Jean-Claude Mailly, secrétaire général du syndical voudrait lui une journée de grève unitaire de 24 heures pour « contraindre le gouvernement à évoluer », c'est-à-dire le travail parlementaire, élus de la nation. Il veut durcir le mouvement pour forcer l'exécutif à faire marche arrière et donc rayer d'un coup de plume le travail parlementaire et bafouer la volonté des députés démocratiquement élus.
Après une journée d’action «réussie» selon les syndicats et face à un gouvernement qui n’a pas l’intention de céder, l’intersyndicale va se réunir à 13h, ce vendredi, au siège de la CGT, afin de déterminer les suites à donner au mouvement.
La rue mène les syndicats à l'impasse
«La logique du conflit impose la surenchère des chiffres. Ce n’est pas une affaire d’huissier, c’est une affaire de politique», écrit Paul-Henri du Limbert dans Le Figaro. Cependant, pour cet éditorialiste, «l’essentiel n’est pas là. L’essentiel, c’est qu’on ne sent pas dans le pays la grande vague susceptible de faire reculer Nicolas Sarkozy».
Le gouvernement, qui mise sur des divergences de stratégie entre les syndicats, a annoncé qu'il est prêt à bouger, au Sénat, mais seulement à la marge, et en aucun cas sur les bornes des âges de départ à la retraite.
« La raison est en train de l'emporter, nous a aussi confié Dominique Paillé, porte-parole de l'UMP. Les Français ont compris l'intérêt de la réforme pour eux et pour l'équilibre du système des retraites. »
Hier soir sur France 2, Eric Woerth constatait, lui aussi, qu'il y avait « une décélération incontestable de la mobilisation, dans la rue et dans la grève ».
La majorité silencieuse est raisonnable
Libération et L'Humanité, même combat
Dans L'Huma, on peut lire que 68% des sondés soutiennent le mouvement. On y rappelle un sondage de la CGT, affirmant que 70% des sondés s'opposent à la politique du gouvernement...
Libération se situe dans les mêmes eaux. 63% des sondés se situent du côté des grévistes (ce qui n'a guère de sens), 59% sont opposés au report de l'âge légal, 45% se disent révoltés (contre 21% de résignés).
"Une grande majorité de Français juge la réforme inéluctable", dit-on à l'Elysée selon Le Figaro. Commentaire de LePost: « Reste à savoir de quelle majorité il s'agit, car les chiffres, on leur fait dire ce que l'on veut, manifestement... » 'Manifestement' est bien le mot, mais suspicion unilatérale en est un autre. D'ailleurs, dans ce cas, le misérable site Internet n'a pas les chiffres pourtant à la disposition de tous!
L'engagement solennel du PS, par la voix de Sa Cynique Majesté Royal, à rétablir la retraite à 60 ans en 2012, ne convainc pas les Français, révèle l'enquête OpinionWay réalisée pour Le Figaro. Manifestement, les Français n'ont pas oublié les promesses non tenues par le PS de revenir sur les précédentes réformes des retraites. Seulement 36% des personnes interrogées semblent croire en effet à la promesse des ténors socialistes de revenir sur les 62 ans, nouvel âge légal de départ à la retraite après le vote de la réforme du gouvernement. Ils sont 63% à estimer que jamais le PS n'abrogera la loi Woerth-Fillon. A comparer avec les sondés de Libération: « 63% se situent du côté des grévistes » !
L'opposition est à la rue
=> Sondage Le Figaro, à la veille de la grève du 23 septembre
Les socialistes pourront trouver matière à se rassurer en constatant que 69% de leurs sympathisants croient dur comme fer au retour aux 60 ans. Mais l'adhésion à cette promesse est déjà moins forte chez les Verts (53%) et carrément absente chez les amis de François Bayrou. Seuls 12% des électeurs du MoDem croient ce retour possible. Inversement, 83% des sympathisants UMP jugent impossible l'engagement du PS. La proportion est à peu près la même (81%) chez les partisans du Front national.
Quant à la perception de la réforme par les Français, elle évolue assez peu par rapport à d'autres enquêtes. Si 70% des personnes interrogées par OpinionWay la jugent «nécessaire», 32% seulement estiment que le projet du gouvernement est «juste». 52% des Français trouvant le gouvernement «courageux» de s'attaquer à l'un des tabous sociaux en France. Le gouvernement peut compter sur un soutien complet des sympathisants UMP. 96% d'entre eux approuvent la réforme et 80% répondent qu'elle est «juste».
La question n'est jamais posée de la crédibilité du maintien du niveau des retraites avec un retour de la gauche aux affaires...
À la veille de la seconde journée de mobilisation syndicale, cette enquête n'était pas faite pour rassurer les partenaires sociaux. Après avoir rassemblé entre 1,1 et 2,5 millions de personnes dans les manifestations du 7 septembre, les leaders syndicaux n'ambitionnaient qu'une mobilisation du même ordre pour la journée du 23.
L'après 23 septembre 2010
Le mensonge est naturel aux uns
Au lendemain, les syndicats martèlent des chiffres merveilleux, ceux qu'ils auraient voulus.
Le mot d'ordre a d'ailleurs été si bien entendu à Marseille que La Provence écrit: « la police a ainsi comptabilisé quelque 22 000 manifestants quand les syndicats en dénombraient 220 000».
Que dit aussi La Provence ? « [jeudi 23 septembre 2010 à 10H32] Pour cette nouvelle journée d'action nationale contre la réforme des retraites, aujourd'hui dès 10h, la mobilisation est plus forte que le mardi 7 septembre en région. »
Or, le rassemblement était prévu à 10h30 au Vieux-Port, mais le mot d'ordre était clair et c'est ainsi que la FSU prévoyait: « Le cortège sera dédoublé le jeudi 23 septembre pour répondre à l’affluence historique attendue. »
Qui s'étonnera donc qu'à Marseille les syndicats mulitplient les chiffres par ...10 !
Le langage de vérité des autres
Le 8 septembre, le Premier ministre avait répliqué sèchement au PS: «Depuis 1993, la gauche n'a jamais tenu un seul des engagements qu'elle a pris en matière de retraite.» Et le chef du gouvernement a tenté de rafraîchir la mémoire de l'opposition en refaisant l'histoire des réformes des retraites successives depuis vingt ans: «Vous aviez promis d'abroger la réforme Balladur, vous ne l'avez pas fait. En 2003, vous aviez promis d'abroger la réforme que nous allons porter; vous l'avez aujourd'hui intégrée dans les propositions que vous faites. Et en 2007, vous avez combattu la réforme des régimes spéciaux; je n'ai trouvé aucune phrase dans votre projet qui vise à revenir sur cette réforme. Tout se passe comme si une bonne réforme pour vous, c'était la précédente.»
Et maintenant ?
La rue peut-elle défaire ce que l'Assemblée nationale a voté?
Plusieurs syndicats pensent désormais à une manifestation un week-end, peut-être le samedi 2 octobre, afin de permettre aux salariés d'exprimer leur mécontentement sans perdre une nouvelle journée de salaire. La baisse du nombre des grévistes le 23 septembre engage en effet les organisations syndicales à faire descendre dans la rue les « 68% des sondés [qui] soutiennent le mouvement », selon L'Humanité.
Du côté des radicaux de FO et de SUD, on pousse à une grève reconductible, pour ne pas effrayer avec le terme de « grève générale ».
Jean-Claude Mailly, secrétaire général du syndical voudrait lui une journée de grève unitaire de 24 heures pour « contraindre le gouvernement à évoluer », c'est-à-dire le travail parlementaire, élus de la nation. Il veut durcir le mouvement pour forcer l'exécutif à faire marche arrière et donc rayer d'un coup de plume le travail parlementaire et bafouer la volonté des députés démocratiquement élus.
Après une journée d’action «réussie» selon les syndicats et face à un gouvernement qui n’a pas l’intention de céder, l’intersyndicale va se réunir à 13h, ce vendredi, au siège de la CGT, afin de déterminer les suites à donner au mouvement.
La rue mène les syndicats à l'impasse
«La logique du conflit impose la surenchère des chiffres. Ce n’est pas une affaire d’huissier, c’est une affaire de politique», écrit Paul-Henri du Limbert dans Le Figaro. Cependant, pour cet éditorialiste, «l’essentiel n’est pas là. L’essentiel, c’est qu’on ne sent pas dans le pays la grande vague susceptible de faire reculer Nicolas Sarkozy».
Le gouvernement, qui mise sur des divergences de stratégie entre les syndicats, a annoncé qu'il est prêt à bouger, au Sénat, mais seulement à la marge, et en aucun cas sur les bornes des âges de départ à la retraite.
pauvre tache
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