Prête nom politique, la ministre n'est pas aux commandes
Boris Vallaud dirige les opérations
Le SNES reproche à la ministre son manque de connaissances de ses dossiers.
La porte-parole politique (à gauche) et l'éminence grise (à droite) |
"On aimerait voir moins les membres de son cabinet sur Twitter…", insistent-les cadres du syndicat dominant et très marqué à gauche. "De la com', toujours et encore de la com' ", fulminent-ils. Et de pointer aussi l'attitude, "parfois désinvolte", de Najat Vallaud-Belkacem, arrivée en retard au Conseil supérieur de l'éducation, le jour du vote sur... la réforme du collège, par exemple.
Avec une certaine ironie, le syndicat souligne la "forte implication" du mari de la ministre, Boris Vallaud, dans le pilotage de la réforme depuis l'Élysée, au risque d'un "mélange des genres". Cet ancien directeur du cabinet d'Arnaud Montebourg a été nommé secrétaire général-adjoint de l'Élysée cet automne et, lorsqu'elle assure que son locataire a pris NVB sous son aile, la presse évoque en fait sa mise sous tutelle par son conjoint à la demande de Hollande.
A l'instar d'autres au gouvernement, tel Bernard Cazeneuve, âme damnée de Valls à l'Intérieur, la ministre n'est que la porte-parole de l'Elysée, via son petit marquis de mari.
Le petit marquis |
En accédant au palais présidentiel, Boris Vallaud, pur énarque promotion Senghor - à laquelle appartiennent aussi Emmanuel Macron, ministre de l’Economie, et Gaspard Gantzer, conseiller en communication de François Hollande - , sort de l’ombre pour entrer dans la lumière de la République.
"Ils [Najat et Boris] sont un symbole moderne, une image qui vient rompre avec une tradition selon laquelle une femme politique servirait d’abord la carrière de son mari", raconte Mariette Sineau, politologue à Sciences Po, qui valorise la parité et les femmes en politique, mais fait un contre-sens sur celui des deux qui a l'ascendant sur l'autre. Qu'on ne s'y trompe pas, les Vallaud sont une copie du couple politique le plus bi-actif du moment: Ségolène Royal et François Hollande, ceux qui, selon Valérie Trierweiler, ont une "soif du pouvoir" du type obsession.
Les membres du think-tank Terra Nova sont également impliqués
Au ministère de l'Éducation, Najat Vallaud-Belkacem n'a pas le pouvoir.
C'est Florence Robine, la directrice générale de l'enseignement scolaire, n°2 du ministère depuis mai 2014, "une personne autoritaire" qui pilote la réforme. Agrégée de sciences physiques et inspectrice générale de l’Education nationale, depuis août 2004, elle était auparavant rectrice, d'abord en Guyane (2009), puis à Rouen (2012), avant de prendre, en 2013, la tête de l'académie de... Créteil (2013). Elle est secondée par le directeur de cabinet, Bertrand Gaume, un normalien "très politique", ancien militant de l'UNEF, et par Bernard Lejeune, l'un des inspirateurs de l'ancien projet de baisse des rémunérations des professeurs de classes prépas.
"Halte à l'élitisme conservateur"
Les signataires du texte dénonçant l'élitisme sont Maya Akkari (responsable du pôle Education du think tank Terra Nova), Christian Baudelot (sociologue), Laurent Bigorgne (directeur du think tank Institut Montaigne), Anne-Marie Chartier (historienne), Roger Establet (sociologue), François Dubet (sociologue), Dominique Julia (historien), Marc-Olivier Padis (directeur de la rédaction de la revue « Esprit »), Antoine Prost (historien), Thierry Pech (directeur général de Terra Nova) et... Benjamin Stora (historien).
Ils sont les auteurs du projet qui indigne l'opinion, fait se dresser certains au PS et provoque la grève du 19 mai prochain à l'appel de l''intersyndicale FSU, FO, SNALC, CGT et Sud. Sans le SGEN de la CFDT...
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