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lundi 4 mai 2015

Hollande fait le beau au Qatar, troisième client du Rafale

A Corbeil-Essonnes, la vente du Rafale fait sortir S. Dassault des radars des communistes 

Les guerres socialistes ont fait la promotion de l'avion de combat 
dénigré

Hollande, socialiste et...
...marchand d'armes
Le Qatar vient d'annoncer l'achat effectif de 24 chasseurs bombardiers Rafale de Dassault. A propos du Rafale, LE spécialiste des questions militaires et de renseignement du magazine Le Point parle encore de malédiction commerciale, bien que la liste des commandes s'élève désormais à 84 appareils et leur armement enregistrées par le GIE Rafale (Dassault pour la cellule, Thales pour l'électronique, Safran pour les moteurs) et le missilier MBDA. Mais la gauche se plaît toujours à évoquer les déboires d'un avion en avance de trente ans sur son temps et jugé trop cher, jusqu'à ce que les Etats du Proche Orient, investissent leurs pétrodollars dans une technologie moderne adaptée à leurs conflits religieux entre Sunnites et Chiites.
Le contrat avec le Qatar  (sunnite) s'ajoute en effet à celui de l'Égypte sunnite (24 exemplaires), effectivement signé, et dont les premiers acomptes ont été versés, et celui de l'Inde (36 exemplaires), dont le contrat reste à conclure concrètement, mais qui est en bonne voie. Les chiffres annoncés par le ministère de la Défense pour le contrat qatari, soit 6,3 milliards d'euros, donnent une idée de l'intérêt économique de ce succès.

 L'intérêt de ce contrat dépasse une "simple" vente d'avions de guerre

Sachant que chaque Rafale "sec" est facturé environ 100 millions d'euros au client, ce chiffre variant selon les options choisies, les armements retenus et la nature du service après-vente, chaque appareil vendu au Qatar est en fait comptabilisé pour 262,5 millions d'euros. 

Ce ratio de un à trois est habituel, puisqu'il intègre généralement les pièces détachées sur la première partie de la vie de l'avion, le ministère de la Défense donnant d'ailleurs une information complémentaire : c'est l'armée de l'Air française qui formera les pilotes qataris, en précisant qu'ils seront 36. C'est d'ailleurs l'un des problèmes que cette succession de ventes pose au gouvernement: l'armée de l'Air ne dispose pas des capacités humaines ou des infrastructures techniques pour faire face à de telles exigences commerciales.

Le gouvernement récolte les fruits 
Une telle avalanche de commandes d'armes françaises - à ce jour, 15 milliards d'euros sont attendus à l'export pour 2015, soit pratiquement une demi-annuité budgétaire pour la Défense - est une excellente nouvelle pour les industriels, mais aussi une manne pour un gouvernement incapable de maîtriser ses dépenses et ses déficits publics. Ces ventes d'armes de guerre -inespérées il y a un an- vont doper le secteur industriel, les exportations et les rentrées d'argent pour tous. Elles dégageront aussi des moyens pour les études et les recherches et feront tourner les chaînes. Le problème de Dassault sera notamment de trouver les moyens d'accélérer la cadence.

Bercy va trouver son compte dans ces ventes en rafales. Il ne regrette pas en effet d'être devenu actionnaire de Dassault Aviation, le 2 juillet 2013. L'Etat en était déjà indirectement actionnaire, puisqu'il détient 12 % d'EADS, la maison-mère d'Airbus. Il avait déjà obtenu un droit de préemption sur la participation d'EADS dans Dassault Aviation lors de la réorganisation de la gouvernance du groupe européen entrée en vigueur début avril. Les contrats d'études et de développement passés par les armées pour financer le Rafale depuis trente ans sont en outre assortis d'une clause de remboursements partiels en cas de ventes à l'exportation, qui va pouvoir être honorée. Si elle ne passe pas toutefois à la trappe, comme c'est généralement le cas...
L'État trouvera également un profit direct en n'ayant pas à acheter à Dassault les 11 Rafale qu'il produit chaque année, cadence minimale de sa chaîne de production, nécessaire au maintien de l'emploi. La loi de programmation militaire 2014-2019 prévoit l'achat de 26 avions par l'armée de l'Air française, mais l'État avait garanti à Dassault l'achat de 40 avions supplémentaires, au cas où ses difficultés à l'export dureraient. Cette option ne pèse donc plus et c'est une dépense en moins pour le ministère de la Défense. 
Autre profit indirect pour l'État: ses dividendes d'actionnaire des trois principaux industriels concernés. Au fil des années, les actionnariats des industries de défense ont évolué. L'État français est actionnaire d'Airbus Group à hauteur de 11,6 %, l'avionneur européen détenant lui-même 23,6 % de Dassault. Il est également propriétaire de 18 % de Safran (contre 30% en 2007). Les ventes de Rafale contribueront sans aucun doute positivement aux résultats de ces groupes et l'État en bénéficiera à due proportion. 

La presse gouvernementale pavoise

Après plusieurs espoirs déçus (Maroc en 2007, le Brésil du président Lula en 2010, les Emirats arabes unis en 2012) et un marasme général à l'export, le Rafale a fait la démonstration de ses qualités au cours de la guerre d'Afghanistan (2001-2014), lors de l'opération Serval au Mali, l'opération Chammal contre l'état islamique en Irak et l'intervention militaire de 2011 en Libye

Qualifiée de discrète, la méthode Hollande-Le Drian aura en fait été celle du perdreau qui tombe tout cuit dans le bec. François Hollande est à Doha le 4 mai, à l'invitation du Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, pour assister à la signature du contrat.  

Le Rafale doit son succès à ses mérites propres d'avion de combat
Ce fleuron de l'industrie aéronautique française a bénéficié d'un faisceau de conditions favorables, mais c'est avant tout un appareil et des armements  au meilleur standard mondial. Ceux qui hier décriaient son prix le justifient aujourd'hui par ses capacités multiples (défense aérienne, attaque au sol, renseignement, etc.). Deuxième atout : un soutien politique acharné aux efforts commerciaux des industriels. Troisième avantage : les trois pays clients n'ont pas attendu Hollande pour être des utilisateurs de matériels Dassault. Depuis des décennies, le Qatar lui  achete des Mirage F1, des Alpha Jet et des Mirage 2000. Quatrième avantage en faveur des armes françaises : elles ne sont pas... américaines. 

Hollande n'a pas d'états d'âme à faire affaire avec des pays sulfureux

Les trois pays acheteurs sont en froid avec les USA. 
En achetant français, ces pays rappellent à l'oncle Sam qu'ils savent aussi aller voir ailleurs. De plus, les conditions sécuritaires de la planète évoluent. Les États-clients savent que les conflagrations déjà nombreuses - notamment religieuses, opposant Sunnites et Chiites - vont se multiplier et s'y préparent à la guerre. Hollande a visiblement choisi le camp sunnite et prépare les déconvenues de demain avec l'Iran - majoritairement chiite - au moment où la levée des sanctions internationales décrétée par Obama il y a un mois va permettre la reprise des échanges économiques dans lesquels la France pouvait espérer tirer son épingle du jeu.

Disant cela, il faut ajouter pour être honnête, à la différence de la presse gouvernementale, qu'alors que le Qatar que Hollande est allé remercier ce lundi affirme combattre le djihadisme et a rejoint la coalition contre l'Etat islamique, différents rapports sur le terrorisme du département d'Etat américain montrent que des Qataris financent, avec l'aval de l'émirat, le mouvement djihadiste en Irak et en Syrie. 



Le gouvernement Valls a en outre fait une mauvaise opération
Deux mois avant la dernière signature de contrat pour des avions de combat, le lundi 2 mars 2015,  le premier ministre a lancé -dans l'urgence- le processus de cession d'une partie de sa participation dans le groupe industriel et technologique Safran. Hollande a par la même démontré son manque de confiance dans l'avenir lorsqu'il a cédé 3,96% du capital du groupe industriel et technologique, soit quelque 16,5 millions d'actions: une stratégie à la petite semaine dont il se mord aujourd'hui les doigts. Le mois précédent, la France avait pourtant signé au Caire la vente de 24 exemplaires, le premier contrat d'exportation de son avion de combat Rafale. Alors que l'Hexagone continue de perdre des parts de marché en Europe, le gouvernement veut enfin simplifier la vie des exportateurs et cible les classes moyennes des émergents. En attendant, l'embellie vient d'où les socialistes ne l'attendait pas: une multinationale familiale, le groupe industriel Marcel Dassault, ou GIM Dassault, un holding de sociétés basées en France et qui paie ses impôts en France...

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