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mardi 26 mai 2015

Le parti-pris d'un film sur les "skinheads": pourquoi pas sur les "black blocs" ?

"Un Français", titre stigmatisant l'ensemble 

Un succès de scandale assure déjà sa pub

D'après un billet d'humeur posté sur son blog, le réalisateur français Patrick Asté - Diastème pour nom de scène - s'interroge et s'inquiète sur un début de boycottage de son nouveau film "Un Français" dont la sortie est prévue pour le 10 juin. 
Les producteurs accusent les critiques de subodorer la provocation irresponsable d'un film bobo insultant la nation et les français financé par les contribuables. Or, les éléments disponibles avant sa sortie publique suffisent à alarmer les professionnels eu-mêmes. Le film polémique fait en effet peur aux exploitants de cinéma. C'est un "bad buzz" que redoutent tous les producteurs de cinéma. L'objectif est-il de provoquer des remous exploitables à la rentrée et pendant la campagne des régionales?
Allociné, à lui seul, donne le ton général de cette bleuette : "Avec ses copains (…), Marco cogne les Arabes et colle les affiches de l’extrême droite. Jusqu’au moment où il sent que, malgré lui, toute cette haine l’abandonne. Mais comment se débarrasser de la violence, de la colère, de la bêtise qu’on a en soi ? C’est le parcours d’un salaud qui va tenter de devenir quelqu’un de bien". Nul doute que les éloges de la critique bien pensante seront au rendez vous. Bientôt récompensé d'Ours d'or au prochain festival de Berlin?
Depuis ce matin, Radio France prend sa défense et pour la bonne cause: "c'est un film France Info", clame la chaîne publique d'info en continu. Ce long métrage est en fait coproduit par France 3 et par Mars Films, préacheté par Canal + et Orange Cinéma Séries, proches du pouvoir socialiste, soutenu par le Centre national du cinéma (CNC), les SOFICA (Société pour le financement de l'industrie cinématographique et audiovisuelle) Cinémage et Soficinéma… Or, les Sofica financent des œuvres cinématographiques ou audiovisuelles agréées par le ministère français de la Culture, occupé par Fleur Pellerin qui les accumule......

Un coup tordu

Sur le papier, ce film s'annonce comme un "American History X" (1998) à la française, car l'histoire suit l'évolution sociale et psychologique d'un skinhead d'extrême-droite sur trois décennies. Problème : "les 50 avant-premières du film qui devaient avoir lieu dans 50 villes de France le mardi 2 juin sont annulées", selon l'une des productrices - anonyme- du film citée sur le blog du réalisateur.

Ce film de rédemption à petit budget subirait aussi les annulations des salles qui comptaient le diffuser en juin. 
D'où les sueurs froides du réalisateur qui confie sur son blog son désarroi : "Cela veut dire que si les choses restent en l’état, le film est quasiment mort-né, il ne fera pas d’entrées dans les salles, alors qu’on n’arrête pas de me dire, depuis que les premières projections ont eu lieu, que c’est un film "important", un film "nécessaire", un film "que les gens doivent aller voir", "surtout ici et maintenant", un film avec "un sujet que personne n’a jamais traité", un film avec une "actualité" et un "engagement".
C’est "un sujet grave et d’autant plus brûlant que les questionnements identitaires et les problématiques liées aux violences 'communautaires' sont depuis plusieurs mois au centre de l’actualité qui électrise le pays," oppose un critique d’Ecran large.

Un Français ordinaire ?
Le réalisateur a expliqué ses motivations dans un récent entretien. On y apprend que la mort du militant antifa (antifasciste) Clément Méric - lui-même militant d'extrême gauche -fut l’une de ses sources d’inspiration. Il est également question de la noyade dans la Seine du marocain Brahim Bouarram en 1995, en marge du défilé du 1er mai organisé par le Front National. Par ailleurs, Patrick Asté affirme rappeler, je cite : "Ce que la presse semble occulter : le Front National est un parti qui a du sang sur les mains. (…) Ce parti a été créé par des nazis français; on ne peut pas le traiter comme les autres partis. (…).".

Les exploitants auraient peur des réactions du public dans un contexte national tendu. En prenant le risque d'attiser les colères des skinheads et des antifa de Paris, le ministère de la Culture joue quant à lui, avec le feu, les violences urbaines et la paix sociale: de quoi agiter les extrêmes à point nommé, celui des élections.
Plus de 4 mois après les attentats de Charlie Hebdo, le metteur en scène pose aussi la question : "Mais dans quel pays est-ce qu’on vit ? Sans déconner?".


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