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samedi 23 mai 2015

La loi contre le gaspillage alimentaire est-elle une fausse bonne idée?

La lutte contre le gaspillage alimentaire créera un besoin de nouveaux dons

Chaque année, 1,3 milliard de tonnes de nourriture gaspillées:
effet pervers du principe de sécurité

Les Français gaspillent 30 kg par habitant et par an, 
si on en croit 'France nature environnement' (FNE), Présidée par un écologiste de 67 ans, ancien conseiller municipal Europe Ecologie Les Verts de Quimper), cette fédération française force le trait. Nous gaspillons en fait moins de 20 kg (dont 7 non déballés), d'après l'ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC)

En 2012, le gaspillage vient également de la restauration commerciale (environ 230 g par personne et par repas, étant entendu que, s'agissant des clients, ils finissent leur assiette
et collective (environ 167 g par personne et par repas, notamment à l’hôpital (mais aussi en médicaments); dans les cantines scolaires, près de 30 % du contenu des assiettes partent à la poubelle, un effet induit des menus à la carte, notamment de substitution). Par ailleurs, 10.000 à 13.000 tonnes de poissons seraient invendus en France, parce que la réglementation sanitaire est particulièrement rigoureuse.
Seulement 10 % est reversé à l'aide alimentaire, le reste étant pour partie transformé en farine animale, pour partie détruit par ajout de matière non comestible. Au total, le gaspillage sur l'ensemble de la chaîne alimentaire est estimé à 150 kilos par personne et par an en France, pour 190 kilos en moyenne en Europe.

Trois amendements qui interdisent à la grande distribution de jeter ses invendus ont été adopté

Les députés les ont votés à l’unanimité, jeudi 21 mai, dans le cadre de l’examen de loi sur la transition énergétiqueElle fait suite au vote du Parlement européen, le 19 janvier 2012, et à l'engagement de la France à diviser par deux le gaspillage d'ici 2025. Les moyennes et grandes surfaces, au-delà de 400 m², devront désormais passer des conventions avec les associations afin de faciliter les dons alimentaires.

Une obligation légale qui ne fait que consolider un système déjà existant, rappelle Jacques Bailet, président de la Fédération française des banques alimentaires : "Cet amendement renforce la solidarité qui était déjà présente entre distributeurs et associations. Nous travaillons avec près de 2.000 grandes surfaces, c’est notre principal contributeur." Ainsi, sur les 100.000 tonnes de denrées alimentaires que distribuent chaque année les Banques alimentaires, 35 % viennent des grandes surfaces. "Et il y a eu une progression de 10 % entre 2013 et 2014", précise Jacques Bailet.

Une obligation défavorable aux petites surfaces

Mais si l’unanimité a été trouvée dans l’Hémicycle et les associations alimentaires, la grande distribution ne s’associe pas à ce consensus politique. Pour Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), ces amendements "viennent ajouter de nouvelles contraintes et de la paperasse supplémentaire". "Nous comptons 4.500 magasins qui ont déjà des partenariats avec les associations alimentaires, précise J. Creyssel. Ces amendements viennent compliquer un système qui marche."

"Le système de conventions entre les associations et la grande distribution existe déjà", reconnaît la Croix-Rouge. Mais pour Patrice Dalem, directeur de l’Urgence et du secourisme dans cette association humanitaire, le vote des députés permet "une prise de conscience de la part de ceux qui n’étaient pas dans cette démarche. C’est une dynamique vertueuse qui est mise en place." En clair, le pouvoir se fait mousser sur un problème soulevé au niveau européen et sur lequel le précédent gouvernement a déjà pris des engagements

Mais le délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution se soucie particulièrement des plus petites surfaces : "On sait bien que dans les grandes surfaces ça se passe bien, mais pour les plus petites, celles qui font entre 400 et 1.000 m², ça sera plus compliqué de respecter ces obligations. Elles se situent souvent en centre-ville, elles ont peu de produits qui peuvent être donnés et elles n’ont pas forcément d’entrepôt de stockage."

Les associations réclament aussi des moyens

Le vote des députés embarrasse aussi l’association 'Le Chaînon manquant'
Elle fait le lien entre la grande distribution et les associations alimentaires et commence par applaudir à ces trois amendements. Pour son délégué général, Julien Meimon, "ce vote contribue à mettre l’accent sur la lutte contre le gaspillage alimentaire. Ça va permettre d’amplifier et de dynamiser un système qui existe déjà".

Les entreprises ne sont pas seules à subir les contraintes socialistes. Ces nouvelles obligations vont en effet exiger une logistique accrue aux associations alimentaires. 
Elles vont devoir s’adapter à l’explosion des dons. C’est le cas des Banques alimentaires, prévient Jacques Bailet  : "Il va falloir assurer des moyens humains et matériels pour gérer ces nouveaux dons. Il faut que les associations bénéficient de moyens complémentaires de la part des collectivités locales, des mécènes et des enseignes de la grande distribution."

Les associations balancent notamment sur la déduction fiscale de 60 % dont bénéficient les grandes surfaces après chaque don. Pour J. Bailet (Fédération française des banques alimentaires), "il paraît normal qu’une partie de cette déduction fiscale soit recyclée vers les associations, pour nous permettre de nous équiper en biens logistiques". Si le président des Banques alimentaires accorde un bon point à Carrefour, "qui nous a déjà livré près de 200 camions frigorifiques", il tacle certains autres groupes qui ne voudront pas apporter une aide financière aux associations : "Nous mettrons les autres enseignes en face de leurs responsabilités," menace-t-il.

Les acteurs de la lutte contre le gaspillage alimentaire se repassent la patate chaude.
Ainsi, pour le délégué général de la FCD (distribution): "On aide déjà beaucoup les associations. Des fondations ont été créées par les grands groupes pour financer des camionnettes, des entrepôts… On ne peut pas à la fois donner et financer le système.
Pour lui, c’est désormais à... "l’Etat et aux... collectivités locales de prendre leurs responsabilités". Nous allons devoir les prendre, ces responsabilités de l'Etat, au tri sélectif, à la lutte contre le gaspillage et au financement de la logistique !


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