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mercredi 20 mai 2015

Réforme du collège: les opposants de droite et de gauche dénoncent un "passage en force"

Mis sur la touche, les députés de la majorité opinent à l'affront du  décret paru au JO dès le lendemain de la grève
S. Le Foll inquiet, Valls hypertendu et transpirant
et la mère porteuse du projet Peillon,

Vallaud-Belkacem, 
affectant la sérénité
Les socialistes confondent "détermination" et forfaiture

La gauche a manifesté son opposition avec le soutien de la droite
Au lendemain de la grève des enseignants, le décret qui passe outre le méconten- tement populaire a été publié mercredi. "Une 'accélération' 'immédiatement' décriée par ses opposants 'même si le gouvernement promet de poursuivre le dialogue', écrit Pauline Froissart pour l'AFP, plus gouvernementale que jamais. Syndicat majoritaire du secondaire, le SNES a dénoncé une "provocation, une faute", tandis que le SNALC fustige un "scandaleux passage en force".

L'AFP présente les opposants de manière tendancieuse
Godillot socialiste de l'AFP
L'agence de presse gouvernementale pose le SNALC en syndicat en pointe, bien que minoritaire. La ministre en titre de l'Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, "n'avait laissé sa "porte ouverte" que pour mieux la claquer à la figure des professeurs de collège, dans un stupéfiant déni de dialogue social", observe le SNALC, syndicat modéré étiqueté à droite, 'même s'il le réfute', polémique l'AFP. qualifié de 'très remonté', le SNALC appelle à bloquer les épreuves du brevet des collèges fin juin.

L'AFP passe ensuite le relais à un syndicat non gréviste... "Publier le décret au lendemain du demi-échec" du SNES-FSU lors d'une mobilisation syndicale en demi-teinte est "une humiliation qu'on aurait pu lui éviter: ce n'est jamais bon", a aussi raillé par tweet Philippe Tournier, secrétaire général inamovible (depuis 2009) du SNPDEN-Unsa, premier syndicat des chefs d'établissement et ancien professeur... d'histoire (pendant seulement sept ans, à compter de 1981, et syndiqué au SNES) et "très, très, très mauvais angliciste", de son propre aveu, dont on attend donc pas qu'il défende l'enseignement de l'allemand. Son échec à Sciences-Po ne l'a pas détourné de la politique...

L'AFP accuse enfin la droite frontalement. "La parution du décret et de l'arrêté au Journal officiel a aussi donné à l'opposition l' 'occasion' de relancer ses 'critiques' ", ce qui semble une abomination en démocratie.

Le président du MoDem, François Bayrou, ex-ministre de l'Éducation, a appelé à une "manifestation nationale", dénonçant également un "passage en force", une convergence de vue qui n'éveille pas l'esprit critique de la journaliste godillot de l'AFP.

La numéro deux de l'UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet a déploré le "profond mépris" du gouvernement, et l'ancien Premier ministre, François Fillon, a raillé une "mauvaise" réforme, faite de "désordre" et d'"improvisation".




L'AFP cède abondamment la parole aux porteurs de la parole socialiste

La concertation et le dialogue n'ont visiblement pas abouti... Mais Najat Vallaud-Belkacem oppose qu'"il n'y a pas de précipitation, tous les délais sont tels que nous les avions prévus depuis le début", a déclaré , rappelant que la réforme avait été adoptée le 10 avril - par la 'communauté éducative' - sans les syndicats représentatifs descendus dans la rue le mardi 19 -  réunie en Conseil supérieur de l'éducation (CSE, présidé par la ministre de l'Education ou son représentant).

Favorable à la réforme, Laurent Escure, le secrétaire général de l'UNSA éducation lui a fait écho, estimant "raisonnable" de publier le décret "cinq semaines après sa large adoption en CSE".

Dans la moyenne, seulement si on fait l'amalgame avec les manifs qui mobilisaient aussi les lycées
Avec 27,6 % de grévistes au collège, "une mobilisation dans la moyenne", selon Libération...


19/05/2015
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Second degré
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16/03/1999
10/12/2001
11/12/2001
12/12/2001
20/01/2005
06/09/2010
22/01/2013
12/02/2013
28/03/2013
14/11/2013
05/12/2013
18/03/2014
03/02/2015
19/05/2015




Frédérique Rolet, la secrétaire générale du Snes-FSU, le syndicat dominant chez les enseignants du second degré, collèges et lycées) indique, elle, que selon leurs remontées, c’est "un peu plus de 50% des collègues du collège qui sont en grève», «c’est conforme à ce que nous attendions et espérions".
VOIR et ENTENDRE Frédérique Rolet à la veille de la grève du 19 mai 2015: 



Malgré l'opposition de gauche comme de droite, la ministre juge que cela permettra de "passer à l'étape suivante, à savoir les textes d'application qui vont pouvoir répondre" aux "inquiétudes" des grévistes et "d'apporter les garanties sur le fait que l'interdisciplinarité se fera dans de bonnes conditions (...) que pour le travail en équipe qu'on leur demande, on leur laissera le temps de préparation nécessaire pour le faire dans les établissements scolaires".


L'AFP défend le projet contre les enseignants

Qui a dit que l'opposition à la réforme du collège
est le fait de la droite ?
Le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll maintient contre l'avis des syndicats majoritaires que la publication au JO est "une marque de détermination" et non pas une action antidémocratique, qui n'exclut pas "la nécessité d'écouter, les enseignants en particulier". Comme faux-cul, on ne fait pas  mieux!

La voix du gouvernement exerce un chantage sans éléments.
"Au fond, la seule question qu'on doit se poser est: "Est-ce qu'on accepte que la France régresse dans toutes les évaluations internationales qui sont faites sur l'école?" Peut-il affirmer que l'autonomie des collèges -qui dérégulerait le système- ne créerait pas d'injustices préjudiciables aux collégiens et n'obérerait pas leurs chances de réussite ? 

En juin 2012, la petite journaliste
 militante n'avait pas anticipé
la visite de Hollande au Qatar...
La journaliste à la botte participe  à la manipulation gouvernementale. 
"Plus du quart des professeurs de collèges publics (27,61%), selon les chiffres du ministère, ont fait grève mardi, le SNES estimant cette participation à plus de 50%. La petite finaude se laisse berner par le ministère qui, dans son chiffrage, inclut  les professeurs de lycée qui ne sentent pas encore visés. Au JT de  13h00 sur France 2 (service public), la journaliste indépendante ... des syndicats, Maryse Burgot, ne citait même pas les chiffres opposés par le SNES...

Quelques milliers d'enseignants sont descendus dans la rue brandissant pour certains le Gaffiot, célèbre dictionnaire latin-français (pour les plus musclés, car la version non allégée -elle aussi- fait 1,100 kg !), ou une écharpe de l'équipe de foot allemande, pour protester contre cette réforme, dont les principaux points de crispation sont la "suppression du latin et du grec, remplacés par un enseignement pratique interdisciplinaire (qui n'ambitionne plus l'apprentissage de la langue qui structure la pensée et l'expression en français), et celle des "classes bilangues qui inquiète particulièrement les professeurs d'allemand," outre les européens convaincus. 
Dans sa présentation partisane de la réforme, la petite journaliste escamote les conséquences de la disparition des sections européennes. Les collégiens font actuellement l'apprentissage de l'histoire-géographie ou des sciences physiques, par exemple, via l'anglais ou une autre langue qu'ils ont choisie: si ce n'est pas de l'interdisciplinarité, qu'est-ce que c'est ? De l'élitisme sur les langues anciennes? Depuis sa création en 1992, le dispositif a rencontré un vrai succès puisqu'on compte aujourd'hui 5.800 sections européennes dans les collèges et lycée de France. Ce qui représente plus de 200.000 élèves chaque année. Comment une agence de presse supposée diffuser de l'information objective peut-elle se prêter à le diffusion d'éléments de langage aussi trompeurs à l'ensemble des organes de presse peu regardants de la vérité? Pauline Froissart est-elle en paix en détournant la déontologie professionnelle pour faire -avec tant d'autres et comme eux- de son métier un sale métier?

 "Tous égaux, tous illettrés", pouvait-on lire sur une banderole.
A la place de ces classes où deux langues étaient enseignées dès la sixième (suivies par 16% des enfants de sixième), la réforme propose une deuxième langue "pour tous" en cinquième: une sombre blague démagogique. C'est en effet une aberration si on songe un seul instant que la maîtrise de la langue française n'est toujours pas acquise à l'entrée en cinquième et que ce serait donc une charge supplémentaire inutile pour les élèves les plus vulnérables et un affaiblissement des conditions d'apprentissage avec des horaires amputés en quatrième.

La ministre, porteuse de la réforme Peillon, polémique au lieu d'informer
VOIR et ENTENDRE la ministre accuser les opposants au projet Peillon, les accusant des turpitudes qui sont les siennes, "contre-vérités", et qualifiant des chercheurs de "pseudos-intellectuels":

Qu'a donc à cacher cette 3e ministre en moins de 3 ans
qui accuse la droite de ne pas avoir lu le projet initié par Vincent Peillon et d'avoir des inquiétudes là où elle affiche arrogance et mépris. Les élèves auront 2 h 30 hebdomadaires de LV2 en cinquième, et autant en 4e et 3e - soit 7 h 30 au total, contre 6 heures aujourd’hui. Les "socialistes de progrès" peuvent-ils se prévaloir d'une avancée ?

Outre un nivellement par le bas du fait de programmes interdisciplinaires flous, le loup entre aussi dans la bergerie par la fenêtre d'une autonomie accrue accordée aux établissements. La panacée pour les théoriciens, mais un coup bas pour les spécialistes de l'éducation. 
Les syndicats indépendants du Parti socialiste mettent en garde contre l'autonomie qui donne trop de pouvoir aux chefs d'établissement et déstabilise les jeunes aussi sûrement que le changement de professeurs d'une classe ou d'un établissement à l'autre ou que le système des zones de vacances scolaires crée souvent des difficultés d'organisation dans les familles. L'interdisciplinarité grignote les horaires de chaque matière, mais le corps professoral est très attentif à ne pas déshabiller une  discipline  pour en habiller une autre cataloguée ringarde ou élitiste d'un point de vue idéologique.

La promesse d'un collège meilleur en 2016 du même tonneau que les engagements du candidat Hollande. "Une concertation sera engagée sur la mise en oeuvre, mais la réforme sera poursuivie et mise en oeuvre", avait prévenu François Hollande.

L'AFP ignore les critiques de la gauche


Le SNES annonce une grève suivie et 10.000 manifestants à Paris
L'appel à la grève lancé par une intersyndicale menée par la FSU auprès des professeurs du collège public -et non pas de l'ensemble du secondaire et a fortiori du primaires-  a été suivi mardi  par "plus de 50%", selon les chiffres du principal syndicat, le SNES, fortement marqué à gauche, avec le Snep-FSU, FO, la CGT et SUD et même le modéré SNALC, mais l'AFP ne connaît plus le fonds électoral du Parti socialiste depuis que l'Etat-PS impose ses réformes contre la volonté de la majorité réelle, telle que l'évaluent les sondages.
Le Snes -ce n'est pas la droite- veut tout remettre à plat
Contrairement à la manipulation de l'opinion en cours, la réforme est d'abord dénoncée par la gauche. Les participants au cortège qui se dirigeait -sous la pluie- vers le ministère de l'Education nationale ne scandaient pas de slogans. Beaucoup s'étaient déplacés pour "sauver les sections bilingues ou latin de leurs établissements". "Pourquoi casser ces locomotives qui poussent nos collèges vers le haut ?, s'interroge telle professeur d'arts plastiques à Courbevoie. "J'ai peur que les bons élèves partent vers je privé."
Avant la grève, Frédérique Rolet, la secrétaire générale du SNES-FSU, demande une "remise a plat" de la réforme et, après, dénonce  une "provocation" du fait du décret - préparé plusieurs jours avant par l'exécutif - qui va contourner un vote du Parlement pourtant à majorité de gauche:

On  peut signer la PETITION du SNES: ici
Selon un sondage Odoxa pour les Echos, Radio Classique et le cabinet FTI Consulting, 60% des personnes interrogées qualifiaient de 'justifiées' les manifestations prévues mardi. Parmi les sympathisants de gauche, ils étaient 44% et 72 % parmi les sympathisants de droite.

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