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dimanche 19 juillet 2015

Plus de 22.000 éleveurs au bord de la faillite, observent Hollande et Valls

L'"audacieux" président socialiste délègue aux consommateurs la responsabilité de sauver les éleveurs 

Typiquement, le président de la République s'est contenté de lancer un appel aux grandes surfaces
 
'Nuit de la détresse' : la colère des éleveurs français (juillet 2015) 
pour qu'elles soutiennent les producteurs en détresse.

Alors que 22.000 éleveurs sont au bord de la faillite, sans que le ministre de l'Agriculture ait vu venir le risque, et pendant que François Hollande se consacrait à la Grèce, le président socialiste appelle la grande distribution à faire un effort sur les prix et donc ses marges

Or, pour les producteurs, cela ne suffira pas. 
Nathalie Marchand élève 2.500 porcs. Cette année, elle a fait 170.000 euros de pertes et pointe du doigt une mesure qui ne va pas assez loin. "Il ne faut pas qu'appeler, il faut les contraindre. Sans contrainte, on n'avance pas", s'impatiente-t-elle au micro de France 2.

"J'ai une famille à nourrir"

Patrick Vanderbeken, éleveur de porcs, compte parmi les producteurs en grande difficulté. Cet éleveur vend son porc 1,30 euro le kilo et accumule ainsi les pertes : "Nous on ne sait pas payer nos charges, nos frais d'aliments, nos prêts à la banque et puis j'ai une famille à nourrir", s'inquiète ce producteur que ni les coopératives agricoles, ni le ministre socialiste Stéphane Le Foll n'ont les moyens de secourir.


Coup de gueule de Bruno Le Maire qui fait trois propositions 

"Monsieur le ministre [Le Foll], je vous en supplie, mettez-vous au travail et respectez les paysans français ! " 
Bruno Le Maire, l’ancien ministre de l’Agriculture, est resté sensible aux difficultés des agriculteurs et à la crise que traversent les producteurs de lait, de viande bovine et porcine. Il pousse un coup de gueule contre Stéphane Le Foll et le gouvernement seulement préoccupés d'international. 
Bruno Le Maire fait aussi trois propositions concrètes en matière de respect des prix, de débouchés à l’export et de normes environnementales.

Pendant ce temps, la presse se satisfait des déclarations de Hollande et Valls... 
Indifférente au désespoir des agriculteurs  en colère et à la mise en cause de la grande distribution qu'ils pointent du doigt avec les consommateurs qu'ils  veulent pénaliser dans leur pouvoir d'achat, la presse a choisi de militer au côté de l'exécutif socialiste contre la population.

"Quand le Gouvernement entendra-t-il la détresse des éleveurs ?", interpelle Xavier Beulin

Xavier Beulin, le président de la FNSEA, a confié sa désespérance face à l'autisme du gouvernement incapable d'action face à la crise "économique et morale" traversée par l'élevage français.


Web-agri : Jeudi 2 juillet 2015 à Saint-Brieuc, vous êtes venu soutenir les éleveurs des Côtes-d’Armor. Mais en l’absence de mesures tangibles pour améliorer la situation des éleveurs, vous avez été chahuté par vos propres troupes. Cette prise à parti était-elle fondée ?

Xavier Beulin : Je la comprends, car les éleveurs n’en peuvent plus. Le cadre réglementaire et normatif est insoutenable. Contrairement à 2009, où il s’agissait avant tout d’une crise économique, nous sommes dans une crise à la fois économique, mais aussi morale. Jamais la situation n’a été telle. J’ai été surpris de l’intensité de la mobilisation. Ce ne sont pas des vieux pleurnichards qui descendent dans la rue. Ce sont des jeunes qui se sont installés il y a peu et qui ont investi car ils croient en l’élevage. Nous avons même vu des éleveurs de la Coordination rurale ou de la Confédération s’associer à cette action

WA : Que dites-vous aux éleveurs qui vous reprochent de ne pas défendre suffisamment l’élevage ?

Xavier Beulin : Je leur dit que nous avons fait des propositions de simplification au Gouvernement, que nous avons initié les Etats généraux de l’Agriculture la veille du salon. La FNSEA martèle aussi depuis des mois que le Gouvernement doit prendre ses responsabilités. Ces derniers mois, quatre réunions ont eu lieu avec les transformateurs et les distributeurs. A chaque fois, cela ne donne pas grand-chose. Mais face à l’absence de résultats, bien sûr que je comprends la colère des éleveurs.

WA : Que demandez-vous au ministre [Stéphane Le Foll] qui, lui, explique qu’il ne peut s’immiscer dans les relations commerciales et imposer la revalorisation des prix ?

Xavier Beulin : Nous demandons que le ministre, le Gouvernement et les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités. Aujourd’hui, lorsqu’une norme est supprimée, deux autres viennent s’ajouter. Ce renchérissement des normes n’est plus supportable. Nos élus doivent absolument décider des allègements. Regardez la réforme de la PAC et toutes les complexités administratives qu’elle a généré. C’est risible. Autre exemple avec les cours d’eau. Nous avons dû attendre 18 mois pour qu’on nous explique que, finalement, un cours d’eau créé par l’homme pouvait être logiquement entretenu.

WA : Et sur la question des prix ?

Xavier Beulin : Sur la problématique à court terme des prix, lorsque des acteurs de l’aval prennent des engagements devant le ministre, on peut s’attendre à ce que le ministre, qui incarne l’autorité de l’Etat, fasse respecter ces engagements. En attendant, lorsque les éleveurs ciblent les transformateurs et les distributeurs, ils ne se trompent pas de cible.

Tnm : Appelez-vous à de nouvelles manifestations ?

Xavier Beulin : Je ne peux pas écarter les risques de débordements lors des actions syndicales. La situation des éleveurs est telle que ces risques sont plus grands. La FNSEA ne donnera pas de mot d’ordre national pour de nouvelles actions. Mais les producteurs vont continuer à se mobiliser, en département, jusqu’à ce qu’ils obtiennent des résultats.



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