Drahi et Weill bâtissent le premier groupe multimédia français
Altice continue de faire son marché dans les media français
Drahi avale Weill |
Il se rapproche de NextRadioTV, l'un des seuls groupes audiovisuels indépendants de France
Groupe multinational regroupant des câblo-opérateurs, des opérateurs de télécommunications et des entreprises de communications, Altice est un propriété de Patrick Drahi (à 58,50 % en 2015). L'entreprise de droit luxembourgeois et cotée à la bourse d'Amsterdam en 2001 est domiciliée dans un paradis fiscal.
Il a fait fortune en France, puis à l'étranger, grâce à une technique particulière de gestion d'investissements avec effet de levier appelée LBO, consistant à s'endetter fortement pour acheter une entreprise cible, puis la "restructurer" pour en majorer les profits financiers et rembourser les emprunts contractés par ponction sur leur propre trésorerie.
L'empire de Drahi, 51 ans, magnat de la presse
Pour l'instant, ses titres de presse écrite ne seront pas intégrés à la filiale media que pilotera Alain Weill, mais sont destinés à la rejoindre à terme. De quoi créer des synergies intéressantes, estime Nicolas Reffait, du cabinet d'analyses BearingPoint, un intéressé qui travaille pour les deux groupes à la fois: "Le groupe L'Express apparaît faible sur la vidéo, ce qui pénalise son activité publicitaire, et le site BFMTV.com pourrait être meilleur sur l'écrit" et améliorer sa visibilité. Le nouvel ensemble "rapprocherait des activités qui, prises indépendamment, peuvent présenter des perspectives de croissance faibles mais qui, réunies et bien orchestrées, sont réellement prometteuses", conclut-il.
Le personnel doit juste craindre des concentrations et des licenciements.
Le patrimoine de Patrick Drahi est évalué à 28,8 milliards de dollars, mais son endettement n'est pas chiffré... Or, l'endettement vertigineux de son groupe, Altice, suscite de vives inquiétudes.
Ses rachats ou intégrations en métropole dans les Télécoms
France Télécom Câble
et TDF Câble
SFR
Virgin Mobile France
l'opérateur israélien Hot
l'américain Suddenlink, etc...
Il détient 99 % des réseaux câblés de France.
Le 21 juin 2015, Altice annonce une Offre publique d'achat (OPA) sur Bouygues Telecom pour 10 milliards d'euros: le conseil d'administration de Bouygues Télécom la rejette à l'unanimité le 23 juin.
En 2014, sa double nationalité agite certains media. Selon Challenges, l'avocat de Patrick Drahi a déclaré que son client possède exclusivement la nationalité israélienne et qu'il a demandé la perte de sa nationalité française.
Ses rachats ou intégrations en métropole dans les media
Libération
,
Groupe l'Express (Studio Ciné Live,
L'Express, L'Expansion,... du groupe groupe belge Roularta)
Devenue la première chaîne d'information en continu, BFMTV est principalement détenu par Alain Weill.
L'aventure NextRadioTV commence avec l'acquisition de la radio nationale RMC par le groupe NRJ (et aussi Chérie FM, Nostalgie et Rire et Chansons), le 5 juillet 2000. Mais la loi française interdisant à un même groupe de desservir par le biais de ses différents réseaux radiophoniques plus de 150 millions d'auditeurs potentiels, NRJ Group renonce aussitôt à RMC et le directeur général du groupe NRJ, démissionne de ses fonctions pour racheter la radio RMC et créer Nextradio. En 2002, NextRadio reprend la radio BFM (qui se voulait celle du 'tout-économique" à sa création en 1991; 110 salariés), alors en redressement judiciaire. Jean-Luc Mano était le patron de la station, Ghislaine Ottenheimer, la directrice de la rédaction (avec les signatures de Patrick Chêne ou Daniel Bilalian) et les actionnaires Apax Partners, Dassault, Compagnie financière Rothschild.
Patrick Drahi et Alain Weill ont conclu un accord de partenariat
Il prévoit l'intégration du groupe audiovisuel à la holding de l'homme d'affaires franco-israélien. Les deux entrepreneurs lancent ainsi en France le mouvement de rapprochement entre opérateurs télécoms et diffuseurs, initié aux Etats-Unis par AT&T et DirecTV.
Après de rapides négociations, les deux patrons, self-made-men quinquagénaires qui se connaissent depuis près de vingt ans, ont annoncé lundi qu'ils lanceraient prochainement une OPA d'environ 595 millions d'euros sur le groupe, soit trois fois son chiffre d'affaires. Elle sera financée principalement par Patrick Drahi, qui poursuit ainsi - sans entrave gouvernementale ni européenne - ses acquisitions en rafales dans les télécoms et les media.
Dans un premier temps, ces deux outsiders du gotha français des affaires se partageront le capital de NextRadioTV. Mais, d'ici à mars 2019, Patrick Drahi pourra en racheter la totalité et, comme la quasi-totalité des grands media français, NextRadioTV sera ainsi aux mains d'un grand industriel, à l'instar de Le Monde (triade socialiste Niel-Pigasse-Bergé), de TF1 (Bouygues), de Canal+ (Bolloré), Le Parisien et Les Échos (LVMH) ou M6 et RTL (l'allemand Bertelsmann).
Le virage de Weill à 180 degrés surprend le milieu
Patrick Drahi va recruter Alain Weill comme nouveau patron mondial de ses activités media, pour lesquelles il affiche de grandes ambitions. Le fondateur de NextRadioTV va devenir membre du comité de direction du groupe de télécoms et de media Altice, mais pilotera aussi "l'ensemble des activités media d'Altice, en France comme à l'international", au sein d'une filiale dont il sera actionnaire à 24 %. Elle sera chargée d'investir à l'international, "où les perspectives de croissance sont nombreuses", précise Altice dans un communiqué.
C'est un virage à 180 degrés pour Alain Weill, 54 ans, entrepreneur jusqu'ici très attaché à son indépendance, qui assurait ne pas vouloir vendre le groupe qu'il a créé de toutes pièces en 2000. NextRadioTV regroupe RMC, BFM TV, ainsi que les chaînes RMC Découverte et BFM Business. Mais, malgré des résultats en hausse l'an dernier, NextRadioTV restait fragile, dans un marché publicitaire toujours morose, face à des concurrents comme Canal+, TF1 ou M6 adossés à d'énormes groupes capables de financer leur développement. A la recherche de relais de croissance, Alain Weill vient d'ailleurs de conclure le rachat de la chaîne Numéro 23 pour 88 millions d'euros, une opération suspendue au feu vert du CSA.
Les analystes ont bien accueilli cette nouvelle concentration socialiste.
"Cela permet d'envisager de nouvelles perspectives pour NextRadioTV en lui donnant des capacités d'investissement en France comme à l'international", a commenté Jérôme Bodin, chez Natixis. "Et cela va permettre d'accompagner le groupe Altice dans son internationalisation. On assiste à un rapprochement progressif entre les télécoms et les media, avec la nécessité pour les groupes télécoms d'avoir des contenus exclusifs", a-t-il dit.
Patrick Drahi poursuit ainsi au pas de charge ses rachats dans les media, pendant que Hollande est encore au pouvoir. Et dommage pour France Télévisions qui va réclamer toujours plus de pub en début de soirée.
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