Le mythe de la France "robuste" selon Flanby n'est pas crédible
Hollande a pris conscience de failles dans l’économie française
L’exécutif est transparent: il refuse un Grexit de crainte d'un précédent qui s'appliquerait à lui. Ce refus unanime des socialistes français d’envisager un Grexit n'est pas un grand élan du cœur. Depuis le 'niet' au référendum grec, l’exécutif français a changé de ton. Il y a une semaine, François Hollande intervenait sur le perron de l’Elysée pour affirmer que la France "qui est robuste, bien plus qu’il y a quatre ans, n’a rien à craindre de ce qui pourrait se produire". Pépère ne fanfaronne plus et se sent très isolé parmi les dix-sept. Tout le monde a désormais compris que l'exclusion de la Grèce ne serait pas une tragédie: l'extrême gauche hellène quitterait simplement l'Eurogroupe.
La zone euro, on l'aime ou on la quitte
La Grèce pourrait rejoindre le groupe des pays de l'Union européenne non membres de la zone euro:
Bulgarie, Croatie, République tchèque, Hongrie, Roumanie, Pologne, Suède, Danemark et Royaume-Uni.
Depuis lundi, tous les propos lâchés par Manuel Valls et ses proches nient cette réalité. La peur de l'inconnu est certes politique pour l’ensemble de l’Europe, mais le risque est surtout économique pour la France. "La France ne veut pas prendre le moindre risque d’une sortie de la Grèce pour des raisons économiques, même si elles n’auraient rien à voir avec ce que nous avons pu connaître lors de la première crise grecque, mais surtout politiques ", a commencé par raconter Manuel Valls sur RTL.
Un porte parole du PS, Carlos Da Silva, un proche du premier ministre, a poursuivi en jugeant "irresponsables " les propos d’Alain Juppé en faveur d’une sortie de la Grèce, "irresponsables sur le plan économique et irresponsables sur le plan politique" (Ouest-France).
Valls redoute par ailleurs de laisser dans l'histoire le nom du premier ministre socialiste qui a lâché la Grèce.
Hollande dans la même galère que Tsipras
Alors que l’opinion commence à basculer en faveur d’un Grexit, les menaces pesant sur l’économie française sont devenues le meilleur argument de l’exécutif en faveur du soutien à la Grèce, après déjà deux plans en pure perte.
Pour sauver la France, il faut sauver la Grèce. Les incertitudes pesant sur l’économie française sont soudain devenues pour l’exécutif la meilleure des raisons pour aider la Grèce.
A deux ans de l’élection présidentielle, François Hollande commençait à écrire le scénario d’une nouvelle candidature. Une croissance, même fragile, voire fantasmée, qui se confirmerait, une soudaine embellie de l’emploi dans les mois à venir, la reprise de déplacements sur le terrain pour tenter de renouer avec les Français, des signaux à Syriza pour rallier l'extrême gauche hexagonale.
A condition que l'extrême gauche grecque n'écrive pas une autre histoire. La décision surprise du référendum a donné des boutons aux états-membres solidaires et pourtant méprisés. Une sortie de l’euro qui fasse monter les taux, une dette française qui s’alourdisse, un contexte qui mine ce qui reste de confiance... et François Hollande apparaîtrait pour ce qu'il est: un bonimenteur qui s’est avancé en déclarant la France assez " robuste" pour encaisser le choc. Or, sa crédibilité est aussi basse que sa popularité et sa description d'une économie robuste ne sont pas des atouts pour empêcher une sortie de la Grèce.
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