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vendredi 3 juillet 2015

L'Etat-PS prend le parti de OuiCar, sa compagnie, contre Uber

La justice participe-t-elle au conflit d'intérêts de l'Etat ?

Hollande et Valls condamnent Uber

Les véhicules les moins accueillants et les plus malodorants
ne sont pas ceux qu'on croit et que soutient le pouvoir socialiste
Bernard Cazeneuve frappe à la tête. Le ministre de l'Intérieur (chargé des transports?) a précisé au matin du vendredi 26 juin sur RTL que la plainte déposée la veille contre le service UberPop vise notamment les dirigeants d'Uber, pour incitation "à poursuivre une infraction pénale." Après avoir reçu les syndicats de taxis, Cazeneuve avait réaffirmé jeudi sa volonté de faire fermer UberPop, "un service illégal". Il avait proposé que les véhicules UberPop soient "systématiquement saisis lorsqu'ils (étaient) pris en flagrant délit".
Michel Sapin est lui aussi monté au créneau, vendredi, sur Europe 1. "Des technologies nouvelles qui facilitent la vie des gens, tant mieux. Mais le travail au noir, non. Les uns paient des taxes, les autres non, a prétendu le ministre du Budget à l'adresse des particuliers qui proposent des services de transport à bas coût, accessibles à tous, et non pas seulement aux chefs d'entreprises, aux hommes politiques ou aux journalistes: il faut respecter une bonne concurrence. Nous voulons une concurrence juste. Si le service est meilleur, mais avec des impôts payés, et bien aux taxis parisiens d'être aimables et accueillants ! Les meilleurs feront des profits. Mais il faut des règles", a estimé le ministre, en écho à son camarade du gouvernement.
Dans toute la France, dix personnes ont été interpellées jeudi "dans le cadre des débordements observés lors des manifestations des chauffeurs de taxi", sept policiers blessés, et 70 véhicules dégradés, selon Bernard Cazeneuve.

Depuis Bruxelles vu l'urgence..., François Hollande a haussé le ton. Dans la nuit de jeudi à vendredi, il a demandé la dissolution du service, tout en condamnant les.. "violences inacceptables" du fait des chauffeurs de  taxis manifestants.
"UberPop doit être dissous et déclaré illégal et la saisie des véhicules devra être prononcée et effectuée", a affirmé -radical- le locataire de l'Elysée. Mais le matamore rétropédale: "Ce n'est pas l'Etat qui peut saisir des véhicules lui-même", a-t-il accordé, face à l'évidence et après ses mots de fermeté. C'est pas moi, a-t-il lancé. "La saisie doit "être autorisée par des décisions de justice". Une déclaration qui s'aligne sur les propos de Bernard Cazeneuve et fait pression sur la justice.

La justice poursuit Uber

La justice française avait autorisé UberPOP au moins jusqu'en septembre.
Deux filiales du groupe Transdev (Caisse des Dépôts et Consignations) et la société de VTC Voxtur avaient assigné Uber France devant le tribunal de Commerce pour obtenir l'interdiction d'UberPOP, plateforme électronique mettant en relation des particuliers avec des conducteurs qui ne sont pas chauffeurs professionnels, mais qui ont leur permis et une assurance auto, au même titre que nos voisins prêts à rendre service. La cour d'Appel de Paris avait reporté sa décision concernant le service UberPOP, proposé par la société de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) Uber, mais en mars 2015, la justice n'avait pas prononcé de mesure d'interdiction à titre conservatoire.

Juillet 2015: 
les dirigeants français d'Uber en garde à vue et convoqués devant la justice
Les juges "indépendants" ont changé de ton... Deux dirigeants d'Uber ont été renvoyés en correctionnelle pour pratique commerciale trompeuse. Lundi 30 juin, les deux dirigeants de la société Uber en France ont été placés en garde à vue dans le cadre d'une enquête préliminaire sur l'application UberPopThibaud Simphal et Pierre-Dimitri Gore-Coty, respectivement directeur-général d'Uber France et directeur de la compagnie pour l'Europe du Nord, sont maintenant convoqués devant la justice le 30 septembre. Ils seront notamment jugés pour "pratique commerciale trompeuse et fourniture de moyens d’exercice illégal de l’activité d’exploitant de taxi". 
Vendredi soir, Thibaud Simphal a défendu son entreprise sur France Info.
"Il y a déjà eu une décision de justice et UberPOP n'a pas été jugé illégal" a expliqué sur la radio nationale Thibaud Simphal, le directeur général d'Uber France. "La loi française [dite Thévenoud] n'est pas claire, a-t-il souligné. Donc on attend que le Conseil Constitutionnel se prononce car rien n'est joué."
"Si une décision de justice demandait l'arrêt immédiat d'UberPOP, on le ferait" (Thibaud Simphal)

Uber France a d'ailleurs lancé une pétition pour la défense de son application. Elle a recueilli 93.600 signatures en une journée. Le Parquet de Paris rappelle aussi qu'une enquête préliminaire a été ouverte en novembre dernier pour "exercice illégal de la profession de taxi".
A ce jour, 202 chauffeurs ont fait l’objet de condamnations à des amendes dans le cadre de procédures simplifiées, un chauffeur a été condamné à 15 jours d’emprisonnement avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris. 79 procédures sont en cours de traitement.
Et pendant ce temps...

Pourquoi Hollande et Valls s'acharnent-ils sur Uber ?

Ouicar a annoncé une augmentation de capital de 28 millions d’euros.
Moins d’un mois après l’augmentation de capital de 8 millions d’euros et le rachat de divers concurrents français et allemands par Drivy, la start-up pionnière de la location de véhicules entre particuliers, lancée dès 2009 sous le nom de Zilok auto, a répondu, jeudi 25 juin, au leader du marché, Drivy. 

En 2012 et 2014, l’entreprise française avait déjà levé 4,5 millions d’euros. Aujourd’hui, c’est la SNCF, déjà présente au capital, via le fonds Ecomobility Ventures - premier fonds d’investissement européen multi-corporate, entièrement dédié à la mobilité durable - qui investit cette somme. Du même coup, le groupe public prend 75 % du capital. La start-up est du même coup valorisée à plus de 37,5 millions d’euros.
Ouicar réalise un chiffre d’affaires estimé à quelque 2 millions d’euros. L’entreprise espère présenter des comptes à l’équilibre en 2017, pour

"Offrir" (!) un voyage "de bout en bout"
Pour la SNCF, cet investissement entre dans la stratégie du "porte à porte" qu’elle entend développer d’ici à 2020. "La SNCF veut devenir un connecteur de mobilité, a expliqué Guillaume Pepy, son président. Nous ne vendons pas seulement des billets de trains, mais des moyens d’aller de chez soi à sa destination. Nos huit millions de clients par jour nous attendent aussi sur les nouvelles mobilités."
En plus du train ou du bus longue distance, l’entreprise publique propose désormais toute la palette des services complémentaires : voiture avec chauffeur, taxi, covoiturage (IDVroom), véhicule d’autopartage (en partenariat avec Zipcar ou Wattmobile) ou location de voiture traditionnel (Avis) ou entre particuliers (Ouicar).
Nous voulons "être capables d’offrir un parcours de bout en bout à nos clients", au-delà du train, a expliqué Barbara Dalibard, directrice générale voyageurs de la SNCF.
Pour Ouicar, "la SNCF est une opportunité rare pour élargir la visibilité du service de cette plateforme de location entre particuliers, explique Marc Simoncini, le cofondateur du site web de rencontre par internet Meetic et de Ouicar - avec Marion Carette - et aujourd’hui à la tête du fonds d'investissement Jaina Capital. Pour faire une plateforme de location de véhicules, il faut attirer un maximum de propriétaires de véhicules. Et offrir le service le plus fluide possible. Avec les moyens apportés par la SNCF, Ouicar pourra à la fois améliorer son offre et devenir l’acteur incontournable du marché avant de se lancer à l’étranger en tant que consolidateur naturel. » En Europe par exemple.

D’ici à 2018, les nouveaux moyens doivent permettre à Ouicar d’attirer les propriétaires de 100 000 véhicules. Aujourd’hui, avec 20 000 véhicules en autopartage et 400 000 membres en France, la start-up est distancée par Drivy, qui revendique 26 000 véhicules. L’argent servira dans un premier temps à recruter 25 personnes d’ici au début de l’année 2016 afin de doubler l’effectif.

Protectionnisme socialiste



Les start-ups françaises Blablacar et Drivy à la conquête de l’Europe
Après Blablacar, le spécialiste du covoiturage qui a repris son concurrent allemand Carpooling au mois d’avril, c’est au tour de Drivy de traverser le Rhin. Le numéro un français de la location de voitures entre particuliers a annoncé, jeudi 28 mai, le rachat d’Autonetzer, le numéro un allemand du secteur, créé à Stuttgart. Les fondateurs d’Autonetzer, lancée en 2011, rejoignent le conseil d’administration de l’entreprise française.
Dans un marché vieux d’à peine cinq ans, mais déjà en pleine consolidation,
Drivy fait figure d’acteur de référence en Europe, bien que la start-up ne soit installée qu’en France et en Allemagne, les deux marchés aujourd’hui les plus importants du Vieux Continent. La PME, qui compte 45 salariés, dispose désormais de 600.000 membres sur les deux pays. Et pas moins de 38.000 véhicules particuliers sont offerts à la location sur cette place de marché en ligne. C’est deux fois plus que son premier concurrent français Ouicar...


"Ensuite, nous avons plusieurs axes de développement, explique Marion Carette pour Ouicar. Outre l’amélioration de notre outil et l’étude d’une expansion internationale, nous étudions plusieurs marchés, comme marier l’offre de parking et la location entre particuliers notamment avec Effia, qui gère de nombreux parking, c’est une voie possible à l’avenir." 

Alors que la SNCF prend une part majoritaire dans OuiCar, service de location de voiture entre particuliers, il fallait écarter l'américain Uber: la justice au service du pouvoir s'y est attelée ! Sous le regard impassible de l'Union européenne...

 

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