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jeudi 21 mars 2019

Affaires Benalla: le Sénat saisit aussi la justice des cas de proches de Macron

Les affaires Benalla ne s'essoufflent pas...

Nouveau coup de tonnerre sur Benalla et ses protecteurs

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Hémicycle de la Chambre haute
Le Sénat s'est résolu jeudi à saisir la justice de trois hauts responsables de la présidence, outre le cas de l'ancien collaborateur de l'Elysée, mis en cause dans le rapport accablant de sa commission d'enquête.

Les cas Benalla, Vincent Crase et Patrick Strzoda, directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, sont transmis pour suspicion de faux témoignage devant la Commission d'enquête sénatoriale, un délit passible de cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende, ont précisé des membres du bureau.

La Chambre haute a également décidé de transmettre au Parquet les déclarations d'autres collaborateurs d'Emmanuel Macron, dont son bras droit Alexis Kohler et le général Lionel Lavergne, chef du groupe de sécurité de la présidence, selon ces sources. A partir des "incohérences" et "contradictions" relevées par la commission d'enquête, qui a rendu le 20 février un rapport d'enquête accablant, il reviendra au Parquet de voir quelles suites donner.

L'Elysée dans un profond embarras
Le Palais présidentiel n'a pas de commentaire à faire à chaud. "Dès lors que nous souhaiterons faire une réaction, nous vous la communiquerons", a esquivé la présidence, condescendante.

Si le signalement de ces cas à la justice ne vaut pas condamnation, le Sénat émet néanmoins des convictions fortes, que la majorité présidentielle et ses affidés soupçonnent de complot, inspiré du contexte de défiance de l'opinion publique vis-à-vis des politiques et d'un rapport de force provoqué par l'Elysée du fait de sa volonté de réforme institutionnelle visant, plutôt que le très contesté CESE, jugé coûteux bien qu'inutile, la chambre haute présidée par Gérard Larcher (Les Républicains) que Macron menace d'amputation au LBD 40  du nombre de ses membres. 

Engagement rempli de Larcher : "On ne dira que le droit, rien que le droit, tout le droit" 

"L'institution a tenu son rang et son rôle", s'est félicité de son côté le sénateur PS Victorin Lurel, tandis que la sénatrice EELV Esther Benbassa s'enthousiasmait sur Twitter "Vive un Parlement libre et indépendant! " 

Avant cette réunion du Bureau, les sorts de MM. Benalla et Crase semblaient déjà scellés: le président de la commission d'enquête Philippe Bas (LR) et les co-rapporteurs Muriel Jourda (LR) et Jean-Pierre Sueur (PS) lui avaient demandé "de saisir le ministère public" de leurs déclarations sous serment, "susceptibles de donner lieu à des poursuites pour faux témoignage".

Quant aux autres proches de l'Elysée auditionnés, le secrétaire général de l'Elysée Alexis Kohler, le directeur de cabinet Patrick Strzoda, et le chef du groupe de sécurité de la présidence, le général Lionel Lavergneils étaient également nommément mis en cause. Loin de les exonérer de leur devoir de respect des institutions et des élus, leur proximité avec Emmanuel Macron , confère à ces personnalités politiques des obligations particulières qui ne laissent aucune place au parjure.

Le Bureau du Sénat compte 26 membres qui se prononcent à main levée, dont Gérard Larcher: 10 LR, 6 PS, 5 centristes, 2 RDSE (à majorité radicale), 1 LREM, 1 CRCE (à majorité communiste) et 1 Indépendant. 

Les sénateurs ont joué pleinement leur rôle de contrôle, sous le regard des Français.
Les chefs de file des Républicains, Bruno Retailleau, et des socialistes, Patrick Kanner, ancien ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports dans le deuxième gouvernement de Hollande, étaient favorables à ce que le Bureau transmette à la justice, y compris les cas des collaborateurs de l'Elysée.

Les centristes étaient évident foireux.  Vincent Capo-Canellas, membre FED du Bureau et proche de Jean-Christophe Lagarde, invitait à "ne pas instrumentaliser le Sénat pour régler des comptes avec Emmanuel Macron", s'interrogeant : "il peut y avoir des omissions, des inexactitudes, mais est-ce qu'il y a faux-témoignage au sens pénal ?", avait plaidé ce politicien qui ne connaît rien d'autre que le monde politique.

Eric Bocquet, seul représentant du CRCE au Bureau, avait estimé que s'il refusait de transmettre ces dossiers à la justice, "le Sénat se ferait hara-kiri". "Ça voudrait dire derrière conciliabules, copinages".

Le seul précédent de saisine du Parquet pour faux témoignage devant une commission d'enquête parlementaire est récent: en 2016, le pneumologue Michel Aubier - qui avait dirigé l'unité Inserm U700 (1997-2006), comme Yves Lévy, le second mari de la ministre de la Santé de Macron, Agnès Buzyn, qui prétendait se faire reconduire à la tête de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale - avait été condamné pour n'avoir pas déclaré, en 2015, à la Haute Autorité de Santé qu'il était également médecin conseil de l'entreprise Total ainsi qu'avoir témoigné sous serment à la Commission d'enquête sénatoriale sur les impacts financiers et pneumologiques de la pollution de l'air qu'il n'avait aucun lien avec les acteurs économiques du secteur..

Quand "il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark", dans celui de Macron, il y a télescopage de l'actualité.
Mercredi soir, Alexandre Benalla a eu droit à de nouvelles mises en examen concernant d'autres faits de violences en marge de la manifestation parisienne du 1er-Mai et aussi pour l'épisode du selfie le montrant avec une arme. 
Imaginez que l'Elysée lui ait remis une autorisation de port d'un LBD 40... 
LBD à eau, bien sûr !  


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