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lundi 25 mars 2019

Militante d'Attac blessée à Nice : Macron prend de haut une septuagénaire qui pourrait être sa femme

Le blanc-bec fait la leçon de morale de trop à une retraitée blessée dans une charge de police 

La polémique enfle autour des propos tenus par Macron à une "victime collatérale" de la répression policière lors de l'Acte XIX en région

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Les conditions dans lesquelles une militante altermondialiste de 73 ans a été blessée samedi lors d'une charge des forces de l'ordre ne sont pas élucidées.
Ce qui n'empêche pas Macron d'attiser le scandale, estimant notamment que sa  fragilité présumée due à l'âge aurait dû inspirer à cette femme de rester à la maison - à faire du tricot, avec la bénédiction de la Madelon Schiappa - plutôt que de manifester dans un périmètre interdit. Car c'est nouveau cette semaine, certains espaces en France sont devenus des zones 

Deux jours après les faits, le président de la République a souhaité à la septuagénaire un "prompt rétablissement", avant de lui infliger une double peine, souhaitant par ailleurs à la victime sur son lit d'hôpital "peut-être une forme de sagesse": "Quand on est fragile, qu'on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits et on ne se met pas dans des situations comme celle-ci", a estimé dans un entretien avec Nice-Matin le quadra qui ne sort seul que la nuit et, le jour, au centre de plusieurs rangs de gardes du corps.

Le maire de Nice propose un "régime de mise à l'épreuve pour tous" durant la durée du mouvement des Gilets jaunes.
Estrosi fait écho à Macron, mais fait de la surenchère. 
"Ça suffit de taper sur la police! Il y avait une interdiction de manifester. Je souhaite un prompt rétablissement à cette dame qui (...) aurait pu parfaitement manifester à 14h00 là où c'était autorisé", a déclaré Christian Estrosi. 
Lorsqu'un salarié est en arrêt de travail, il est prévu des autorisations de sortie, mais il/elle doit être présent(e) à son domicile de 9 h à 11 h et de 14 h à 16 h (sauf soins ou examens médicaux). Or, les manifestants sont de grands malades, n'est-ce pas monsieur Macron ?
Ainsi les citoyens français sont-ils tous placés sous le régime de la libération conditionnelle. La septuagénaire aurait-elle dû aller pointer au commissariat ?  
Estrosi avait interpellé le Premier ministre Edouard Philippe et le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner pour faire interdire toute manifestation dans sa ville au cours du week-end, après un appel national des Gilets jaunes à se rendre à Nice et en prévision de la venue du président chinois Xi Jinping. 
Aucun journaliste de chaîne commerciale aux mains d'un des huit oligarques médiatiques n'a fait état de la moindre plainte de commerçant qui aurait souffert, du fait de cette restriction à son activité commerciale, d'un manque à gagner colossal...
Samedi, Geneviève Legay, une porte-parole de l'association Attac dans les Alpes-Maritimes, a été grièvement blessée à la tête dans la dispersion d'une manifestation de "gilets jaunes" place Garibaldi, en plein centre de Nice, dans un périmètre interdit par arrêté préfectoral à toute manifestation. 
Ainsi les citoyens français sont-ils tous placés sous le régime de la libération conditionnelle. La septuagénaire aurait-elle dû aller pointer au commissariat ? 
Une enquête a été ouverte pour déterminer précisément le déroulé des faits qui ont valu à Mme Legay d'être hospitalisée pour de multiples fractures au crâne depuis samedi. 
Sa famille doit déposer plainte à Nice en début d'après-midi, pour "violence en réunion avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique contre personne vulnérable"
Cette plainte visera également le préfet, a annoncé l'avocat de la famille Arié Alimi. 
"Qu'il y ait une interdiction de manifester, que la manifestation soit faite sans déclaration, cela importe peu: du point de vue du droit, la question est de savoir si la charge des forces de l'ordre était proportionnée, ou pas; et si l'infraction [de la part des policiers] est constituée", a de son côté souligné l'avocat de la famille Legay, Me Alimi.

L'association Attac a également annoncé son intention de déposer une plainte.
Me Alimi a aussi fustigé les propos du président de la République

L'homme de loi les juge "grossiers et indélicats": "Ca me rappelle un peu les propos de Robert Pandraud à l'égard de la famille de Malik Oussekine", a-t-il ajouté, dans une référence au ministre délégué à l'Intérieur après les manifestations étudiantes de 1986 au cours desquels le jeune homme avait été tué par des policiers.

"On ne critique par quelqu'un qui est sur un lit d'hôpital et nos aînés ont le droit d'exprimer leurs convictions politiques", a ajouté Me Alimi. D'autant que Macron exige des retraités des sacrifices qu'il ne peut leur imposer qu'en profitant de leur état de faiblesse.

La réaction du locataire de l'Elysée a également suscité des critiques indignées dans le monde politique

La France insoumise (LFI) et le Parti communiste (PCF) critiquent notamment son "mépris". 
"Monsieur Macron, notre Geneviève de Nice n'a pas besoin de vos leçons de sagesse. Vous auriez beaucoup à apprendre d'elle. Elle milite pour le bien des autres. Et vous, vous la frappez au nom de quoi ?", a lancé sur Twitter Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de LFI.

"Le président de la République est à deux doigts d'expliquer qu'elle l'a bien cherché. Comment ose-t-il ?", s'est insurgé la tête de liste PCF pour les européennes Ian Brossat dans un tweet.

Le secrétaire national Fabien Roussel regrettait qu'
"avec Macron, nos retraités sont tout juste bons à se taire et à accepter en silence de gagner moins, de travailler plus et plus longtemps".

Un rassemblement de soutien doit se tenir à Nice lundi en fin d'après-midi.

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