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mercredi 21 novembre 2018

Les Gilets jaunes déchirent la majorité

CNews et BFMTV assurent que le mouvement s'essouffle, mais l'Elysée s'inquiète néanmoins l'embarras de ses troupes 

Les 
"Gilets jaunes" créent les premières fissures dans la majorité

Certaines voix dissonantes se font entendre dans la majorité, tandis que Castaner fait le matamore en montrant les muscles derrière les grilles de son ministère, mardi, face au mouvement des "gilets jaunes", dont les effectifs, jusqu'ici dispersés, se sont concentrés sur les points les plus stratégiquesdonnant l'impression d'être en nombre inférieur depuis les actions de samedi, mais mieux organisés, menant toujours des opérations de blocage et de filtragesur les autoroutes ou des dépôts pétroliers, qui préoccupent l'Elysée.

Au quatrième jour de mobilisation, le gouvernement a nettement durci sa ligne depuis dimanche, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner l'accusant mardi  le  mouvement de "dérive totale". 
Pourtant, dans la majorité, des sensibilités différentes se font parallèlement entendre.

Le Drian et son "interprétation de l'événement"

Le ministre des Affaires étrangères a lâché une critique remarquée, lundi soir, en allant un peu plus loin que la ligne gouvernementale. Le vétéran de l'équipe, Jean-Yves Le Drian s'est exprimé sur le sujet sur Europe 1,  préconisant de mettre en place "des dispositifs de vigilance, voire d'observations" sur les "mesures d'accompagnement" voulues par l'exécutif.

L'ancien ministre de la Défense de Hollande, qui s'était impliqué en 2013 lors de la colère des "bonnets rouges", propose notamment de "rendre publiques ces observations que nous pouvons faire" et même d'installer "un observatoire de ces inégalités, qui permet ensuite d’y remédier". "Il faut une traçabilité des mesures et des conséquences", a-t-il ainsi insisté, tout en précisant qu'il s’agit là de son "interprétation de l’événement".

Le socialiste Jean-Yves Le Drian, qui a entretenu des relations difficiles avec les écologistes dans sa région, avait également appelé à "faire attention" à ce que les mesures envisagées pour "décarborner" l'économie française ne se fassent "pas au détriment de certaines catégories sociales [...] car il peut y avoir des distorsions dans les conséquences de la transition écologique pour certaines personnes, qui le vivent très mal car elles ont toutes les conséquences et pas les avantages".

La députée LREM Brigitte Bourguignon "accepte la main tendue de Laurent Berger" (CFDT)

Cette autre socialiste, contrairement au premier ministre Edouard Philippe,  députée de La République en marche, qui entend incarner un "pôle social" dans la majorité macronienne, était interrogée lundi sur la réponse d'Edouard Philippe à la CFDT de Laurent Berger, qui proposait d'organiser une conférence sur la transition écologique.

Or, la présidente de la commission des Affaires sociales a pris le contre-pied de l'Edouard. "Moi, j'accepte la main tendue de Laurent Berger. Je ne suis que moi-même, parlementaire, mais je pense qu'avec les parlementaires de la majorité, nous aurions plutôt intérêt à accepter cette main tendue, ce dialogue renoué avec les corps intermédiaires - il me semble important de renouer ce dialogue", a-t-elle déclaré sur France Info.

"Je ne crois pas que les 'gilets jaunes' veulent une grande conférence avec les organisations politiques et syndicales", avait estimé Edouard Philippe, dimanche sur France 2. En réaction, Laurent Berger avait pris acte de la "fin de non recevoir, en tout cas au moins temporaire", pointant au passage "la verticalité du pouvoir". 

"Je crois fermement à cette proposition, je pense qu'on a toujours eu intérêt dans ce pays à dialoguer", a objecté Brigitte Bourguignon. 
On ne peut pas dire aux gens je vous écoute et je vous entends mais je ne changerai pas de cap, ce discours n'existe pas en politique!

La réponse n'est "pas la bonne" oppose un député LREM au chef du gouvernement

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Autre dissonance, celle d'un élu du PS dans la précédente législature, comme Brigitte Bourguignon. Le député LREM de l'Hérault Patrick Vignal s'est monté encore plus alarmant. "On ne peut pas dire aux gens je vous écoute et je vous entends mais je ne changerai pas de cap, ce discours n'existe pas en politique!", a-t-il déclaré lundi dans un entretien avec le Midi Libre, en estimant que la réponse de l'exécutif n'était pas "la bonne". "On ne peut pas mettre dos à dos la France des ronds-points et la France des avenues", a-t-il ajouté. Un message répété mardi matin à l'antenne de BFMTV. 


Mardi, en fin de matinée, Edouard Philippe a voulu réduire au silence à ces contestations

Il a appelé à "la cohérence" et la "constance" de la majorité, rapporte un journaliste de LCP. Devant les députés LREM, le chef de gouvernement a soutenu son ministre de l'Intérieur. Se sentant probablement plus désavoué et isolé qu'il n'y paraît dans la presse, l'Edouard s'est notamment plaint de la trop grande discrétion des élus dans les media pour défendre la politique de l'exécutif.


Le premier ministre se défend de vouloir "chinter les corps intermédiaires." 

Environ 27.000 "gilets jaunes" ont encore manifesté lundi, au troisième jour.

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