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mardi 20 novembre 2018

Gilets jaunes : le ministre de l'Intérieur déclare la guerre psychologique

Castaner parle de "dérive totale" des manifestations

Le gouvernement mène la guerre de l'opinion auprès des nantis



Gilets jaunes à Virsac, près de Bordeaux, le 19 novembre 2018
Alors que les "gilets jaunes" poursuivent les blocages filtrants bons-enfants pour la 4e journée consécutive, le ministre de l'Intérieur a donné le signal de l'affrontement, ce mardi matin 20 novembre.Au lendemain de la mobilisation des "gilets jaunes", le 17 novembre, Edouard Philippe disait avoir entendu la "colère" et la "souffrance" des Français accablés d'impôts, mais affirmait sa volonté de maintenir le "cap", ce qui eut pour effet la poursuite des blocages et barrages filtrants dans plusieurs régions et leur maintien lundi 19 novembre. A travers la France, les mécontents étaient quelque 46.000 dimanche, selon une source policière, en recul par rapport aux 290.000 avec un gilet jaune sur le dos la veille, soulignait la presse aux ordres qui ne proposait aucune contre-estimation, mais les manifestants étaient mieux organisés.
Moins nombreux, mais plus déterminés, les manifestants mirent à profit le dimanche pour occuper des ronds-points ou sur des axes autoroutiers stratégiques, comme à Montélimar, Chalon-sur-Saône, à Caen, au Mans et ailleurs dans l'Ouest, en Nouvelle-Aquitaine ou encore en Vaucluse, dans le Var ou à Martigues. Dans la soirée, une centaine de "gilets jaunes" a bloqué les accès au dépôt pétrolier de Vern-sur-Seiche, près de Rennes, empêchant le passage des camions d'approvisionnement.

Réalisée par un youtubeur rennais (connu sous le pseudonyme de Monsieur Seby) pour soutenir le mouvement citoyen et publiée samedi 17 novembre sur Facebook,
la chanson des "gilets jaunes" désigne Emmanuel Macron comme le principal responsable de la hausse du prix des carburants.

Les "gilets jaunes" poursuivent mardi 20 novembre leurs opérations de blocage, principalement sur les autoroutes et les dépôts pétroliers

La veille, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait en effet haussé le ton, mettant en garde contre l'intervention des forces de l'ordre qui démonteraient les installations de blocage.



"On voit bien aujourd'hui, assurait-il, qu'on a une dérive totale d'une manifestation qui pour l'essentiel était bon enfant samedi. On voit qu'on a une radicalisation avec des revendications qui ne sont plus cohérentes, qui vont dans tous les sens", a-t-il dénoncé ce mardi matin 20 novembre sur France 2.

Les manifestations ont fait un mort et 528 blessés, dont 17 touchés grièvement, sur l'ensemble du territoire, dont une majorité provoquée par des automobilistes irascibles ou politisés au côté de LREM. Christophe Castaner a notamment instrumentalisé le cas de "trois policiers blessés à coup de boules de pétanque", ce qui n'arrive pas que rarement dans les quartiers,  et l'intervention des forces de l'ordre dans la nuit de lundi à mardi à Langueux (près de Saint-Brieuc, Côtes-d'Armor) pour déloger d'un centre commercial "des hommes qui avaient des barres de fer et des cocktails molotov". Autant de cas anecdotiques non représentatifs de l'ensemble du mouvement. Curieusement, Castaner n'évoque pas l'exception de "casseurs" "en marge" du mouvement citoyen. Ces délinquants ont-ils d'ailleurs été interpellés ?
Sur son compte twitter, le groupe identifié "Colère du Peuple 22", à l’origine du mouvement en Côtes-d’Armor, évoque des " casseurs qui se sont mêlés aux Gilets jaunes pour avoir l’occasion de taper sur les forces de l’ordre ".

🔴La zone de Langueux est peu à peu investie par des casseurs, qui se mêlent aux pour avoir l'occasion de taper sur les forces de l'ordre.😡
Ce mardi matin à Caen (Calvados), après sommation, les forces de l'ordre ont par ailleurs eu recours  à des gaz lacrymogènes pour déloger des manifestants à l'origine du principal barrage de l'agglomération.

"Le droit de manifester (...) ce n'est pas celui de bloquer, de ne pas déclarer, de blesser les forces de l'ordre", a insisté le locataire de la place Beauvau, affirmant qu'il y a eu depuis samedi "presque autant de blessés dans nos forces de l'ordre que pendant l'évacuation de Notre-Dame-des-Landes" en avril. Fake news au regard de la durée des affrontements...

"Il y aura aujourd'hui des contrôles d'identité et des verbalisations", a-t-il averti, tentant de créer des divisions :  "les gens qui sont très pacifiques, mais qui sont emportés par ceux qui sont plus radicaux, à rester dans un cadre légal". "Il faut aussi penser que nos forces de l'ordre sont mieux mobilisées pour garantir la sécurité de nos concitoyens que pour anticiper ou pour courir derrière des gens qui veulent bloquer des ronds-points", a-t-il fait valoir, excusant par avance les possibles bavures policières.

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