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jeudi 29 novembre 2018

Gilets jaunes : l'extrême gauche prend le train en marche et politise le mouvement

La CGT et Mélenchon feront de la récup' sur les Champs-Élysées samedi 1er décembre avec les "gilets jaunes"

La CGT s'infiltre

Alors que continuent les occupations de ronds-points et de centres stratégiques pour la défense du pouvoir d'achat et contre la hausse des taxes sur les carburants, après quinze jours, l'organisation syndicale d'extrême gauche appelle "tous les citoyens" à manifester le 1er décembre pour défendre le pouvoir d'achat.


Sortant de sa réserve, la CGT cherche à mettre la main sur le combat social des Gilets jaunes. Mardi, la première organisation syndicale dans le secteur public a appelé "tous les citoyens, les salariés actifs et retraités" qui ne l'étaient pas déjà, avant elle, à manifester le 1er décembre pour exiger "des réponses immédiates et précises" du gouvernement auquel le syndicat marxiste ajoute le patronat. La CGT formule ses propres revendications, exigeant notamment une hausse du SMIC à 1800 euros, une prise en charge des transports par les employeurs, une TVA réduite à 5,5% pour les "produits de première nécessité", ainsi qu'une "fiscalité juste, tenant compte des revenus".
"La responsabilité du gouvernement" dans la situation actuelle est "énorme", souligne la CGT, qui estime que le "surnom de président des riches" donné à Emmanuel Macron est "bien justifié". 


Le syndicat critique également la politique fiscale sur les carburants, et considère, à l'instar d'autres personnalités comme l'ancienne ministre socialiste de l'Environnement, Ségolène Royal, que le gouvernement "instrumentalise les enjeux environnementaux" au profit du redressement de ses comptes publics.Sans pour autant les nommer, le communiqué de la CGT revient ainsi sur la "colère légitime" exprimée par les 'gilets jaunes" depuis avant le 17 novembre dernier ! 

Mais le syndicat radicalise le mouvement en appelant les citoyens à "ne pas laisser dévoyer leur colère par ceux distillant des idées xénophobes, racistes, homophobes". Le texte de l'organisation reprend en cela les craintes exprimées par le passé par son secrétaire général, Philippe Martinez, qui s'inquiétait de voir le mouvement soutenu par le Rassemblement National, son équivalent à l'extrême gauche. Pointant du doigt les risques de "récupérations" politiques, le secrétaire général avait notamment déclaré que les déclarations du maire de Béziers, Robert Ménard, en soutien aux manifestants était "absolument [scandaleuses]". A la "peste brune" répond le "choléra rouge"...

La centrale communiste entend investir le terrain des "gilets jaunes".
Accusant ses adversaires d'animer le mouvement citoyen, Philippe Martinez avait jugé vendredi qu'il était "impossible d'imaginer la CGT défiler à côté du Front National" à l'occasion des mobilisations du deuxième weekend, le 24 novembre. Pour le syndicat marxiste, la question des taxes sur les carburants reste mineure: "le fond du fond, c'est les salaires", avait-il expliqué, tentant d'attirer le mouvement citoyen sur son terrain en ajoutant que seules des "augmentations de salaires" permettraient aux Français de se doter de véhicules propres.

Pour l'heure, l'appel de la CGT n'a pas encore rencontré le soutien d'autres organisations syndicales. Les militants de la 25e heure s'ingèrent dans le mouvement à quelques jours seulement des élections professionnelles dans la fonction publique, prévues le 6 décembre. En récupérant le mouvement apolitique des Gilets jaunes, la CGT cherche donc à défendre sa position  syndicale dans la fonction publique face à ses concurrents comme FO ou Solidaires. L'organisation tentera de résister à l'influence croissante de la CFDT, qui lui a déjà ravi la première place dans le secteur privé en 2017.

Jeudi 22 novembre, dans les Bouches-du-Rhône, près de la ville communiste de Martigues, le dépôt de bio-carburant de La Mède était bloqué par des "gilets jaunes" et des salariés du site en grève à l'appel de la CGT.

L'extrême gauche politique tente aussi de noyauter le mouvement des Gilets jaunes  

Alors que RFI titre sur l'engagement "solitaire de François Ruffin aux Gilets jaunes", Jean-Luc Mélenchon (LFI) a affirmé jeudi qu'il manifestera - discrètement (car il pourrait en être éjecté) - samedi sur les Champs-Elysées aux côtés des "gilets jaunes". "Oui mais je m'arrange pour que ma présence soit la plus efficace possible, c'est-à-dire que j'évite les concentrations de caméras autour de moi", a minaudé Mélenchon.

Le politicien a aussi souhaité une mobilisation sans violences, après celles qui ont émaillé la manifestation du 24 novembre sur la célèbre avenue parisienne et que Castaner, demi-ministre bouffon de l'Intérieur, a attribuées à "l'ultra-droite", alors qu'aucun des interpellés n'y appartient.

Si Mélenchon était entendu, la preuve serait faite à nouveau que ces violences de rue - visant les commerces de luxe comme Dior - sont bien provoquées par l'extrême gauche anarchiste que la presse qualifie d'ultra-gauche pour ne pas impliquer le PCF et LFI.


Une bijouterie Dior a été dévastée et pillée lors des affrontements avec les forces de l'ordre. Les dégradations sur le magasin dépassent le million d'euros


"Je suis pour une orientation absolument, radicalement, totalement, et dans tous les cas, non violente. La violence ne nous a jamais servis. Elle sert de prétexte à nos adversaires et c'est tout", a déclaré le député parachuté sur les Bouches-du-Rhône. Il sera d'ailleurs sur les Champs-Elysées et non pas sur la Canebière à Marseille...

Il a condamné l'approche biaisée des media, soulignant que "ce n'est pas une bonne idée de (se) focaliser sur quelques violences que tout le monde déplore", comme l'ont pesamment fait CNews et LCI, ainsi que, dans une moindre mesure, BFMTV. Samedi, "on va entendre sur toutes les chaînes d'info 'le mouvement s'essouffle' et si quelqu'un brûle un cageot, il y aura dix caméras autour pour le prendre au 1er plan", a déploré Mélenchon. Et le même cageot brûlera d'ailleurs toute la journée, toutes les sept minutes...

Des porte-parole de la "délégation" officielle des "gilets jaunes" doivent être reçus vendredi par le Premier ministre Edouard Philippe, à la veille de "l'acte 3" de leur mobilisation, sur les Champs-Élysées et en régions, le 1er décembre.
Mais les Français n'en attendent pas davantage que de l'entretien pour rien avec Rugy.

VOIR et ENTENDRE une partie de la rencontre (75mn) filmée par le Gilet jaune Eric Drouet, à la demande de la base :
  

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