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lundi 5 novembre 2018

Nouvelle-Calédonie : l'indépendance, c'est non dans les urnes

Les Calédoniens choisissent par référendum de laisser flotter le drapeau tricolore

Les résultats du référendum sur l'autodétermination sont clairs et nets.


La victoire du "'Non" est plus modeste qu'annoncée par les sondages et les partisans du Oui en tirent des conclusions. 56,4% des électeurs ont préféré rester Français, mais ils font un pas vers les indépendantistes. "Il faudra qu'on tende la main à ceux qui ont perdu, parce que nous respectons le combat qui est le leur", expliquent les vainqueurs par la voix de Sonia Backès, présidente du groupe Les Républicains calédoniens.
Depuis l'Élysée, Emmanuel Macron appelle d'ailleurs aussi au dialogue entre toutes les parties.

Référendum : les Calédoniens disent "non" à l'indépendance
Les militants indépendantistes donnent en revanche l'impression d'avoir gagné. Ce n'est pas le cas, mais s'ils ont perdu cette bataille, ils n'ont pas perdu la guerre.
Les accords de Nouméa prévoient en effet l'organisation d'autres référendums, alors les indépendantistes donnent rendez-vous au prochain scrutin. 

Avec une participation exceptionnelle de plus de 80% des électeurs, ce scrutin marquera quoiqu'il arrive l'avenir de la Nouvelle-Calédonie.

Macron devra gérer la "lèpre nationaliste" dans les territoires français

"Les Kanaks, très majoritairement, ont envie de construire ce pays qui est le leur," a déjà conclu le président autonomiste du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, qui "prend acte du résultat démocratique" en Nouvelle-Calédonie, mais ajoute que "les mécanismes d'aliénation coloniale n'ont pas disparu".

franceinfo :
Que pensez-vous des résultats de ce référendum ?

Gilles Simeoni : Je pense qu'il faut prendre acte du résultat démocratique, qui intervient au terme d'un processus qui a été validé par toutes les parties. Un résultat qui a toute sa légitimité. J'ai une pensée pour celles et ceux qui ont eu le courage il y a 30 ans de choisir le chemin de paix. Je pense notamment à Michel Rocard, à Jean-Marie Tjibaou à Jacques Lafleur et dix ans après à Lionel Jospin. Maintenant, que faire avec ce résultat ? Parce que l'écart est beaucoup plus mince que ce qui avait été annoncé.

On se rend compte, si on affine un peu la lecture, que les Kanaks représentent environ 40% de la population totale de la Nouvelle-Calédonie, cela veut dire que la quasi-totalité des Kanaks a voté en faveur de l'indépendance. Ce que démontrent ce résultat et la réalité de l'état actuel de la société en Kanaky [Siméoni va un peu vite en besogne : ce terme désigne la Nouvelle Calédonie, et c'est le nom du futur Etat indépendant rêvé par le Front de libération nationale kanak et socialiste, FLNKS], c'est que les mécanismes d'aliénation coloniale n'ont pas disparu. Je pense notamment aux disparités économiques et sociales, en matière d'éducation. Le combat du peuple kanak va continuer. Les Corses, celles et ceux qui partagent nos idées, sommes solidaires de ce peuple.

Que doit-on faire et de quelle manière pour garantir le respect de la dignité du peuple kanak et de toutes les composantes de la Nouvelle-Calédonie ?

Dans le discours du président Emmanuel Macron, pas une fois il n'a cité le peuple kanak. Je pense que c'est une omission qui est regrettable. Il suffit de voir les statistiques, notamment le taux de jeunes qui accède à l'enseignement supérieur, je crois que c'est 4% sur les dernières statistiques. On disait que les jeunes Kanaks allaient se désintéresser de ce scrutin et manifestement ils s'y sont largement investis pour revendiquer leur fierté d'appartenir à ce peuple. Les Kanaks, très majoritairement, ont envie de construire ce pays qui est le leur.

On est dans une logique de paix et pas dans une logique d'hostilité, de rejet, mais simplement d'affirmation de la dignité de ce peuple, des prises en compte d'une histoire qui a été injuste, qui a été une histoire coloniale. Il y a aussi la volonté de redéfinir librement le rapport à la France et à la République. L'indépendance ne peut se concevoir en 2018 comme elle pouvait se concevoir dans les années 50.

La Nouvelle-Calédonie est la collectivité la plus autonome de France avec des pouvoirs régaliens, notamment sur les programmes scolaires. Cela explique-t-il le choix exprimé aujourd'hui ?

Je dirais, avec un petit sourire, souvent lorsqu'on revendique pour la Corse l'autonomie, on dit que l'autonomie, c'est l'antichambre de l'indépendance. Or, je note qu'en Nouvelle-Calédonie, il y a une autonomie très large et pour autant les électeurs n'ont pas choisi l'indépendance

La situation corse et la situation en Nouvelle-Calédonie ne sont pas identiques, même si il y a des traits de similarité entre les deux peuples et un grand respect. En ce qui concerna la Corse, une très large autonomie comme celle que connaissent actuellement les Kanaks nous suffirait largement, mais la situation n'est pas la même. Nous allons continuer, nous aussi de façon démocratique, pour faire prendre en compte ces attentes. 


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