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samedi 3 novembre 2018

Sur la hausse des taxes carburant, Philippe n'en démord pas

"Il n'y a pas le choix," selon Philippe, de frapper les automobilistes les plus vulnérables

"C'est compliqué; mais il n'y a pas le choix", maintient Edouard Philippe

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Depuis le Vietnam, il est revenu sur la hausse impopulaire des taxes sur le carburant en France, cherchant à se justifier samedi par le besoin de combattre les émissions de gaz à effet de serre.

"J'entends parfaitement la grogne, le mécontentement parfois, la colère aussi qui peut s'exprimer, mais je dis aujourd'hui, comme je l'ai toujours dit, qu'il n'y a pas de solution magique au problème du dérèglement climatique", a-t-il insisté. Ainsi admet-il que le matraquage de certains automobilistes n'aura pas l'effet magique annoncé sur le dérèglement climatique : la magie opérera seulement dans les caisses de l'Etat...

La colère ne cesse de monter en France du fait de la forte remontée des prix des carburants

Le premier ministre a évoqué son inquiétude lors d'une rencontre au nouveau lycée français d'Hanoï avec des jeunes, alors qu'il était interrogé sur le réchauffement climatique. Il est alors revenu de lui-même sur la problématique, sous l'effet conjugué des hausses des prix du pétrole - en vérité, en baisse en octobre -  cf. graphique ci-dessous, et de l'augmentation chaque année de la "taxe carbone", taxe environnementale visant à à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de la COP21.
Or, cette taxe écologique s'ajoute à la taxation implicite des émissions de CO2, notamment sur les énergies fossiles (par exemple la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE, en France) ou par le biais des droits de douane sur les importations d'hydrocarbures. Une double peine !
.

"Il faut pouvoir inciter nos concitoyens à changer un certain nombre de comportements qui sont problématiques du point de vue des équilibres environnementaux", a martelé celui qui s'en est déjà pris aux automobilistes en réduisant la vitesse à 80km/h sur certaines routes.

"Alors, c'est facile à dire comme ça, et puis, quand on rentre dans le détail, ça râle un peu, il faut reconnaître. Je ne sais pas au Vietnam, mais en France, parfois, ça râle", a taclé E. Philippe. "Théoriquement, tout le monde est d'accord (pour réduire les émissions), mais en pratique, c'est difficile", a-t-il regretté.

"Il faut accompagner ça. Il faut que les gouvernements essaient de dire à la fois 'attention, il faut changer les comportements', mais en même temps qu'ils accompagnent leurs concitoyens pour que ces changements soient possibles", a-t-il plaidé, citant les primes à la conversion du gouvernement, bien qu'elles soient dérisoires face à un investissement dans un véhicule hybride ou électrique plus cher et cela avec un budget contraint au départ, ou pour changer les chaudières au fioul.

"C'est compliqué, mais il n'y a pas le choix, il n'y vraiment pas le choix et d'une certaine façon, il y a urgence", a dramatisé le premier ministre.

"Et même si ça râle beaucoup, même si c'est difficile à assumer, à mettre en pratique, il y a beaucoup de gens, et notamment de votre génération, qui savent que c'est indispensable", a-t-il prétendu devant les lycéens.

Le mouvement pour le blocage des routes le 17 novembre fait tache d’huile

Résultat de recherche d'images pour "gilets jaunes contre hausse prix carburants"78 % des Français soutiennent l’appel au blocage des routes le 17 novembre prochain pour protester contre l’augmentation du prix des carburants, selon un sondage réalisé pour Le Figaro et franceinfo. Difficile, d’ores et déjà, de qualifier - avec mépris - cette fronde de "petite jacquerie d’extrême droite", pour reprendre les mots du site macronien 'Team Macron' sur Twitter, en abrégé TM. "La #Team Macron soutient l’action d’@EmmanuelMacron pour la réussite de la France." Sans doute l’emploi de l’anglais "Team" fait-il bien dans le "nouveau monde" - un peu moins en termes de défense de la langue française - , mais encore une incohérence de ceux qui veulent la réussite de la France…

78 %, cela veut dire que 22 % des Français désapprouvent le mouvement, dirait La Palice. 22 %, à deux petits points près, c’est le score d’Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle. De là à tirer une conclusion électorale, c’est prématuré, mais signifiant, car il est très rare qu’un mouvement social ait un soutien aussi massif de la population. A titre de comparaison, le mouvement des cheminots, au printemps dernier, n’était soutenu que par 39 % des Français.

Mais les grandes centrales syndicales rechignent à soutenir un mouvement qu'elles portent au crédit de la droite. 
Syndicat d'extrême gauche, la CGT, par exemple, était à fond les manettes dans le mouvement de grève à répétition qui empoisonna la vie des Français durant de longues semaines. En revanche, elle met le frein à main face à ce mouvement du 17 novembre. "La colère peut s’entendre, car le prix des produits pétroliers devient exorbitant et intenable," admet-elle d'abord, mais les révolutionnaires émettent des réserves sectaires : "Plusieurs partis d’extrême droite semblent être à la manœuvre. Ils se font le relais d’une action qui, au final, encouragera à mettre taxes, impôts et peut-être demain cotisations sociales dans une même logique… Nous sommes clairement dans une instrumentalisation de l’exaspération," selon leur analyse. Comme le cholestérol, c’est bien connu, il y a les bons et les mauvais mouvements sociaux. 

A FO, on est plus subtil : "Si des membres de FO y participent, ils le feront à titre purement individuel." La direction ne peut empêcher ses éléments anarchistes de bondir sur l'occasion de répandre leurs casseurs dans les rues et sur les routes. 

Le mouvement semble néanmoins faire tache d’huile
Dans une rapide revue de la presse régionale. Ouest-France rapporte que 2.400 internautes se sont inscrits sur le groupe Facebook "Blocage contre la hausse du carburant et taxes Pontivy 17 novembre 2018".

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Et encore "Facebook soupçonné de censurer les appels aux blocages," titre BFMTV.  Des conducteurs en colère ont fait part de leur étonnement quant à la disparition soudaine de certaines de ces pages de rassemblements.
"La censure sur les réseaux concernant cette journée est bien la preuve qu’ils en ont peur", écrit un internaute. "Deuxième fois que l’appel au blocage de Toulouse est supprimé, on essaye de nous dissuader, il faut répliquer", lance un autre. "Répression, censure, honteux", s’agace un troisième. C’est aussi le cas à Rodez, à La Rochelle ou à Nantes. Contacté,
Facebook France assure pourtant n’être pour rien dans la fermeture de ces pages. Plusieurs préfectures non plus.

Selon France Bleu, rien qu’à Mont-de-Marsan, dans les Landes, près de 300 personnes se disent prêtes à participer au blocage. 

La Dépêche titre : "Hausse du prix des carburants : le 17 novembre, ils veulent bloquer l’Ariège." 1.400 personnes ont dit qu’elles participeront au mouvement dans ce petit département. Tout cela se passe par Internet, reste virtuel, se rassurera la macronie.  

Mais  des réunions de terrain rassemblent aussi de vrais gens, dans de vraies salles. Ainsi, lundi dernier, dans le Vaucluse, plus de 300 personnes ont fait le déplacement pour une réunion, au Pontet, près d’Avignon, selon Le Dauphiné. 

A Dole, 23.000 habitants dans le Jura, ils étaient 70, jeudi 25 octobre, selon Le Progrès, qui rapporte les propos du Jacquou le Croquant du Net local : "Si nous sommes 300 à 400 à participer, ça suffira pour bloquer une ville comme Dole."

Si on emprunte un instant la machine à remonter le temps d’Emmanuel Macron, en stationnement interdit sur le trottoir des années 30, ces "petites jacqueries" ici et là paraissent encore dérisoires, bien que répandues sur l'ensemble du territoire. Mais passons la marche-arrière jusqu'en 1775, au début du règne de Louis XVI. La France connut alors des révoltes paysannes qu’on appela la " guerre des farines", après que le prix de la farine, et donc du pain, avait fortement augmenté. Rien que dans le bassin parisien, plus de 120 émeutes ! Certains historiens virent même dans ce mouvement les prémices de la Révolution, quatorze ans plus tard. Mais, aujourd’hui, tout va tellement plus vite avec les réseaux sociaux et tout ça… Bien évidemment, l'Histoire ne se répète pas...
Il y a 14 ans, c'était 2005 et les émeutes partout en France, suite à la mort par électrocution de deux petits "sauvageons" réfugiés dans un transformateur électrique pour échapper à la police.Et le 2 novembre l’Etat tenta d'enrayer la propagation de la violence en instaurant l'"état d'urgence".
La pétition contre la hausse du prix des carburants dépasse les 700.000 signatures (début novembre) et l'appel de plusieurs collectifs réclamant une baisse des tarifs sur les carburants va se concrétiser par des opérations escargot dans plusieurs villes de France. Le mouvement de blocages prend de l'ampleur.

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