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jeudi 8 novembre 2018

Renault: "Vous n'êtes pas le bienvenu ici" (un ouvrier à Macron)

Macron se fait rejeter par un ouvrier de chez Renault

L'augmentation de la fiscalité a poussé un travailleur de l'usine Renault de Maubeuge à crier sa colère

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Les attouchements sont inopérants
Pour recréer du lien avec la population, Jupiter s'est fait organiser une "itinérance mémorielle" de cinq jours dans les pays de l'Est et du Nord martyrisés par la Grande guerre de 14-18. Mais il ne récolte que critiques et plaintes, si on met de côté les encouragements de militants du parti du président rassemblés et alignés lundi le long de sa déambulation sous bonne escorte, tandis que les opposants étaient tenus à distance par un impressionnant service d'ordre.

Mardi, le président a laissé approcher les "vrais gens" et a commencé à s'en prendre plein la tronche. Il s'est cabré à chaque étape un peu plus et a tenté  de justifier ses mesures accablantes mais restées improductives, se lançant jeudi dans un plaidoyer improvisé de sa politique économique. Le prétentieux est persuadé d'être un incompris des populations laborieuses ou retraitées, qu'elles soient "illettrées" ou "réfractaires" et "cyniques".

Le président de la République  a défendu avec véhémence sa politique économique jeudi
Dans une usine Renault près de Maubeuge (alternativement UDI ou PS), un ouvrier protestataire lui a crié qu'il n'est "pas le bienvenu". Cette usine est l'une des étapes du périple que le chef de l'Etat s'est imposé autour de la commémoration de la guerre de 14-18, croyant redorer son image fissurée, en vue des Européennes de mai 2019. 

Sur le papier, la visite de cette usine de Kangoo de laquelle sort une voiture toutes les minutes aurait dû être sans souci. Cette visite en compagnie du PDG du groupe, Carlos Ghosn, a donné lieu à d'importantes annonces qui auraient dû faciliter les contacts: une nouvelle tranche d'investissements de 400 millions d'euros pour produire deux nouveaux véhicules utilitaires Nissan et Mitsubishi, et à la clé quelque 200 emplois. Mais l'arrogance du président je-sais-tout et ses mesures impopulaires au corps défendant de plusieurs catégories fragilisées de la population sont vécus comme autant de provocations, ponctuées de déclarations blessantes à toute occasion.

"Vous reprenez d'une main ce que vous donnez de l'autre". 
S'adressant au personnel de l'usine, le chef de l'Etat n'a pas échappé à une nouvelle interpellation. Après une retraitée mardi et un quidam, mercredi, c'était cette fois un syndicaliste de SUD, syndicat révolutionnaire trotskiste. 

L'échange a été rude entre le militant et le président amaigri, translucide. L'ex-banquier a accusé le travailleur de "caricaturer" sa politique et d'être ..."ridicule". C'est ainsi que le président entend renouer avec la population... Tendu vers son contestataire, le petit coq a défendu âprement ses choix d'aider "ceux qui investissent" tout en laissant les fonctionnaires sur le bas côté, et s'est emporté contre ceux qui "caricaturent" sa politique anti-sociale, discriminante, puisqu'elle accable ceux qui travaillent

"Monsieur Macron, vous n'êtes pas le bienvenu ici. Monsieur Ghosn se donne du mal. Mais avec l'augmentation de l'essence vous reprenez d'une main ce que vous donnez de l'autre", lui a crié l'homme, Samuel Beauvois, qui a précisé travailler chez Renault depuis près de 25 ans.
En 2014, des salariés de l'usine MCA (Maubeuge Construction Automobile, 2 500 employés) de Maubeuge (Nord), une filiale du groupe Renault, ont saisi les prud'hommes d'Avesnes-sur-Helpe (Nord) après la découverte de fichiers personnels jugés "illégaux"."Au total, quatre fichiers ont été découverts, comportant le nom de 93 salariés. Le premier a été découvert en début d'année et le dernier en date est un fichier intitulé suivi des grévistes, où sont inscrits noms, prénoms, matricules et un commentaire, où le salarié est obligé de justifier pourquoi il fait grève", a expliqué Samuel Beauvois, délégué Sud de l'usine MCA.
La réponse du président. "Si vous êtes venu faire un meeting politique, c'est autre chose", a polémiqué le président, d'une voix rude. "On est là tous ensemble pour réussir". 
"On réussit sans vous", a rétorqué le syndicaliste, suggérant que Renault ne l'a pas attendu. 
"Je veux expliquer pourquoi je suis là, cet engagement..." "C'est pas grâce à vous", a répliqué son interlocuteur. 

"Là, vous êtes ridicule, pardon de vous le dire", s'est énervé le chef de l'Etat, surmené. Puis, prenant de haut son interlocuteur, Macron a asséné: "Cher Monsieur, j'ai la conviction qu'on ne retrouve la dignité que par le travail. Les cotisations ont baissé, c'est le gouvernement. La taxe d'habitation qui baisse, c'est le gouvernement", a-t-il martelé, applaudi par une partie de sa suite. 
"Je vous le dis - Emmanuel a visiblement entendu de nombreuses lectures des Evangiles, mais delà à se prendre pour le Christ, bref... , cette politique est cohérente par rapport à ce que vous êtes en train de dire... mais je vois que vous n'êtes pas intéressé par ma réponse", s'est vexé le quadra.

Lorsque le trotskiste a raillé l'image des "premiers de cordée", Monsieur 29% de confiance dans les sondages et 24% au premier tour de la présidentielle a perdu ses nerfs, accusant le débatteur de vouloir "faire son show".

Macron accuse le coup à chaque station de son chemin de croix

Macron tient un discours inaudible en milieu social sinistré. "J'entends toutes les caricatures depuis un an et demi, 'vous aidez les uns, pas les autres'. Mais si on ne baisse pas la fiscalité sur le capital, on ne peut pas recréer d'emploi. Il faut réconcilier le travail et le capital, simplifier les règles du travail. C'est le choix fait il y a un an et demi, pour sortir des rigidités françaises qui nous ont coûté", a-t-il poursuivi. "Je crois dans le mérite, le travail, vive la République, vive la France", a lancé le président, comme dans un meeting. Preuve s'il en fallait, qu'il est en campagne des Européennes.

La presse aux ordres prend le parti du président.
Avec elle, la CFE-CGC. Les salariés autorisés à accompagner le président ont parfois critiqué l'intervention de leur collègue. "Il faut pouvoir exprimer son mécontentement, mais pas à des moments malvenus, pas en apostrophant le président, alors que Monsieur Ghosn annonçait des investissements", a résumé un ouvrier syndiqué à la CFE-CGC, anonyme. 

En réalité, cette semaine d'itinérance soulève un vent de révolte sur le passage du président. Le peuple gronde, mais la presse banalise la révolte sociale qui s'étend sur le terrain, notamment sur le pouvoir d'achat.  

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