Alors que Macron n'a pas fait le déplacement, Saïd Ahamada fait de la polémique politicienne
L'ampleur du problème de logement insalubre à Marseille était connu des autorités, note le député LREM des Bouches-du-Rhône, Saïd Ahamada, qui a bien dû poser une question au gouvernement (QAG) dans ce sens, intervention qui est passée inaperçue...
Ancien militant MoDem, puis candidat EELV lors des élections législatives de 2012 à Mayotte, avant d'être socialiste, ce macronien de la dernière heure se rappelle aujourd'hui qu'il est pourtant co-président du Groupe d'études villes et banlieues à l'Assemblée... Or, la lutte contre les rodéos motorisés, c'est bien, et la lutte contre la pollution du transport maritime et la promotion des carburants marins alternatifs, c'est mieux, à condition de faire des propositions réalistes de court terme plutôt que de taxer à tour de bras, mais la lutte contre la vétusté des immeubles de sa propre circonscription devrait être une urgence personnelle depuis un an et demi qu'il est élu.
Lorsqu'il a posé une QAG le 7 novembre 2017, c'était au ministre de la cohésion des territoires (Jacques Mézard): "je voudrais vous parler de territoires de notre pays où 42 % de la population connaît la pauvreté, où 25 % de cette population est au chômage et où, dans une ville comme Marseille, trente personnes sont mortes sous les balles l'année dernière. Ces territoires, vous l'avez compris, sont les quartiers prioritaires de la politique de la ville." Belle question populiste, mais qui ignore le sujet qui lui tient tout à coup à coeur... A cette date, le poste de secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Cohésion des territoires avait été supprimé depuis Emmanuelle Cosse ! Il ne fut rétabli qu'en octobre 2018.
"A la place de Jean-Claude Gaudin, j'aurais démissionné," a affirmé ce premier député issu de l'immigration comorienne, mercredi 14 novembre, sur France info.
La chaîne de radio de service public donnait la parole à ce député de la majorité présidentielle, alors que, le même jour, une marche de récupération de la colère est organisée mercredi soir à Marseille, 9 jours après l'effondrement de 3 immeubles vétustes dans le quartier de Noailles, qui a fait 8 morts.
"Monsieur Jean-Claude Gaudin est un grand garçon; je le laisse prendre les décisions qu'il estime nécessaires le concernant. Au-delà de sa démission, ce qui m'intéresse, c'est de savoir si les Marseillais sont protégés ou pas", a lâché l'élu.
Le député récupère la "colère" légitime des familles des victimes après le drame de Marseille, "parce que des personnes sont mortes ["ont perdu la vie" !] , mais surtout parce ce que tout cela était prévisible, assure - après coup - celui qui est pourtant leur député. Ma vraie inquiétude, c'est de savoir quelles sont les mesures qui sont prises pour faire en sorte que ce drame ne se reproduise pas, sachant qu'on a des cas similaires disséminés dans toute la ville, mais surtout dans le centre-ville, le troisième arrondissement et les quartiers nord où je suis élu", a-t-il affirmé.
Une équipe d'experts appartenant au Centre scientifique technique du bâtiment (CSTB) est chargée d'analyser la situation à Marseille. Une reprise en main de l'Etat que le député voit comme une sorte de mise sous tutelle : "Il y a eu une carence", donc "l'Etat vient à la rescousse. Il faudra que très rapidement les autorités de mairie, de la métropole se mettent en branle pour être à la hauteur de la situation", a estimé Saïd Ahamada.
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