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jeudi 22 novembre 2018

Gilets jaunes : les députés de la majorité s'avouent "désemparés" face à leurs électeurs en colère

Des députés LREM en souffrance dans la majorité présidentielle

Des \"gilets jaunes\" bloquent un rond-point à Dinan (Côtes-d\'Armor), le 20 novembre 2018.

L'entêtement hautain de Macron jette les élus honnêtes dans le doute.
"Je ne sais pas quoi leur répondre d'autre que les arguments que l'on avance et qui ne prennent pas..."Valéria Faure-Muntian, députée LREM de la 3e circonscription de la Loire, fait preuve d'une franchise décapante, qui contraste avec l'attitude supérieure des autres blancs-becs de la majorité qui font écho à la parole jupitérienne sans analyse, ni sens critique. Désormais certains entendent véritablement l'exaspération de la population. Et la comprennent sincèrement.

Cette jeune parlementaire de 34 ans, ancienne chargée de clientèle en assurances et élue en 2017 grâce à la vague En marche !, l'avoue sans ambages : elle est "totalement désemparée" face au mouvement des "gilets jaunes". Samedi, ils étaient plus de 280.000 dans la rue pour faire entendre leur colère face à la hausse du prix des carburants. Depuis, les blocages se concentrent sur certains points névralgiques, tandis qu'un appel à manifester le 24 novembre à Paris a été lancé sur Facebook. L'issue du conflit est plus qu'incertaine. Les revendications dépassent maintenant le simple ras-le-bol fiscal mais, si les corps intermédiaires sont exclus de la contestation, en revanche, certains syndicats se sont ralliés à la cause des révoltés: outre que les syndicats FNTR (syndicat de transporteurs routiers) et OTRE (Organisation des Transporteurs Routiers Européens) appellent le gouvernement à discuter avec les gilets jaunes pour une sortie de crise rapide, FO Transports appelle à rejoindre le mouvement.

Les députés de la majorité qui ont accepté de parler sont unanimes : ils comprennent l'exaspération et le sentiment de déclassement exprimés par les "gilets jaunes". Mais comment leur répondre ? Avec qui entamer les discussions ? Sur quoi ? "On n'est pas sur la même longueur d'onde, ils ont des sentiments, nous des arguments, ça ne colle pas", estime Valéria Faure-Muntian qui ne voit pas comment le président compte procéder quand il déclare mardi depuis Bruxelles que "c'est dans le dialogue qu'on peut en sortir, dans l'explication, dans la capacité à trouver le bon rythme et les solutions de terrain"... Plus facile à dire qu'à faire pour les députés de la majorité. 

Rejet de LREM : "J'ai tenu une permanence, personne n'est venu"

Nombre de députés LREM ont préféré ne pas aller au contact des manifestants, pour "ne pas envenimer" les choses. 
Ex-directeur de la Mutuelle générale de l'Education nationale (MGEN) et ex-professeur en Dordogne, Philippe Chassaing, 46 ans, est député de la 1re circonscription, où les appels au blocage "ont été suivis avec des ronds-points occupés". "Je n'ai pas voulu me rendre sur les sites pour ne pas que ça dégénère et que cela soit perçu comme une provocation", explique-t-il. Alors, il s'est décidé à "tenir une permanence samedi matin si les 'gilets jaunes' voulaient interroger un élu". Mais voilà, "personne n'est venu". Le midi, le député s'est rendu au PC de sécurité pour s'entretenir avec la préfète.





Les jeunes élus de la "start-up" En Marche!, on le voit, n'ont pas l'étoffe.

Son collègue de Charente-Maritime, Jean-Philippe Ardouin, 54 ans (Rotary et ancien membre du Bureau National Interprofessionnel du Cognac ) , n'était pas non plus sur le terrain. Il a suivi le mouvement via les services de la préfecture et les réseaux sociaux, et n'a pas eu de contacts avec les "gilets jaunes".
"Sur le glyphosate, on avait été sollicité par les citoyens. Là, on n'a été sollicité par aucun 'gilet jaune'; ils s'en foutent de leur député". (Jean-Philippe Ardouin, député de Charente-Maritime)
On peut-être quinqua et élu de la majorité, mais plus à l'aise dans les salons.

D'autres parlementaires ont pu s'entretenir avec les "gilets jaunes", "un peu en marge des blocages". 
C'est le cas de Jean-René Cazeneuve, 60 ans, ex-directeur Général adjoint de Bouygues Telecom, député du Gers, qui était samedi à Auch : "J'ai écouté ce qu'ils avaient à dire mais c'est compliqué, c'est très hétérogène entre celui qui demande moins de taxes et l'autre qui veut plus de services publics, les revendications n'étaient pas communes." Un commentaire que s'est approprié un "analyste" de BFMTV, ce matin, sans citer sa source. 

A 400 kilomètres de là, Anthony Cellier, député du Gard, 43 ans, a pris sa voiture et s'est retrouvé bloqué à un rond-point. "On m'a dit que je n'avais pas mon gilet jaune et que je ne pouvais pas passer", raconte cet expert en énergie. Il se retrouve à débattre avec quatre personnes sans dire, au début, qu'il est député (et sa cocarde, alors ?). "Ils me disaient qu'ils n'avaient plus de quoi payer à la fin du mois. Je leur ai demandé qui avait voté aux dernières élections, sur les quatre, un seul l'avait fait. Je leur ai aussi expliqué qu'un très bon moyen de s'exprimer, c'était d'aller dans les urnes", ajoute-t-il, précisant leur avoir dit qu'il comprenait leur colère. 

Des législateurs démunis face "au ras-le-bol"

Cette colère, Anne-Laure Cattelot la perçoit, l'entend tous les jours. Députée du Nord à 30 ans, à la faveur d'un redécoupage de circonscription, l'ex-assistante parlementaire européenne de Jean-Luc Benhamias (2004-2014, MoDem) a croisé samedi plusieurs manifestants qu'elle connaît alors qu'un blocage était organisé à 200 mètres de chez elle.
"C'est un énorme ras-le-bol cumulé: on a mis un couvercle sur la cocotte depuis 30 ans, et là les gens sont sortis de leurs gonds." (commentaire d'Anne-Laure Cattelot, députée du Nord, bras ballants)
Concernant la hausse du prix des carburants, Anne-Laure Cattelot aurait récité à ses administrés son couplet sur "le scandale de la pollution liée au diesel". "Ils comprennent avec le scandale de l'amiante qu'on a connu ici, mais ils me disent : 'Est-ce que les pouvoirs publics font les mêmes efforts ?' Ils ont l'impression d'être la vache à lait." Plus qu'une impression, une constat ! La jeune apprentie-parlementaire d'Avesnes (radical-socialiste depuis 1890) n'a rien compris, mais l'assure : "On aide un maximum mais demain, on ne va pas non plus offrir des voitures, il faut responsabiliser les gens." Et si elle affirme être "très compréhensive des petites gens" les "gens qui ne sont rien", voir "un gilet jaune sur une Porsche Cayenne" la rend "dingue". Et où l'a-t-elle vue, sur un territoire où le chômage touche près de 16% de la population ?


Anthony Cellier assure lui aussi comprendre "cette impatience parfaitement légitime". "On parle des 6 milliards de baisse d'impôts ou encore de la suppression de la taxe d'habitation pour 80% des foyers [dans trois ans, l'a-t-il précisé], mais on n'a pas le sentiment que c'est perçu et compris", soupire-t-il. 
Car il est compliqué de porter cet argumentaire quand le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, souligne mardi sur Europe 1 que, pour lui, "le gouvernement fait les poches des Français, non pas pour de bonnes raisons, mais parce qu'en réalité il cherche à compenser les cadeaux fiscaux qu'il a faits par ailleurs".
Ce quadra n'est pas le seul à vivre cette impuissance. "J'ai des arguments factuels, mais mes arguments n'ont pas la force nécessaire pour faire face à leur désarroi", explique Valéria Faure-Muntian, une trentenaire ingénue (née en Ukraine et immigrée en 1998 à l'âge de 14 ans, BTS banque !), qui ne semble avoir jamais géré un budget et n'a jamais eu à équilibrer des recettes et des dépenses

"C'est très difficile d'avoir un dialogue constructif : les gens [les autres, selon ceux et celles qui se classent parmi l'élite] ne sont pas rationnels; ils mettent en avant ce qui baisse, mais jamais ce qui monte, abonde Jean-Philippe Ardouin. Quand on augmente la rémunération de 20 euros, on me dit : c'est bien gentil, mais je vais faire quoi avec 20 euros', mais quand on baisse de 5 euros les APL, les gens hurlent." Les nantis à plus de 7.500 euros mensuels de LREM peuvent-ils "comprendre", comme ils disent, que quand on n'a pas assez, un peu moins, c'est énorme, et un peu plus, ça ne suffit pas ?

La majorité présidentielle accuse les 'Gilets jaunes' de "confusion"

"Il faut qu'ils adressent un mot d'ordre parce que là, c'est confus", les entend-on répéter ad nauseam, repris par le choeur des media.
Ces parlementaires disent d'une part "assumer" le "maintien du cap" opposé par Edouard Philippe et, d'autre part, "comprendre" l'incompréhensible ! : le mouvement n'a ni revendications précises ni représentants déclarés. 

"Il faudrait qu'ils adressent un mot d'ordre parce que là c'est confus, il y a l'essence mais aussi les taxes, les retraites, les services publics...", selon Philippe Chassaing, finalement représentatif d'une majorité à l'écoute et qui ne veut pas comprendre. 
"Il n'y a pas de revendications claires et nettes, on peut vouloir entendre cette parole mais là, elle est multiple", reprend Anne-Laure Cattelot. Et puis, vers qui se tourner ?
"La difficulté d'entamer le dialogue, c'est aussi d'arriver à identifier un interlocuteur. Est-ce qu'on fonctionne par rond-point, par département, avec celui qui a le plus de likes sur Facebook ?", raille Anthony Cellier, député du Gard.
Dans sa circonscription de la Loire, Valéria Faure-Muntian a bien essayé d'identifier des interlocuteurs, mais "c'est complexe", explique-t-elle. "On essaye tous d'identifier l'objet qu'est ce mouvement social, car on doit y répondre en tant qu'élu de la nation." Le problème, se rétracte-t-elle, c'est ce "sentiment qu'ils ne souhaitent pas de dialogue". C'est pourtant celle qui, "en même temps", avouait : "J'ai des arguments factuels, mais mes arguments n'ont pas la force nécessaire pour faire face à leur désarroi". 
Les arguments de la jeune Valéria n'atteignent pas leur cible, précisément parce qu'elle ne connaît pas ni sujet, ni la France profonde et les difficultés de la vie quotidienne des Français les plus exposés à la sur-fiscalité, dont celle qui s'abat sur les automobilistes : les 'Gilets jaunes' - et derrière eux la France silencieuse - appartiennent à toutes les classes de la société; elles sont plus ou moins vulnérables, mais elles sont toutes impactées. La majorité parlementaire a voté à l'aveugle. Elle ne peut surtaxer large et, après avoir bombé l'ensemble de la population à tout vent, s'étonner que les gaz lacrymo fiscaux piquent les yeux de la population entière, dans sa diversité. LREM met le bololo et parle ensuite de confusion !
Alors, certains parlementaires font leur auto-critique, en attendant de se mettre autour de la table des négociations. "On aurait dû anticiper la hausse du baril, on savait qu'on allait augmenter les taxes, si on avait été dans l'anticipation, on n'en serait pas là", ose Frédéric Barbier, député du Doubs et ancien socialiste : lors des élections législatives de 2012, Pierre Moscovici le choisit comme suppléant et il devint ainsi député à sa nomination au ministère de l’Economie et des Finances dans le gouvernement Ayrault. "On a séquencé nos mesures parce qu'on n'avait pas les moyens de faire tout en même temps, mais avec ce séquençage, les bonnes nouvelles sont indolores, c'est quelque chose que l'on a raté", convient Jean-Philippe Ardouin.

Pédagogie, pédagogie, pédagogie

Alors comment concrètement répondre à la "colère juste" des "gilets jaunes" ?
Castaner, demi-ministre de l'Intérieur, oppose la force.
Une mobilisation de gilets jaunes près de Montceau-les-Mines, le 21 novembre 2018.
Les "méchants" visés par Castaner, Philippe et Macron
Dès lundi soir, il a appelé "solennellement" les "gilets jaunes" au respect du "principe de la libre circulation" et averti que les déblocages menées par les forces de l'ordre allaient se poursuivre. "Je demande solennellement, mais fermement, à ceux et celles qui veulent manifester de continuer à manifester s'ils le veulent, mais sans chercher à bloquer et à atteindre la liberté de chacune et chacun", a déclaré l'ancien porte-parole du gouvernement lors d'un point presse. Les préfets ont ordre de dégager "méthodiquement les dépôts pétroliers et les sites sensibles".

Côté confusion et fermeté, le député Vignal (LREM, Hérault) bat des records

Patrick Vignal, député (LREM) de l'HéraultEn passant du PS à LREM, Patrick Vignal garde le même argumentaire en toutes circonstances.
"Sur les centres-villes, il y a eu 40 ans de lâcheté des gouvernements", lançait-il au micro de Sud Radio en juin dernier, ès-qualité de président de l’association Centre-Ville en Mouvement.
Sur le sujet de la sur-taxation des automobilistes, il est très ambigu, voire ...confus:
"Ca fait quarante ans qu'on n'a respecté c'te France périphérique"
Comme Christophe Castaner, il mise sur la "fermeté".

C'est un député intègre qui se défend, par ailleurs, d'avoir contrevenu à la loi sur la moralisation de la vie publique en faisant embaucher sa fille, Maryll Vignal, par Bertrand Sorre, député LREM de la Manche.


Gilles Le Gendre (En Marche) à l\'Assemblée nationale en mars 2018.
Gilles Le Gendre, sexagénaire recroquevillé,
garde chiourme des jeunes apprentis députés LREM inexpérimentés
Inexpérimentés, les députés peinent à trouver la solution magique. 
Beaucoup répondent, comme le fait l'exécutif, par plus de "pédagogie", mais leurs "éléments de langage" ne sont pas audibles. Mieux expliquer les réformes aux Français est non seulement un leitmotiv désobligeant, mais aussi illusoire, car déconnecté des difficultés de la vraie vie. 
Si Castaner montre les muscles, l'Edouard est désarmé. "Avons-nous su occuper le terrain ou répondre aux critiques ? Trop peu", s'était ainsi flagellé Edouard Philippe mardi  devant la majorité parlementaire, avant de poursuivre : "On m'a rapporté que sur les plateaux, nous n'avons pas été suffisamment sonores, présents, audibles."

Le premier ministre @EPhilippePM devant les députés @LaREM_AN : "Dans le plus fort de la mobilisation, avons-nous su occuper le terrain ou répondre aux critiques? trop peu (...) il y a quelques combats qu'on peut gagner sans combat, mais c'est rare"


Le pouvoir macronien garde donc le cap sur le fond, ne concédant que quelques faiblesses dans la forme :
peu importe la colère, quand on a l'ivresse des rentrées fiscales ? La boîte à outils des députés se résume à des marteaux, rabots, limes et pieds de biche. manque le memento du petit bricoleur. 
Ils ne cessent de pointer la sottise de leurs concitoyens, des "Gaulois réfractaires" "illettrés" et "fainéants" :  "Oui, on a un travail de pédagogie à faire. A quoi servent le budget, les taxes, l'Etat ? On [les autres, les débiles] a l'impression que les impôts nourrissent un monstre qui est l'Etat, mais l'Etat, c'est l'ensemble des citoyens", tient à rappeler le pédagogue Anthony Cellier, 45 ans, qui ne se voit nullement en oppresseur méprisant. 

Jean-Philippe Ardouin a, lui aussi, une piètre idée de ses électeurs. 
"Il faut que l'on soit meilleur en pédagogie et en communication, il faut toucher ces gens qui ne lisent pas la presse mais qui s'intéressent aux émissions de divertissement et qui sont sur les réseaux sociaux pour qu'ils ne se laissent pas influencer par les fake news", poursuit ce chef d'entreprise d'un domaine viticole de Cognac. Ce sachant ignore que les organes de presse se trouvent aussi sur Twitter et Facebook...
Le député a des certitudes : "Une grande partie des 'gilets jaunes' ne se serait pas mobilisée si elle avait eu accès à des infos vérifiées." Lutter contre les 'fake news', avoir une meilleure communication... 

D'autres députés plaident une réflexion à des réponses plus innovantes. "Edouard Philippe a essayé d'apporter des réponses, mais ça n'a pas bougé depuis son intervention de France 2." Nul ne sait à quelle mesure innovante elle fait allusion, mais peut-être le sait-elle? "Je me dis que puisque ça n'a pas bougé, ça ne suffit pas", remarque Valéria Faure-Muntian, en analyste fine.
"On a essayé des réponses classiques, ça ne suffit pas; il faut que l'on invente un nouvel arsenal de dialogue". (Valéria Faure-Muntian, députée de la Loire)
Frédéric Barbier a pris, quant à lui, au mot la proposition du secrétaire général de la CFDT. Il se trouve qu'il est ex-apparatchik socialiste, suppléant de Moscovici et à la remorque de ce syndicat réformiste... Dans un entretien gratuit pour un article payant du Monde, lundi, Laurent Berger proposait au gouvernement de construire "un pacte social de la conversion écologique" avec les organisations syndicales et patronales mais aussi les associations. "Mais, pour moi, il ne s'agirait pas d'une conférence une fois pour toute; il faut une instance de dialogue qui se réunirait tous les deux ou trois mois et qui permettrait d'évaluer nos politiques et d'engager des actions correctives si nécessaire", et gratuites, tant qu'à faire, assure le député du Doubs, renégat socialiste, "démissionnaire d'office" du PS.
En attendant, chacun sait qu'il y a urgence avec un mouvement qui risque de se durcir à mesure que la macronie multiplie les coups de menton et les menaces. "Au début, c'était bon enfant, mais là, ça se tend et ça m'inquiète pour la sécurité de tout le monde", alerte Anthony Cellier. 
"Ce qui est inquiétant, c'est que l'on ne trouve pas la façon adéquate de leur répondre", soupire Valéria Faure-Muntian. Il est préoccupant que cette jeunesse inexpérimentée qui prétendait construire un "nouveau monde" soit à ce point à démunie. 

Une personne qui se met toujours en colère est insensée, mais celle qui ne se fâche jamais manque de courage moral. 
Henry Ward Beecher explique : "Un homme qui ne connaît pas la colère ne connaît pas la bonté. Un homme qui ne sait pas profondément s’indigner du mal est soit inconscient, soit mauvais."

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