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lundi 19 novembre 2018

Gilets jaunes : Ségolène Royal riposte à Edouard Philippe

Ségolène Royal est colère, mais est-elle sincère?

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En faisant démonter 173 portiques, S. Royal déboursait entre 7 et 13 millions d'euros:
ils sont toujours là, neutralisés, inutiles
Suite à un week-end de manifestations spontanées à l'initiative des gilets jaunes partout sur le territoire, Edouard Philippe s'est invité sur le service public, au JT de 20h de France 2, dimanche pour commenter le mouvement de révolte et les revendications des mécontents. Dans son argumentaire, le premier ministre a tenté de s'exonérer de toute responsabilité, égratignant, et pourquoi ne pas le faire, l'ancienne ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal qui n'a pas la même lecture de son action de 2014 à 2017, relève Le Huffington Post.
En 2007, l'écotaxe prévoyait de taxer les poids lourds de plus de 3,5 tonnes, sur certains tronçons du réseau routier français. Elle devait entrer en vigueur le 1er janvier 2014, mais elle a été suspendue en novembre 2016."Je rappelle que l'écotaxe avait été votée, donc il était normal de l'appliquer," avait fait valoir l'ancien ministre des Transports, Thierry Mariani.
Face à la révolte populaire, Edouard Philippe se devait de répondre.
En l'absence de Macron qui n'a pas annulé pour autant sa visite à la Belgique, les gilets jaunes ont manifesté pendant tout le week-end et sur l'ensemble du territoire, établissant des barrages filtrants et affichant leur colère, bon-enfant jusqu'à l'entretien de l'Edouard avec le bellâtre du JT, et l'Edouard a dû monter au créneau, tandis que Jupiter se tenait en retrait. Certains se sont demandés où il était passé, samedi, et pensaient qu'il été claquemuré à l'Elysée, quand il était allé se relaxer à La Lanterne. A Versailles, les Gilets jaunes n'ont pas réussi à engager le débat à l'heure de la brioche : la résidence était bunkerisée par un service de sécurité hors normes.

Le premier ministre a continué à seriner qu'il entend la grogne populaire, bien qu'il ne l'ait visiblement pas  écoutée. Mais Philou a aussi polémiqué : alors qu'il se targuait de lancer "un nouveau plan", Edouard Philippe a fait une petite référence au passé et notamment à Ségolène Royal, a relevé le Huffington Post.
"J'ai vu, dans le passé, un nombre considérable de responsables politiques venir changer des plans qu'ils avaient formulés pour un nouveau plan...". En ajoutant. "Souvenez-vous des bonnets rouges : aujourd'hui, si on a un problème de financement des infrastructures, c'est probablement parce qu'à l'époque des bonnets rouges, le gouvernement - parce qu'il a été impressionné - a changé de plan."


Une déclaration qui a ébranlé la ministre de l'Ecologie de l'époque, Ségolène Royal.
Pour compenser l’abandon de l’écotaxe, Ségolène Royal avait choisi d’augmenter de deux centimes le prix du litre de gazole. Un choix qui n’était pas juste selon la Cour des comptes : "L'écotaxe devait peser sur les poids lourds étrangers circulant en France à hauteur de 31%", explique le rapport. "La compensation de son abandon par un relèvement de la taxe par le diesel ramène cette contribution à 2% et fait donc supporter cet abandon par les poids lourds français et les automobilistes à hauteur de 98% ?"
Royal explique-t-elle dans son bouquin que "l'écotaxe devait aussi servir à renflouer les caisses de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) qui supervise et finance les grands projets routiers ou ferroviaires dans notre pays. Or, la nouvelle taxe sur le diesel, qui devait rapporter un peu plus d’un milliard par an, n'allait déjà pas en totalité dans ses caisses, contrairement à ce qui était prévu avec l’impôt sur les poids lourds.


Concrètement, la décision de Ségolène Royal, motivée par la peur d'une paralysie du pays par les transporteurs routiers français et la ré-orientation des étrangers vers les ports de la concurrence, a affecté le développement du transport ferroviaire, comme le décrit l’ancien ministre Dominique Bussereau : "On va mettre en service la ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux. C’est un coût de 8 milliards d’euros. Figurez-vous que l’AFITF ne peut pas payer la part de l’Etat ! Et donc SNCF Réseaux emprunte pour payer la part de l’Etat. L’AFITF est obligée de faire emprunter des opérateurs publics pour payer sa part."

Autre avatar, sur l'avenir de certaines routes nationales et départementales qui ont besoin d'être rénovées, Philippe Duron, membre du Parti socialiste, n'était pas très optimiste : "Il y a une dégradation des chaussées et des ouvrages d’art. L’État ne met plus assez d’argent. Il faudrait au moins 500 millions d’euros par an pour rénover nos routes. Or, l’État n’en met que 350."  D'où la décision de l'Edouard en faveur d'une réduction de vitesse à 80 km/h sur certaines routes secondaires...

Ces deux députés imputent la faute à l’abandon de l’écotaxe sur les poids lourds par l'amère Royal. Dans son dernier rapport annuel, la Cour des comptes chiffrait alors le manque à gagner à environ dix milliards d'euros en 2026, date à laquelle le contrat avec Ecomouv devait prendre fin.

La gauche se repasse la patate chaude

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Sur Twitter, l'ancienne ministre de François Hollande s'est justifiée avec sa véhémence coutumière. "Non ! Je n'ai pas été impressionnée, j'ai écouté, travaillé et découvert un projet injuste et aberrant signé par F. Fillon et aux financements étranges (...) Quand une réforme est mauvaise, humilité de la changer." Marie-Ségolène est humble, il fallait oser !

Dans son tweet, l'ancienne candidate à la présidentielle fait également la promotion de son 'opus', où elle donne sa vérité sur le sujet, preuve qu'elle a besoin de se justifier. 
Depuis plusieurs semaines, elle raconte que l'abandon de l'écotaxe était "un cadeau empoisonné" de la part de François Fillon. Elle dénonce même "un montage financier absurde", raison pour laquelle elle a préféré abandonner le projet, le 9 octobre 2014, soit un manque à gagner de 450 millions d'euros par an le démontage des 176 portiques aurait coûté plus de 75.000 € chacun. Il en reste 142... Et qu'a-t-elle fait des portiques inutiles dès lors qu'elle renonçait à cette taxe juste sur les pollueurs-payeurs.
L'ensemble des installations de portiques a eu un coût : les quelque 170 portiques, 230 bornes de contrôles pour les routes secondaires, 720.000 boîtiers qui devaient équiper les camions, sans compter un centre informatique dernier cri, ont coûté 652 millions d'euros, selon la Cour des comptes. Difficile d'avouer aux contribuables, notamment les Gilets jaunes, que tout a été jeté à la poubelle. Macron fait-il maintenant de la récup dans les poches des particuliers ? 
Sur France 2, Edouard Philippe, lui, défend l'écologie punitive de Rugy. 
"J'entends ce que disent les Français. Je vois le cap, je n'en change pas et j'essaye de trouver les bonnes solutions pour intégrer ce que les Français me disent."
Le fusible de Rugy sauterait que personne ne s'en plaindrait, mais cela suffirait-il ?

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